Devant 300 invités, le ministre de l’éducation nationale fait le point le 10 juin sur la « stratégie numérique » qu’il a lancé le 13 décembre 2012. Vincent Peillon devrait annoncer à la fois des mesures nationales et une réorganisation académique et locale pour permettre un vrai déploiement du numérique dans les établissements. Venant après de nombreuses annonces de « plan numérique », l’initiative ministérielle arrivera-t-elle à vaincre le scepticisme ? C’est au regard des moyens déployés et de la capacité à mettre en place une vraie coopération sur le terrain qu’on évaluera le projet.
« Il faut changer le mode de gouvernance de l’éducation nationale », affirmait V. Peillon le 13 décembre. « C’est déterminant ». Il présentait un plan en trois actes. D’abord des structures nationales avec un « comité stratégique coordonnant le plan numérique », un directeur chargé de piloter le programme et un « conseil du numérique éducatif » associant représentants de la communauté éducative, des collectivités territoriales et du secteur privé. V. Peillon avait promis aussi des une valorisation des carrières pour les enseignants impliqués dans l’accompagnement du numérique et un plan de formation des enseignants sur deux ans. Enfin à destination des élèves un service d’accompagnement pour 30 000 collégiens des zones prioritaires et un service d’orientation.
En mai, le Café publiait une note envoyée à tous les recteurs déclinant la stratégie numérique au niveau académique. Elle invitait les recteurs à mettre en place une gouvernance académique avec un Délégué académique au numérique pilotant le numérique éducatif dans l’académie et une instance académique associant els collectivités locales. Des collèges numériques pilotes étaient prévus dans chaque académie mais, selon certaines sources, deux académies n’en disposeraient pas. La loi d’orientation qui devrait être adopté fin juin au Sénat contient plusieurs article sur la maintenance du matériel informatique et l’exception pédagogique.
Le 10 juin, V Peillon pourrait faire le point sur ces actions et annoncer la nomination du directeur du service public du numérique éducatif. La maigreur des moyens financiers de la « stratégie numérique » risque de peser sur les ambitions ministérielles.
François Jarraud