Pédagogie : L'inflation scolaire
"Aucun pays n'est assez riche pour allouer toutes ses richesses à l'éducation : des arbitrages s'imposent donc, qui rendent nécessaire d'expliciter les finalités recherchées. Si c'est davantage d'égalité entre les jeunes qui est visée, les recherches françaises ou européennes montrent qu'il est sans doute bien plus efficace de mettre en oeuvre des politiques de la petite enfance ou d'aide aux familles, du logement (etc.), que de développer un enseignement supérieur où les plus favorisés savent très bien se réserver les filières les plus rentables. Si c'est l'innovation et la compétition économique que l'on privilégie, alors il faut s'interroger sur ce que «produit» notre enseignement supérieur tel qu'il est : et, dans ce cas, ce n'est plus en termes quantitatifs («plus de la même chose») qu'il faut raisonner, mais en termes qualitatifs (de quels diplômés a-t-on besoin, dotés de quelles compétences ?). Si c'est l'insertion des jeunes qui importe, alors privilégier une réponse en termes de «plus d'école» fait peser sur le système éducatif une responsabilité écrasante et absout par avance le monde patronal pour son manque d'implication dans les questions de formation".
Tribune de Libération
Rappel : L'Expresso du 7 mars