« Je désespère d’avoir un poste fixe. je suis frustrée et fatiguée de ne pouvoir mener des projets au sein d’un ou deux établissements. Frustrée de me sentir de passage en permanence(…) . Je réfléchis à un plan B au cas où la situation ne se détériore encore. Je ne suis pas prête à tout accepter : 3 , 4 établissements, le mépris des supérieurs ». Ce témoignage d’un professeur d’allemand est tiré d’une enquête qualitative menée par l’ADEAF, association des professeurs d’allemand, auprès d’une centaine d’enseignants.
Selon elle, « le nombre d’heures d’allemand va diminuer dans de nombreux établissements. Les causes : regroupement des élèves dans les matières du tronc commun, horaires du tronc commun inférieurs aux horaires dans le séries ES et L, fragilisation des sections européennes, manque d’attractivité de l’enseignement de spécialité LLCE-allemand. Ces diminutions horaires remettent en cause les postes et entrainent des compléments de service dans un autre établissement… Loin de « s’épanouir » avec la réforme du lycée et la nouvelle organisation du cycle terminal, l’enseignement de l’allemand est fragilisé, voire dégradé. La tendance est à la baisse pour tous les indicateurs qualitatifs. Les dispositifs permettant aux élèves d’approfondir leurs compétences ne sont pas développés mais tendent à régresser. La perception négative des enseignants de leur situation et de leurs conditions de travail à la rentrée 2019 est en cohérence avec cette évolution. »