LE FAIT DU JOUR
Bac Pro : Le ministre « réfléchit »
ÉDITORIAL
Ce que la géomatique nous apprend de l’Ecole
LE SYSTEME
Pisa : Analyse syndicale l Concours : « A quand les annonces ? » demande le Se-Unsa l Incidents à Aulnay : un collège arrêté.
L’ÉLÈVE
Les politiques d’accompagnement des parents en Europe
LA CLASSE
24 Janvier : La Grande Lessive III l Mettre en œuvre le socle commun
LA RECHERCHE
Spirale 40 : Des images pour apprendre
CITOYENNETE
Rétention : Protestation des professionnels de la justice l La pauvreté en Ile-de-France
LES DISCIPLINES
Primaire : Les heures du samedi matin en discussion l Primaire : Le Défi Internet en Pas-de-Calais l Maths sans frontières
LES TICE
Failles de sécurité dans Windows et Internet Explorer
Le fait du jour
Bac Pro : Le ministre « réfléchit »
« Le ministre a tenu à réaffirmer son attachement au principe de la généralisation du bac pro en trois ans. Il a déclaré, cependant, qu’il n’était pas insensible à nos arguments. Il a envisagé de modérer la montée en puissance de l’implantation de nouveaux bacs pro en 3 ans à la rentrée 2008 ». Le 11 décembre, l’intersyndicale (SE-UNSA – SGEN-CFDT – SNALC-CSEN – SNFOLC – SNUEP-FSU – UNSEN-CGT) a été reçue par Xavier Darcos. Elle entendait faire part de « l’émoi suscité dans les académies par cette mesure, l’inquiétude légitime qu’elle fait naître chez les personnels, les élèves et leurs familles » et demander une concertation.
La réponse de X. Darcos confirme ses déclarations lors de sa conférence de presse (voir L’Expresso d’hier). Il reste attaché au bac pro en 3 ans car il en attend une croissance du nombre de bacheliers. Mais il envisage des aménagements « dans certaines filières ».
C’est peut-être que les critiques portées par les lycéens et les syndicats sont les mêmes que celles du rapport de l’Inspection générale : le bac pro en 3 ans nécessiterait de vrais programmes qui ne sont toujours pas faits, il est inadapté aux élèves les plus en difficulté. L’intersyndicale a convenu de se revoir le jeudi 13 décembre afin de faire le point sur la situation.
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Ce que la géomatique nous apprend de l’Ecole
Alors que le grand public a découvert la géomatique à travers Google Earth, Mappy ou encore les GPS, l’Ecole française s’est –elle appropriée ces outils ? La question prend sens si on la rapproche d’un certain immobilisme scolaire et si on considère la géomatique comme un exemple représentatif des injonctions apportées à la fois par les savoirs populaires (qui n’a jamais vu Google Maps ?) et par les savoirs savants (la géomatique a largement pénétré les pratiques géographiques professionnelles). Comment l’Ecole s’adapte-elle à ces nouveaux outils ? Comment cette école se les approprie-t-elle ? Quels freins rencontre-elle ? Sylvain Genevois et Eric Sanchez (INRP) apportent des réponses à ces questions grâce à une enquête qui a touché près de 900 enseignants de SVT et histoire-géographie.
La première information c’est que l’Ecole s’est bien emparée de ces nouveaux outils. Environ la moitié des enseignants utilisent en classe Google Earth ou Maps, un sur trois (29%) le Géoportail de l’IGN, un sur 10 (12%) Worldwind. L’enquête établit donc le grand succès des globes virtuels, et particulièrement de Google Maps par rapport au Géoportail, loin devant les SIG (système d’information géographique) utilisés par 21% des professeurs mais seulement par 9% en classe. Malheureusement les usages restent souvent ceux du grand public et dépassent rarement le cadre de la visualisation.
Pour S. Genevois et E. Sanchez, on est dans « un processus de scolarisation des outils géomatiques » qui s’appuie sur des outils grand public. Car le succès de la géomatique repose d’abord sur Internet où les enseignants trouvent des outils gratuits.
L’analyse des freins renvoie directement au fonctionnement de l’Ecole. Quand on interroge les enseignants sur les freins rencontrés, il n’est pas étonnant qu’ils citent le coût élevé des logiciels Sig et la difficulté de leur prise en main. Les enseignants déplorent également le manque de données gratuites. Il est plus révélateur de constater que les programmes officiels sont un frein pour un enseignant sur quatre, comme la réduction des dispositifs de pédagogie de projet (TPE par exemple). Les demandes des professeurs concernent trois points : un logiciel sig adapté au contexte éducatif, des données libres pour l’alimenter, de la formation.
Bien au-delà de la géomatique, l’enquête illustre des contradictions de l’Ecole. D’abord il n’est pas indifférent que l’institution apparaisse comme un frein quand il s’agit d’aider les élèves à accéder à une culture de haut vol en SVT et géographie. L’inadaptation des programmes et des cadres pédagogiques, le manque d’outils adaptés et gratuits sont relevés par les professeurs. Mais l’enquête inscrit elle-même en creux une autre question qui devrait l’interroger : celle des usages des élèves. Il serait intéressant que cette enquête se double d’un travail sur les pratiques des élèves. Car incontestablement eux aussi utilisent Google Maps et le GPS. Certains ont des usages déjà affirmés, on le découvre parfois en classe, parfois même scolaires mais hors des disciplines étudiées (dans des disciplines technologiques par exemple). Comprendre ces usages, les représentations que les élèves ont construit à partir et sur ces outils,la façon dont ils influent sur la construction des savoirs disciplinaires serait plus qu’un moyen d’aider à l’intégration de ces outils dans la classe. Ce serait aussi participer à la création culturelle de ce siècle. Une mission pour l’Ecole.
Sur le Café, article de S. Genevois
Sur le Café, dossier spécial géomatique
Pisa : Analyse syndicale
« Notre école façonne des élèves qui manquent de confiance en eux et redoutent l’erreur ; notre école ne sait pas traiter efficacement la difficulté scolaire et le pourcentage d’élèves très faibles est en augmentation ; notre école ne corrige pas les inégalités sociales mais les entérine » estime le Se-Unsa dans un article donné au Café. « Le bilan est inquiétant. Il confirme que la « fracture scolaire » s’accentue. Ses conséquences pour notre pays sont redoutables à très brève échéance ».
Concours : « A quand les annonces ? » demande le Se-Unsa
« Alors que les premières épreuves commencent en janvier, la répartition du nombre des places mises aux concours de recrutements d’enseignants des premier et second degrés n’est toujours pas connue. L’an dernier, les données avaient été publiées depuis plus de deux mois » relève le Se-Unsa.
Pour le syndicat, ce retard n’est pas le fruit du hasard : le gouvernement tarde à faire connaître précisément les postes supprimés aux différents concours. Xavier Darcos avait annoncé que le nombre de places mises aux concours en 2008 passerait de 21 000 à 18 000.
L’effet de ces réductions sur les conditions d’accès aux concours et sur le travail étudiant peut être montré à travers l’exemple de l’EPS. En 2003 au capeps externe 1330 postes étaient à pourvoir et le taux de succès était de 17%, en 2006 avec 400 postes il n’était plus que de 6%. Entre ces deux dates combien d’étudiants désillusionnés ?
Statistiques des concours d’EPS (site académique de Lyon)
Incidents à Aulnay : un collège arrêté
Selon l’AFP, un deuxième incident a éclaté au collège Christine-de-Pisan d’Aulnay-sous-Bois (93). La semaine dernière, la principale avait été giflée par une élève. Mardi une bouteille contenant de l’acide a été lancée dans la cour de récréation. Les enseignants ont cessé le travail.
Les politiques d’accompagnement des parents en Europe
L’Europe connaît différents modèles d’accompagnement parental. Les pays anglo-saxons agissent à travers des programmes concrets de lutte contre la pauvreté bien ciblés. Les pays nordiques ont une tradition de forte protection infantile, alors que l’Europe du sud délègue ces fonctions aux familles. La France elle dispose d’un important réseau associatif nous rappelle La Note de veille du Centre d’analyse stratégique n°85.
Mais partout ces modèles évoluent sous la pression. « La généralisation de la problématique de l’accompagnement des pères et des mères dans leurs rôles de parents semble le fait d’un ajustement de l’action publique aux transformations récentes de la famille (développement de la précarité socio-économique, instabilité des liens conjugaux, monoparentalité, installation permanente de migrants et de leurs familles, etc.). Elle reflète également une inquiétude croissante quant à l’action éducative des familles (crise de l’autorité, dysfonctionnement, etc.). D’un objectif initial de rupture de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté (modèle anglo-saxon) ou de promotion d’un mieux-être (modèle continental ou nordique), on tend à évoluer vers un accompagnement d’un ensemble plus large de familles considérées comme « vulnérables » ou temporairement déstabilisées par des facteurs qu’elles maîtrisent peu ou mal ».
La classe
24 Janvier : La Grande Lessive III
En septembre dernier, près de 70 000 personnes ont participé à La Grande Lessive II. Le principe est simple : durant une journée chacun peut accrocher à une corde à linge collective sa réalisation artistique pour la partager avec les autres.
» Le fil, les pinces à linge et le principe de l’étendage évoquent une pratique qui unissait autrefois les familles de toutes conditions dans un même élan » rappelle l’initiatrice de ce projet, Joëlle Gonthier. « Détournés de cet usage et intégrés à une installation artistique, ces objets modestes donnent accès à un projet ambitieux : exposer ! Concevoir et montrer ce que l’on a réalisé n’est pas si facile. Que l’on soit artiste ou non, enfant ou adulte, organisateur ou participant, ce projet invite à penser ce que l’on fait en fonction des moyens dont on dispose déjà et d’éventuelles compétences à acquérir, ainsi que des conditions d’accrochage. Cela conduit également à s’interroger sur l’image que l’on donne de soi, sur les relations que l’on entretient à la pratique artistique et à tenter d’anticiper ce que les autres vont faire… » La Grande Lessive est aussi un fort moment fraternel dans un établissement.
Ce n’est pas par hasard que le projet déborde de l’hexagone et gagne Jeddah, Tahiti etc. La Grande Lessive fabrique de l’art et de l’humanité. On ne peut que vous y inviter le 24 janvier.
Pour découvrir le principe et s’inscrire gratuitement
Reportage : La Grande Lessive dans le Café
Mettre en œuvre le socle commun
La loi d’orientation du 23 avril 2005 a institué un socle commun de connaissances et de compétences. Comment mettre en oeuvre ses compétences ? Un groupe interdisciplinaire de professeurs et IPR de l’académie de Versailles propose des pistes. A noter :la place du documentaliste et du CPE.
La recherche
Spirale 40 : Des images pour apprendre
« La pédagogie a toujours accordé une grande place à l’image… Mais notre rapport à l’image évolue en profondeur et avec elle notre culture du texte… La « pensée visuelle » s’exerce aujourd’hui à travers des documents hybrides. Les textes numériques circulant sur les réseaux intègrent à la fois de l’écrit, des images fixes, de l’image animée et du son. Dans les médias, le langage se mêle désormais à des montages élaborés de schémas, de cartes, de dessins, de photographies, grâce à un moyen d’expression nouveau : l’infographie. Ainsi, l’image sert de plus en plus à la communication d’informations : de subordonnée à la parole, elle devient souvent centrale, en particulier dans les ouvrages à caractère didactique. Enfin, grâce à la programmation, le lecteur peut agir sur l’image, qui devient interactive et se prête à la simulation ». En ouvrant ce numéro 40 de Spirale , revue de l’IUFM du Nord-Pas de Calais, Annette Bréguin-Vergrugge souligne que la place de l’image est en train de changer.
C’est sur cette analyse que se construit le numéro. Julia Bonaccorsi analyse la représentation coloniale dans les documentaires et montre les difficultés de repérage. Thierry Philippot et Christine Bouissou analysent les usages de l’image en géographie et montrent sa pauvreté. L’image est lue mais elle est rarement interrogée. Inversement D. Caty, JN Meunier, JF Gréhaigne donnent à voir comment l’image peut être le support d’une modélisation et d’apprentissage en sport. C. Vendramini et A Fronville analysent l’usage de visualisateurs de sons par les élèves.
Spirale n°40, 170 pages, Lille, 2007.
Citoyenneté
Rétention : Protestation des professionnels de la justice
L’Expresso a déjà signalé les questions posées par le projet de loi sur la « rétention de sûreté » qui donnera la possibilité de maintenir enfermés des condamnés après la fin de leur peine. Selon une dépêche AFP, trois organisations de la Justice,le Syndicat de la magistrature, le Snepap Fsu et le Genepi, invitent les députés à ne pas voter le texte. « L’appréciation de la dangerosité n’est par ailleurs fondée sur aucune évaluation sérieuse mais sur une simple expertise psychiatrique, ce qui procède d’une grave confusion entre délinquance et maladie mentale ».
La pauvreté en Ile-de-France
L’Insee publie de nouvelles données sur la pauvreté en Ile-de-France. Dans la région, 593 000 foyers, soit 1,4 million de personnes, vivent sous le seuil des bas revenus (845 euros). La moitié (43%) sont des personnes seules. Cela concerne un quart des habitants de Seine-Saint-Denis (avant 65 ans). Enfin la moitié d’entre eux ne touche ni RMI ni API.
Les disciplines
Primaire : Les heures du samedi matin en discussion
A la veille d’une nouvelle réunion, le Snuipp publie le compte-rendu de la séance de travail du 6 décembre sur les conséquences de la suppression des heures du samedi matin. Le débat avec le ministère porte sur l’utilisation des deux heures hebdomadaires libérées : doivent-elles obligatoirement être devant élèves ou peuvent elles servir pour rencontrer des parents, travailler en équipe etc. Il se porte aussi sur l’organisation de ces heures pour les élèves en difficulté. En effet on voit mal où les caser de façon à ce qu’elles soient efficaces, non stigmatisantes et matériellement possibles.
Primaire : Le Défi Internet en Pas-de-Calais
« Le Défi Internet 62 n’est pas seulement un « concours », si vous le décidez ce peut être aussi l’occasion de faire acquérir à vos élèves de nouvelles démarches de lecture, de recherche. Dans ce cadre, le Défi Internet 62 permet aussi de valider pratiquement toutes les compétences du B2i ». Ouvert aux élèves de CM1, CM2 et de 6ème,le Défi Internet du Pas-de-Calais reviendra le 14 janvier. Les inscriptions sont ouvertes… mais réservées aux classes du département.
Maths sans frontières
Maths sans frontières réunit des élèves de 25 pays et touche environ 150 000 élèves avec deux concours destinés aux élèves de 3ème-2de et de cm2-6ème. L’inscription à ce dernier concours est ouvert jusqu’au 31 janvier.
les tice
Failles de sécurité dans Windows et Internet Explorer
Secuser signale que des correctifs sont disponibles pour empêcher l’exploitation de failles dans Windows et Internet Explorer. Ils doivent être impérativement téléchargés.
le Cafe
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