| | 15 janvier 2016Les vœux traditionnels de début d’année ont été étrangement retenus : pas une formule de « bonne année » qui n’ait été accompagnée d’un « malgré » ou d’un « peut-être ». Comme si, après les événements de 2015, nul ne se sentait vraiment autorisé à espérer que l’année qui commence soit une occasion de bonheur, de joie et de réussite. Le sentiment d’accablement est ainsi perceptible au quotidien, dans ces rituels sociaux d’une extrême banalité, mais qui, tout d’un coup, se révèlent terriblement significatifs. Et les enseignants n’ont pas échappé à ce phénomène : des rencontres et débats que j’ai eu l’occasion de faire en ces premiers jours de 2016, j’ai surtout retenu un sentiment de consternation et de découragement, une tristesse et un fatalisme qui mettent en cause le sens même du métier : dans ce monde plein de « bruit et de fureur » où nul ne paraît plus contrôler quoi que ce soit et où le pire est presque toujours sûr, à quoi bon reprendre tous les matins le chemin de la classe ? | |
|
| | | Alphabet : Séduction et impasses du « naturalisme éducatif » | |
|
| | 11 décembre 2015Depuis le 21 octobre, le film « Alphabet » d’Erwin Wagenhofer est diffusé dans quelques salles de cinéma en France. Diffusion assez confidentielle mais assortie, le plus souvent, de débats fort intéressants et auxquels je ne saurais trop recommander d’assister… Le réalisateur explique que ce troisième film est né dans son esprit, au moment où il tournait dans la « City » de Londres, en voyant ces milliers de personnes, formées dans les meilleures écoles et considérées comme l’élite économique mondiale, conduire notre système financier au bord du gouffre : « Si c’est à cela que conduit la meilleure éducation formelle, alors il y a vraiment quelque chose qui cloche : c’est de ce constat qu’est né ce film ». Argumentaire intéressant et qui suffit, évidemment, pour qu’on s’y intéresse de près. | |
|
| | | A quoi sert un enseignant innovant ? | |
|
| | 07 décembre 2015Un enseignant innovant est un enseignant qui doute : des pratiques routinières comme de ses propres audaces. C’est pourquoi la conférence d’ouverture de Philippe Meirieu a été un moment particulièrement fort du 8ème Forum des Enseignants Innovants organisé les 4 et 5 décembre à Paris par le Café pédagogique et 15 associations d'enseignants. Les participants y ont trouvé des réponses éclairantes à leurs propres interrogations sur la légitimité de leurs activités pédagogiques : et si un enseignant innovant était subversif parce qu’il invitait l’Ecole à plus de cohérence entre les finalités de l’éducation et les modalités d’apprentissage ? Dès lors, c’est bien le système tout entier qui devrait se mettre à douter. Verbatim de la conférence augurale… | |
|
| | | Éduquer après le 13 novembre : « Laisser les questions ouvertes » | |
|
| | 27 novembre 2015L’hommage national rendu, aujourd’hui, aux victimes des attentats barbares du 13 novembre ne marquera pas, de toute évidence, la fin des échanges, discussions et débats sur les conséquences de ces terribles événements. Il faut, d’ailleurs, le souhaiter vivement : comme le rappelait, de manière particulièrement opportune, Michel Terestchenko lors d’une des conférences de CitéPhilo, à Lille, le 15 novembre, « nous sommes comptables des politiques publiques menées en notre nom pour combattre le terrorisme ». Et nous avons un devoir imprescriptible, en tant que citoyens, de les interroger, tout à la fois sous l’angle de la morale et sous celui de l’efficacité. À nous, en effet, d’exiger que notre démocratie réponde au terrorisme en restant fidèle aux principes qui la fondent… au risque, sinon, de donner raison à nos pires adversaires. À nous, aussi, de veiller à ne pas alimenter, par nos méthodes, ce que l’on prétend combattre… | |
|
| | | 14 novembre 2015Nous savions que la vie était fragile, que l'humain c'était par moments et que la démocratie était menacée par les forces archaïques qui habitent encore le monde.
Nous savions que, face à la vacuité de nos modèles économiques fondés sur la consommation compulsive, notre occident peinait à offrir un autre idéal que l'assujettissement aux intégrismes... | |
|
| | | L’autorité de tous les dangers | |
|
| | 13 novembre 2015Invité avec François Miquet-Marty, directeur de « ViaVoice », le 7 novembre dernier, par le quotidien « Libération », dans le cadre de son Forum « Libertés chéries », nous devions débattre de la question « L’autorité est-elle dépassée ? ». François Miquet-Marty, en bon connaisseur de la réalité sociologique française, a souligné que les Français étaient, aujourd’hui, en demande d’autorité sur un plan général - dans la famille, l’école, la ville, la politique - en même temps qu’ils vivaient de plus en plus mal l’autorité des lois et des règles. Se construit ainsi, à l’ère de l’individualisme triomphant, une ambivalence fondamentale à l’égard de ce que l’on nomme, de manière trop globale et facile, « l’autorité de l’Etat » : nous voulons qu’elle nous protège toujours plus, tout en refusant qu’elle empiète sur nos libertés... | |
|
| | | Quand la littérature ébranle nos certitudes sur l’enfance… | |
|
| | 2 octobre 2015"En concevant l’enseignement comme une transaction strictement cognitive, nous nous exilerions de notre propre pays, de là d’où nous venons et qui nous a fait choisir ce métier". A propos du livre de Sorj Chalendon "Profession du père", Philippe Meirieu revient sur la part de l'humain, de la chair, de l'histoire et du sang dans la relation pédagogique. | |
|
| | | De l’enseignement de la morale dans l’individualisme contemporain… | |
|
| | 11 septembre 2015" La morale authentique, c’est celle qui institue un « nous ». Pas un « nous » qui existe déjà, mais un « nous » qu’elle fait exister". C'est évidemment une allusion à la mise en place de l'Enseignement moral et civique. Mais c'est une ballade réflexive que nous propose Philippe Meirieu. Il interroge le succès commercial des ouvrages de "développement personnel" au regard du déclin de l'édition pédagogique. Une situation qui appelle au changement. "Beaucoup d’enseignants continuent à se « prolétariser » à leur insu et ne rencontrent plus la culture pédagogique – réduite à quelques ersatzs- qu’à travers les « instructions officielles » et la « communication verticale » des « conférences pédagogiques » ! Conséquence : les débats internes de l’Éducation nationale rabattent toutes les questions pédagogiques sur des conflits institutionnels et peinent à les articuler avec l’histoire et l’actualité des recherches pédagogiques", note P Grenier. | |
|
| | | Nous sommes en pleine amnésie pédagogique | |
|
| | 31 août 2015"En matière pédagogique, nous sommes en pleine amnésie : tout ce qui a été imaginé depuis deux siècles est tombé aux oubliettes". Triste état des lieux pour Philippe Meirieu qui s'étend à l'action d'un Etat qui n'a plus les moyens de ses politiques. Raison de plus, pour Philippe Meirieu, de défendre le travail de l'équipe pédagogique, l'accompagnement des élèves par les professeurs, la redistribution des moyens vers ceux qui en ont besoin. | |
|
| | | L’École : une contre-société ? Lettre ouverte à Régis Debray | |
|
| | 12 juin 2015Dans un dossier que lui consacre l’hebdomadaire Marianne, Régis Debray, au cours d’un long entretien, aborde brièvement la question de l’École dont on sait à quel point elle lui tient à cœur. Je sais que Régis Debray, loin des caricatures de certains publicistes, manifeste, sur les problèmes scolaires, une salutaire exigence. Par ailleurs, j’ai toujours vu en Régis Debray un homme passionné et rigoureux à la fois... Aussi avais-je été un peu déçu de certaines de ses affirmations que j’avais trouvées par trop rapides lorsqu’il avait été invité, un matin, sur France Inter et s’était exprimé sur la « réforme du collège ». Mais il avait, pourtant, à cette occasion, repris une thèse qui lui est chère et qu’il formule à nouveau dans Marianne sur « l’École comme contre-société ». C’est cette thèse que je voudrais modestement discuter ici. | |
|
| | | L’ennui à l’école : un véritable tabou ? | |
|
| | 15 mai 2015La ministre de l’Éducation nationale a fait, dit-on un peu partout dans les médias, des maladresses de communication sur la réforme des collèges. Outre son attaque contre les « pseudo-intellectuels », elle aurait affirmé que les élèves – ou, du moins, certains d’entre eux – s’ennuyaient en classe. L’histoire se répète, ou, du moins bégaye : c’est aussi pour avoir utilisé ce mot d’ « ennui » que l’équipe chargée de la consultation sur les lycées en 1998 s’était faite épingler et avait subi les foudres de ceux et celles qui entendent lutter contre la démagogie scolaire, refusent de s’en remettre aux « caprices des élèves » et prônent l’exigence intellectuelle contre les tentations de la séduction qui feraient de l’École républicaine une nouvelle forme d’agence publicitaire… | |
|
| | | Entre « sociologisme » et « autoritarisme », la pédagogie travaille à l’émergence de la liberté | |
|
| | 17 avril 2015Dans un entretien accordé à France Inter le 10 avril au matin pour assurer la promotion de son nouvel ouvrage « Malaise dans l’inculture » (éditions Grasset), Philippe Val, au parcours médiatique et politique tumultueux, s’en est pris longuement à la « sociologie ». Malgré quelques réserves a posteriori suggérées par le présentateur Philippe Cohen, il a stigmatisé « les sociologues » qu’il considère comme l’incarnation par excellence du « politiquement correct » : en effet, ces derniers, embourbés dans une conception « bourdivine » ou « bourdieusarde » de la société, contribueraient très largement à déresponsabiliser les individus, à saper toute forme d’autorité en présentant systématiquement les coupables comme des victimes et auraient entrainé « la gauche » vers un laxisme généralisé dont nous paierions aujourd’hui les conséquences au prix fort… | |
|
| | | Former les enseignants en établissement : Un impératif | |
|
| | 03 avril 2015Les 26 et 27 mars se tenait à l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ), dans le cadre de la chaire UNESCO « Former les enseignants au XXIème siècle » animée par Luc Ria, un séminaire sur le thème « Former les enseignants dans les établissements scolaires : vers une nouvelle aire de professionnalisation ? ». Conférences, ateliers et témoignages ont permis, à cette occasion, de mesurer les enjeux de cette problématique mais aussi la nécessité d’avancer tant dans la réflexion sur les modalités actuellement en vigueur que sur les exigences permettant de développer cette pratique de manière rigoureuse et sur la durée. En effet, la formation au sein des établissements permet de développer les synergies entre formation initiale et formation continue, contribue aux échanges entre les différentes générations et les différentes disciplines, mobilise de façon originale des outils comme la vidéoformation et favorise les dynamiques de travail en équipe et la cohésion pédagogique de l’établissement. | |
|
| | | « Instituer » le collège et lui donner une véritable identité : il est grand temps ! | |
|
| | 20 mars 2015a réforme du collège dont les principes ont été annoncés la semaine dernière par la ministre et dont les modalités techniques sont aujourd’hui en discussion a fait naître beaucoup d’espoirs et, comme souvent, engendré de vives inquiétudes. Inquiétudes habituelles, mais légitimes, sur les moyens qui lui seront affectés, puisqu’il n’est pas certain que les 4000 postes annoncés suffisent ni que l’on puisse recruter facilement les enseignants pour les pourvoir. Inquiétudes sur le travail en équipe nécessaire des enseignants et les conditions de sa mise en œuvre. Inquiétudes sur l’accompagnement et la formation de ces équipes. Inquiétudes, aussi, sur la fragmentation de la scolarité induite par la multiplication des dispositifs. Inquiétudes, enfin, sur la « confusion pédagogique » que risquent d’entraîner ces nouveaux dispositifs quand, explique-t-on, les élèves – et, en particulier, les plus fragiles – auraient besoin de plus de clarté et de rigueur… | |
|
| | | L’urgence de la construction du collectif à l’École | |
|
| | 6 mars 2015Depuis les attentats de janvier, des voix s’élèvent quotidiennement pour dire l’importance de l’apprentissage du "vivre ensemble" à l’École. Certains ajoutent que l’École ne pourra reconstituer, à elle seule, le lien social si un travail de fond n’est pas engagé par l’ensemble de la société en matière de politique de la ville, de priorité d’accès à la formation continue pour ceux et celles qui sont les plus éloignés de l’emploi, de lutte contre toutes les formes de ségrégation sur le plan territorial, social, culturel. D’autres soulignent enfin que la responsabilité de l’institution scolaire même est engagée et que l’injonction moralisatrice au "vivre ensemble" doit s’articuler à une politique de mixité sociale, intégrant les établissements privés et publics, limitant, par des mesures fortes de dotation aux établissements et de carte scolaire, toutes les formes de regroupements claniques, subis ou voulus, qu’ils soient fondés sur la complicité culturelle ou le niveau de revenus... | |
|
| | | La laïcité et le mythe de « l’instruction pure » | |
|
| | 13 février 2015Dans un article intitulé « Laisser la croyance hors des établissements scolaires », paru dans Le Monde du 31 janvier 2015, Danièle Sallenave revient sur la question de la laïcité et, reprenant à son compte une affirmation du président de la République, affirme que « les religions n’ont pas leur place à l’école ». Elle voit dans ce principe la « définition claire et sans équivoque de ce qu’est l’école "laïque", et qui lui permet d’être l’école de tous : une école qui tient les religions à distance ». Évidemment, Danièle Sallenave n’est pas hostile à « l’enseignement du fait religieux », mais, bien sûr, à condition qu’il soit enseigné comme « savoir » et non comme « croyance » : elle souhaite donc qu’on en donne la charge aux professeurs de français ou d’histoire... | |
|
| | | Des rituels, oui… mais lesquels ? | |
|
| | 30 janvier 2015Dans le cadre de la "mobilisation de l'École pour les valeurs de la République", le ministère de l'É.N. demande de "rétablir" et "valoriser" les "rites républicains", de développer "la compréhension et la célébration des rites et symboles de la République : hymne national, drapeau, devise" ; il demande également que "les projets d'école et d'établissement comportent des actions relatives à la formation du citoyen et à la promotion de ces valeurs". Ces exigences – en fait, pas très nouvelles – posent, en réalité, plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. À moins – et c'est ma crainte –qu'elles ne supposent le problème déjà résolu : on ne respecte, en effet, des rituels que lorsqu'on adhère aux principes qu'ils incarnent, ou bien parce que l'on craint une sanction, ou encore parce que, comme le souligne Eveline Charmeux, "il y a parfois une certaine jubilation à manifester les apparences de respect à l'égard de ce ou de ceux que l'on méprise" et dont on se moque intérieurement... | |
|
| | | Pour que nos émotions soient vraiment démocratiques ! | |
|
| | 16 janvier 2015L’émotion intense et collective qui s’est exprimée après les attentats de la semaine dernière a été saluée unanimement – ou presque – comme un sursaut humaniste et républicain. Massif et salutaire. Une manière de manifester sereinement et fermement notre attachement commun aux valeurs de la démocratie. C’était un acte politique fort. Il était nécessaire. Il doit rester dans les mémoires comme essentiel… Pour autant, il ne nous exonère pas – bien au contraire – ni du devoir d’inventaire, ni du devoir d’invention | |
|
| | | 19 décembre 2014"Quand j’étais professeur de collège, j’écrivais des contes avec mes élèves : on y entrevoyait, parfois, quelques-unes de ces naissances inopinées, de ces choses et de ces êtres qui adviennent à l’improviste, au coin d’une vie ou d’un bois. Et qui changent tout… ou presque". A quoi servent les contes de Noël ? Sont-ils à leur place ici ? Pas sûr ! Mais Philippe Meirieu tente l'essai... | |
|
| | | Évaluation du socle : « De (gros) progrès, mais peut (encore) mieux faire… » | |
|
| | 05 décembre 2014Alors que vont commencer les travaux de la « Conférence nationale sur l’évaluation des élèves », la publication des « Premières propositions du Conseil supérieur des programmes pour l’évaluation et la validation de l’acquisition du projet de socle commun de connaissances, de compétences et de culture » constitue, de toute évidence, une promesse de renouveau. Certes, le texte du CSP « ne vise pas une mise en application directe » et comporte, au détour de quelques lignes, les concessions qui pourront autoriser assez facilement un repli stratégique en cas d’urgence politique… Certes, il présente, ici ou là, quelques « contorsions théoriques » étranges et même quelques formulations assez obscures… Mais ne faisons pas la fine bouche : il y a là des propositions susceptibles de faire progresser les pratiques pédagogiques de manière significative, vers plus d’efficacité et de justice, vers plus de vrais progrès intellectuels pour tous les élèves et plus de plaisir d’apprendre aussi... | |
|
| | | Socle commun et pédagogie : Ne confondons pas le tableau de bord et le moteur ! (1) | |
|
| | SommaireLa consultation sur « le socle commun de connaissances, de compétences et de culture » est maintenant terminée et nous en attendons les résultats. Nul ne doute qu’ils seront eux-mêmes l’objet de débats et que les textes vont évoluer dans les prochaines semaines et les prochains mois. Il sera particulièrement intéressant d’observer ces évolutions et, également, la manière dont les programmes vont s’articuler avec le socle censé en être la matrice. Au-delà de la question, un peu formelle à vrai dire, du curriculum, c’est la cohérence pédagogique, institutionnelle et politique de notre projet éducatif qui est en jeu. Parviendrons-nous à proposer à nos élèves, une scolarité obligatoire qui permette à toutes et tous d’accéder à « ce qu’il n’est pas permis d’ignorer », selon la formule d’Octave Gréard, et d’accéder ainsi aux « fondamentaux de la citoyenneté » ? L’enjeu est considérable... | |
|
| | | Etre orienté ou s’orienter : l’orientation professionnelle, un enjeu éducatif et démocratique | |
|
| | SommaireUn peu partout, dans les régions, se met en place actuellement le Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) voulu par le législateur. En effet, aux termes de la loi du 5 mars 2014, « l’Etat et les Régions assurent le service public de l’orientation tout au long de la vie. L’Etat définit, au niveau national, la politique d’orientation des élèves et des étudiants dans les établissements scolaires et les établissements d’enseignement supérieur. Avec l’appui, notamment, des centres publics d’orientation scolaire et professionnelle et des services communs internes aux universités chargés de l’accueil, de l’information et de l’orientation des étudiants, il met en œuvre cette politique dans ces établissements et délivre à cet effet l’information nécessaire aux élèves et aux étudiants. La Région coordonne les actions des autres organismes participant au service public régional de l’orientation, assure un rôle d’information et met en place un réseau de centres de conseil [...] » | |
|
| | | Les « experts mondiaux » et la démocratie sont dans un bateau : qui croyez-vous qui tombe à l’eau ? | |
|
| | SommaireDans un article du Monde daté du 10 octobre 2014, M Baumard rend compte d’une enquête effectuée auprès de 645 « experts mondiaux » sur l’avenir de nos systèmes éducatifs : « Aux yeux des spécialistes mondiaux de l’éducation qui ont réfléchi dans le cadre du WISE, l’école telle qu’on la connaît aujourd’hui sera vite enterrée. » En effet, d’après les informations recueillies par la journaliste, nous assistons à une véritable « révolution » qui bouleverse les représentations traditionnelles de l’école et de la classe, de l’enseignement et de la formation. Ainsi, selon les propos, rapportés plus loin, de Sophie Pène, responsable du « groupe école » au Conseil national du numérique, « le cours va disparaître à plus ou moins courte échéance », remplacé par un travail personnel en ligne sur des contenus individualisés. Plus globalement, les enseignants et les formateurs vont changer de fonction, devenant des « guides » et des « mentors » pour accompagner les apprenants... | |
|
| | | Apprentissage : pendant les annonces, les travaux continuent… | |
|
| | SommaireLa journée de mobilisation sur l’apprentissage du 19 septembre 2014 et les annonces qui ont suivi ont suscité de l’enthousiasme chez les uns et de la méfiance chez les autres, de l’intérêt dans l’opinion publique et les médias, du scepticisme dans le monde économique et des inquiétudes dans plusieurs organisations professionnelles d’enseignants. Elle a cependant eu le mérite de permettre de dépasser, pour une part au moins, l’opposition caricaturale entre ceux qui, d’un côté, y voient « la » solution miracle aux problèmes de la formation et de l’emploi – quitte à en faire une machine de guerre contre une Éducation nationale considérée comme incapable de relever ces défis – et ceux qui y voient un retour de l’esclavagisme et du travail forcé des enfants – quitte à confondre l’ensemble des entreprises françaises, dont la multitude des artisans, TPE et PME, avec certains patrons du CAC 40 ! Pour autant, toutes les ambigüités ne sont pas levées... | |
|
| | | Du bon usage des « innovations » | |
|
| | SommaireLe numéro spécial de rentrée de la Revue « Sciences humaines » (n° 263) propose un dossier sur le thème « Éduquer au XXIème ». Ce dernier se conclut par un article de Sylvain Marcelli présentant « Huit idées pour réinventer l’école ». L’auteur nous prévient qu’il s’agit là, d’ailleurs, plutôt d’ « innovations » que d’ « expérimentations » au sens strict, dans la mesure où c’est bien leur caractère inventif plutôt que l’évaluation de leurs effets positifs sur les progrès des élèves et la cohérence de l’école qui est mise en avant... | |
|
| | | Pédagogie traditionnelle, progressisme administratif et progressisme pédagogique | |
|
| | SommaireJean Houssaye vient de publier, successivement, deux ouvrages importants. D’une part, chez ESF et en collaboration avec Le Café Pédagogique, il nous permet d’accéder à des textes aujourd’hui introuvables ou totalement inédits sur le fameux « triangle pédagogique » : cette notion – qu’il a introduite - permet, en effet, de comprendre bien des questions et des débats pédagogiques à travers un modèle qui met en relation l’élève, le maître et le savoir. On peut ainsi repérer la manière dont ces trois pôles s’articulent, identifier les situations où l’un de ces pôles « prend la place du mort » et repenser utilement, à la lumière de ces analyses des questions aussi importantes et débattues que l’autorité, le cours magistral ou la gestion des classes hétérogènes. | |
|
|
|
|