"En 2011, le coût théorique du parcours d’un élève entre le début de sa scolarité obligatoire et la fin de ses études secondaires en France est dans la moyenne de l’OCDE", annonce la Direction des études du ministère de l'éducation nationale (DEPP). Basée sur les données publiées par l'OCDE, cette Note d'information relativise les écarts entre primaire et secondaire mais montre les particularités françaises dans le financement de la dépense d'éducation. Mais la vision de la Depp est pourtant loin d'épuiser les apports de sa source d'information...
"On en a assez de l'escroquerie de la réforme de l'éducation prioritaire". Alors que la ministre a lancé en novembre 2014 "9 mesures pour les écoles de Seine Saint-Denis", les professeurs de la ville de Saint-Denis (93) manifestent leur ras le bol le 12 mars. Pour eux, les promesses ministérielles se fracassent sur la réalité des dotations horaires et les ouvertures de postes de la prochaine rentrée.
Qu'est-elle allée faire dans cette galère ? C'est peut-être ce que se dit N Vallaud Belkacem après avoir réceptionné le 13 février le rapport du jury de la conférence nationale sur l'évaluation. Un rapport "qui fera date", dit la ministre. Mais elle réserve ses décisions pour avril. La ministre veut aller vers "une évaluation positive des acquis des élèves". Elle veut "abandonner un système qui décourage les élèves et accentue le déterminisme social". Mais elle décide que la voie empruntée n'est pas la bonne. Le rapport proposait une vision centralisée et normée de l'évaluation. Derrière cette question de la réforme de l'évaluation c'est bien la conduite du changement qui est interrogée. La ministre aurait-elle découvert qu'on ne change pas des pratiques pédagogiques en décrétant le changement ? [modifié à 16 heures le 13/02/2015]
Alors que le ministère de l'éducation nationale s'apprête à rendre son verdict sur les modes d'évaluation, l'équipe de Pisa, l'évaluation internationale de l'OCDE, publie une analyse sur l'évaluation en math qui montre la place des facteurs psychologiques et du contexte de l'épreuve dans la réussite. Est-ce à dire qu'un exercice de maths évalue autre chose que des connaissances ? Comment dans ce cas préparer les élèves à le réussir si le contexte, quelque chose qui dépasse le savoir disciplinaire, a sa place dans ce qui est évalué ?
Le socle commun adopté par le Conseil supérieur de l'éducation
Il aura fallu 7 heures de débats et une trentaine d'amendements pour que le socle commun sot adopté par le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) le 12 mars. Le nouveau "programme des programmes" n'a pas pu empêcher la division des membres du CSE, le Snalc, la Cgt et Sud votant contre le texte, la Fsu s'abstenant. Il a pourtant atteint un certain niveau de consensus, la ministre s'engageant notamment sur l'évaluation. "Un remarquable travail collectif qui met l'école sur de nouveaux rails" estime Florence Robine directrice de l'enseignement scolaire. L'essentiel reste pourtant à faire avec la publication et l'adoption des programmes et des évaluations.
Le nouveau socle commun rédigé par le Conseil supérieur des programmes (CSP) est-il susceptible de relever le niveau éducatif des jeunes français ? La réponse ne se trouve pas dans le socle, publié le 18 février, qui pose des principes généraux mais ne définit pas précisément les connaissances et compétences précises à acquérir. Le socle ne fixe pas plus les outils d'évaluation même s'il précise des conditions dévaluation. Le texte se situe un cran au dessus des disciplines et des savoirs scolaires en indiquant les grandes familles du savoir. Au système ensuite, aux disciplines, aux enseignants de faire avec.. Ce sont les programmes de cycle qui apporteront des réponses aux questions des enseignants.
Le nouveau socle commun va-t-il enfermer les enseignants dans une nouvelle paperasserie ou au contraire leur ouvrir des espaces nouveaux de liberté ? A quelques jours de la publication du nouveau socle commun, Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes (CSP) en présente les grands axes et les principes. Fini les grilles de compétences à remplir, nous dit-il. Il annonce "un saut culturel" pour l'éducation nationale, celui de la responsabilité et de l'initiative.
Collège : Une réforme qui donne de l'autonomie aux établissements
La réforme du collège, "c'est un acte de confiance envers les enseignants", nous a dit N. Vallaud Belkacem. Bien que la réforme sorte toute armée du cerveau de la rue de Grenelle, pour la ministre, la réforme "s'inspire de ce qui a marché sur le terrain" et "s'appuie sur les enseignants". C'est aussi une réforme globale puisque l'organisation des enseignements du collège sera modifiée en même temps que les programmes. En accordant une plus grande liberté de gestion aux établissements avec des enseignements interdisciplinaires, de l'accompagnement personnalisé et des travaux de groupe, la réforme ne se fait pas à moyens constants mais repose sur la création de 4 000 postes. La réforme cherche de nouveaux équilibres locaux entre un collège qui reste unique et les écarts de niveau très importants entre élèves et entre établissements. Une réforme unique pour des collèges "uniques" mais fort différents, voilà ce que propose N. Vallaud-Belkacem en application de la loi d'orientation...
Toutes les bonnes fées de la rue de Grenelle semblent s'être penchées sur le berceau de réforme du collège. Elle dispose de moyens. Elle s'appuie sur les fondamentaux de la pédagogie engrangés au ministère depuis des décennies au point de ressusciter le "10% culturel" de M. Fontanet. Elle prétend à la fois mieux accompagner les élèves, moderniser la façon d'enseigner et même la gestion des établissements. Tout cela suffirait à faire une grande réforme. Mais les grandes réformes ont-elles encore un avenir ?
Najat Vallaud-Belkacem présente mercredi 11 mars en conseil des ministres les grands axes de sa réforme du collège, sujet sensible par excellence, sur lequel nombre de ses prédécesseurs se sont cassés le nez. On est allé demander leur avis à quatre enseignants, jeunes et très engagés, quasi tous issus de l’éducation prioritaire. La ministre risque d’avoir du boulot pour convaincre et répondre à toutes les attentes.
Le gouvernement décline "la grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la République"
Mobilisation, réservistes, autorité, défense : Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem déclinent ce 9 février en Sorbonne tout le vocabulaire de la " mobilisation de l'École pour les valeurs de la République". Annoncée le 22 janvier, cette nouvelle étape réunit recteurs, Dasen et préfets avec le premier ministre et la ministre de l'Education nationale. Le premier ministre détaille les mesures annoncées le 22 janvier. Il ouvre le site des "réservistes" pour l'École et publie le guide de détection des jeunes "en voie de radicalisation". Dans les établissements, il lance des "assises" locales pour lesquelles toute la hiérarchie va être sollicitée dès maintenant.
Comment transmettre les valeurs républicaines en classe ? En les enseignants en cours le lundi entre trois et quatre ? En faisant chanter la Marseillaise le Jour de la Laïcité ?... Après les grandes déclarations, les plans retentissants et les catalogues de mesures, on a envie de se poser. Et de prendre du recul. L’historienne Mona Ozouf, interrogée sur France Inter, et le sociologue Olivier Galland, signant une analyse sur le site Telos, ont, chacun à leur façon, porté cette semaine des regards éclairants.
Égalité : Le Plan Valls travaille les fondamentaux
Pas de paillettes. Présenté en réunion interministérielle le 6 mars, le plan Valls "La République en actes" contient un important versant scolaire qui vise les fondamentaux davantage que les symboles. Le gouvernement met l'accent sur des éléments clés de la réussite éducative : la stabilité des équipes en éducation prioritaire, la maitrise de la langue dès la maternelle, la mixité sociale et la lutte contre le décrochage.
La Cour des Comptes en campagne pour l'annualisation des enseignants
La solution aux problèmes des élèves se trouve-t-elle dans le temps de travail des enseignants ? C'est ce que donne à penser le rapport de la Cour des Comptes sur le suivi individualisé des élèves publié le 4 mars. La Cour des comptes renoue avec ses recommandations de 2013 en demandant l'annualisation du temps de service des enseignants. Elle analyse aussi avec sévérité les dispositifs d'aide individualisée mis en place par le ministère de l'école au lycée sur les 20 dernières années. Elle n'a pas de mal à en montrer les limites. Elle pense que seule une nouvelle gestion des enseignants résoudrait le problème. Est-ce si sûr ?
Le Café pédagogique est un média associatif, imaginé et développé par des enseignants.
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