Primaire : Goigoux : "On jette la défiance sur les maîtres"
"Après débat, au printemps, le ministre a modifié les programmes. Le texte dit qu'il faut enseigner les correspondances entre les lettres et les sons avec des démarches complémentaires : une approche syllabique et une approche qu'on pourrait presque qualifier de « globale ». Avec mes collègues, nous défendons ces textes, qui ont force de loi. Si on est en porte à faux avec le ministre, c'est parce que lui-même, oralement, trahit son écriture. Nous sommes plus légalistes que lui ! Si un pays peut s'offrir le luxe d'avoir de la défiance vis-à-vis de ses maîtres, cela se saurait. On a besoin de cette confiance, qui est justifiée dans 95 % des cas. Instiller le trouble, comme on le fait aujourd'hui en annonçant des choses fausses, jeter la défiance, inciter les parents à la délation, puisqu'on en est quasiment là, c'est prendre un risque énorme, déraisonnable".