Dans la plupart des académies, les épreuves orales de français au baccalauréat débutent ce lundi 24 juin 2019. Comment surmonter les appréhensions er réussir cette évaluation ? Quelles sont pour l’exposé comme pour l’entretien les attentes des examinateurs ? Quels sont alors les points essentiels à ne pas oublier ? Le Café pédagogique propose à tous les élèves de première un utile et ultime vadémécum. Et livre un dernier tour de piste pour l’oral de l’EAF amené à être reconfiguré dans la session 2020 avec explication de texte linéaire, question de grammaire, entretien centré sur une œuvre choisie par l’élève…
Conseils généraux
1- Avoir préparé à l’avance le matériel : ne pas perdre 2-3 mn pour retrouver le(s) texte(s), donc avoir numéroté à l’avance les lignes des textes étudiés, avoir mis par exemple des post-it pour chaque texte étudié, coché aussi les autres passages importants que l’on pourra utiliser dans l’entretien et ainsi retrouver plus rapidement.
2- Bien utiliser le temps de préparation : prendre le temps d’analyser la question posée sur le texte par l’examinateur, de trier et de réorganiser ses connaissances, d’aérer les notes préparatoires (ne pas faire un brouillon, mais un plan détaillé sur plusieurs feuilles), de poser par écrit éventuellement quelques éléments qui pourront servir pour l’entretien…
3- Ne pas partir battu : il faut donner l’impression que l’on domine parfaitement le sujet, donc ne pas soupirer si l’on tombe sur un texte que l’on connaît moins, ne jamais dire « c’est la catastrophe », « ce que je fais est nul » (n’influencez pas négativement l’examinateur…), ne jamais dire « j’ai oublié telle ou telle sous-partie », « je ne me souviens plus du plan » (l’examinateur ne connaît pas exactement le cours et ne verra pas forcément vos oublis…) Il faut mettre en valeur ce que l’on sait, non ce que l’on ne sait pas.
4- Etre dynamique : il faut un ton vivant, utiliser gestes, regard, sourires… pour ne pas endormir l’examinateur, pour lui donner l’impression que l’on a pris et que l’on prend plaisir à étudier des textes littéraires, pour tenter de lui faire partager ce plaisir…
Conseils pour l’exposé
5- Soigner la présentation de l’extrait : avant de lire le texte, le présenter dans l’histoire littéraire (connaître pour le moins les dates de publication) et le situer dans l’œuvre, c’est-à-dire éclairer où il se place (la première page d’une autobiographie, le chapitre 12 …) et ce qui s’est passé avant (souvent indispensable à la compréhension du passage)
6- Ralentir la lecture pour en éclairer le sens : il faut donner le temps à l’examinateur d’entrer dans le texte, et montrer par sa lecture qu’on en a compris le sens. Pendant les révisions, entraînez-vous à lire les textes à voix haute. Et si vous vous enregistriez avec votre smartphone pour vous écouter et vous améliorer ?
7- Ne pas passer à côté de l’introduction : après avoir lu le texte, reprendre la question posée par l’examinateur, celle qui va orienter l’étude et qu’il est bon d’expliquer (reformuler, analyser le sens des mots) ; annoncer aussi le plan que l’on va suivre.
8- Construire l’exposé en fonction de la question posée : cela suppose le plus souvent de modifier le plan du cours tel qu’on l’a appris, de changer et/ou enlever et/ou ajouter des parties ; cela implique aussi de relier le contenu de l’exposé à la question, c’est-à-dire de reprendre régulièrement les mots-clefs de la question pour montrer que ce que l’on dit est en rapport avec elle
9- Soigner les transitions : il faut éviter de dire « Ensuite y a », « grand deux… » (ce qui manque d’élégance et donne l’impression maladroite de réciter un plan appris par cœur) ; il faut dire plutôt : « Je vais maintenant aborder le thème de… », « Ce poème peut aussi être interprété comme.. », « Dans un second temps, je vais mener l’analyse de.. » …
10- Ne pas oublier d’analyser le style (syntaxe, sonorités, rythmes, images, figures de rhétorique…) : ce ne sont pas là des détails pour enjoliver les analyses ; l’étude du style, de l’originalité de la forme, constitue presque la moitié du travail…
11- Dominer les exemples : quand on renvoie à telle ou telle ligne, on la relit ; on la relit sur le texte (non sur son brouillon préparatoire) ; il faut donc ne pas faire l’examen méthodique livre fermé et être capable de retrouver rapidement les exemples dans le texte. Quand vous révisez, apprenez le cours livre/texte sous les yeux
12- Regarder l’examinateur et non les notes préparatoires : il s’agit de capter son attention et son intérêt. L’exposé oral se joue entre 3 personnes ; le candidat, l’écrivain dont on analyse un texte et l’examinateur.
13- Bien gérer le temps : L’exposé doit durer environ 10 minutes (pas 5 ! pas 15 !). Ayez une montre devant vous et adaptez-vous : ralentissez-enrichissez ou accélérez-réduisez selon le cas.
14- Conclure l’exposé : la conclusion ne doit pas être oubliée, elle est à préparer soigneusement chez soi quand elle n’a pas été faite en cours ; elle doit répondre clairement à la question posée dans l’introduction.
Conseils pour l’entretien
15- Bien connaître le contenu de l’œuvre étudiée ou du Groupement de textes abordé : l’examinateur posera des questions précises pour vérifier la lecture et la connaissance des oeuvres. Avant l’oral, relisez les œuvres ou, à défaut, les notes de lecture ou les tableaux remplis sur les œuvres.
16- Témoigner de connaissances approfondies : toutes les questions abordées autour des textes (problématiques de séquences, séances augurales, parcours thématiques d’ensemble, dissertations, histoire littéraire …) figurent sur le descriptif : l’examinateur vous posera ces questions et aura des exigences importantes… Attention en particulier à la maîtrise du vocabulaire et des principaux mouvements littéraires.
17- Apporter devant l’examinateur les documents de la séquence et les utiliser : les textes analysés en classe et/ou l’œuvre intégrale étudiée, éventuellement les textes abordés en prolongement (corpus pour les devoirs, les textes d’approfondissement…), les œuvres lues en lecture cursive, les documents liés aux activités personnelles (florilège de créations, anthologie personnelle …) qu’il faudra s’efforcer de mettre en valeur pour témoigner de son investissement durant l’année.
18- Illustrer avec précision les réponses : renvoyer précisément à tel ou tel épisode, tel ou tel texte, tel ou tel passage ; ne pas hésiter à lire un court extrait ; dans le cas d’une oeuvre intégrale, ne pas se contenter des textes étudiés en classe, mais montrer que l’on connaît toute l’œuvre en variant les exemples ; manipuler ces textes, ouvrir le livre pour retrouver tel ou tel épisode, prendre dans la main le texte qu’on évoque…
19- Mettre en relation les textes, les auteurs, les œuvres : il est bon de montrer son esprit de synthèse, sa capacité à dégager des ressemblances et/ou des différences, à relier les éléments pour créer du sens.
20- Développer les réponses : ne vous contentez pas de réponses laconiques en 2-3 phrases. Vous êtes censé expliquer, démontrer, argumenter et, en cas de réponses rapides, l’examinateur risque de se retrouver à court de questions pertinentes, donc de poser des questions plus piégeantes…
Bonus track 21 : Soyez prêts à tout ! Il faut savoir improviser, s’adapter et réagir avec sérénité aux imprévus qui ne manqueront pas de survenir.
Bon courage !
Jean-Michel Le Baut
Exemples de questions sur les textes
Charte des examinateurs Académie de Rennes
Charte des examinateurs Académie de Nantes
Charte des examinateurs Académies de Créteil, Paris, Versailles
Charte des examinateurs Académie d’Orléans-Tours
Charte des examinateurs Académie de Lille