Comment les professeurs d'histoire-géographie font-ils face à l'anniversaire du 11 septembre ?
Emmanuel Maugard préside Les Clionautes, une association qui regroupe des professeurs d'histoire-géographie utilisateurs des TICE, autour d'un site et d'un forum communautaires. Pour lui, les enseignants répondent aux questions des élèves mais refusent les commémorations.
Le 11 septembre est-il un repère important dans l'enseignement scolaire de l' histoire ?
Au collège, ce n'est pas une date obligatoire pour le brevet mais c'est une date qui est enseignée. L'événement est connu des élèves qui en parlent. En classe on l'aborde quand on travaille sur les relations internationales par exemple. On explique pourquoi cela a marqué les Etats-Unis et le monde. On ne peut pas ne pas aborder ce sujet en cours.
Pourtant il y a des réticences pour les enseignants à échanger sur ce sujet...
Il y a toujours la crainte chez les enseignants d'être obligés de commémorer. C'est la crainte de la récupération politique. Les professeurs veulent enseigner l'histoire. Ils sont réticents quand on leur parle de "devoir de mémoire". Ils ne veulent pas non plus enseigner sous pression médiatique. Mais, on l'a vu aussi dans un tout autre domaine avec le tsunami japonais, c'est impossible en classe de ne pas traiter en classe les sujets d'actualité. Le devoir de commémoration obligatoire ça peut être dangereux. Mais faire réfléchir les enfants c'est toujours nécessaire. Le professeur d'histoire-géographie a un devoir d'honnêteté. Mais ceux qui disent que l'histoire doit être lisse et sans opinion ne forment pas à la citoyenneté.
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Par fjarraud , le vendredi 09 septembre 2011.