Les TIC et l’Ecole, un Cahier d’Education & Devenir
« De même que le XIXème siècle a vu se mettre en place les méthodes de l’enseignement simultané gratuit et obligatoire dans la classe, le XXIème siècle devra mettre en place de nouvelles méthodes d’enseignement, de nouvelles stratégies éducatives s’appuyant sur le rôle essentiel que jouent les TIC dabs la société de l’information et sur les méthodes éducatives nouvelles qu’elles sont ne mesure d’apporter ». Cette réflexion de Guy Pouzard (I.G.) ouvre ce copieux numéro 4 des Cahiers d’Education & Devenir, intitulé, de façon peut-être un peu provocante, « Les TIC et l’école : mirage ou miracle ? ». L’ouvrage donne la parole à de nombreux acteurs pédagogiques, souvent bien connus des lecteurs du Café. On appréciera d’y trouver des témoignages sur les pratiques dans les établissements. Mais ce numéro nous invite surtout à réfléchir l’intégration des TIC. Par exemple, Denys Lamontagne (Thot Cursus) montre comment Internet peut créer des groupes d’apprenants autonomes. Serge Pouts-Lajus montre l’intérêt d’analyser les usages des élèves. Pour Alain Chaptal les TIC, à la différence d’autres technologies éducatives, irriguent la société et leur intégration est inéluctable à condition de faire confiance aux enseignants. Ce numéro s’adresse plus particulièrement aux chefs d’établissement et aux responsables de l’éducation. Mais les enseignants y trouveront eux aussi matière à réflexion.
http://education.devenir.free.fr/cahier4_te.htm
Meute ou troupeau : le groupe classe
» Nous vivons souvent avec le mythe de « la classe-individu » qui est face à nous et à laquelle nous nous adressons. Même si l’inattention de certains, les agressions verbales d’autres nous alertent sur les individualités, elles ne nous permettent pas toujours de prendre conscience des phénomènes de groupe et des réponses à y apporter. Pourtant le groupe avec sa dynamique est présent partout dans l’enseignement ». Jacques Nimier nous invite à parcourir un passionnant dossier sur les groupes. Le chemin passe par une réflexion sur les représentations de la classe et du métier d’enseignant. J. Nimier rend compte de la thèse de Catherine Yelnick qui analyse des discours d’enseignants sur les groupes d’élèves. Le dossier se penche également sur les processus en action dans la classe : agressions, tensions, processus de pensée. Il nous propose des exercices sur les groupes. Chemin mais aussi miroir, ce dossier nous aide à mieux comprendre ce qui se vit dans la classe.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/dossier_groupes.htm
Echos du rapport annuel de l’Inspection générale
En attendant sa mise en ligne, l’AFP donne quelques indications sur le rapport annuel de l’Inspection générale. Il dénoncerait la rupture entre enseignement primaire et secondaire et la juxtaposition des connaissances. L’Inspection serait favorable au « socle commun de connaissances ».
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_050105144335.05kbgdxa.html
Fonction documentaire et TICE
« Plus que jamais l’Ecole a besoin de documentalistes pour conduire, avec les enseignants de discipline et en toute égalité, grâce à la recherche documentaire, les élèves vers le savoir. » Marie-France Blanquet, Université de Bordeaux, en préface à ce nouveau Dossier de l’ingénierie éducative (n°49), montre à quel point l’usage des TICE dans les établissements est lié à la fonction documentaire. Le Dossier explore cette dimension en alternant analyses, témoignages de pratiques et articles plus techniques sur les outils documentaires. Signalons quelques analyses. Pour M.-F. Banquet les TICE transforment le métier de documentaliste : « cette profession doit évoluer vers une fonction de veille informationnelle.. (et) vers une fonction de communication, en particulier en partageant avec les autres acteurs éducatifs ». Mais cette mission peut aussi être remise en question par les TICE : c’est l’analyse que fait Gérard Puimatto a propos des espaces numériques d’éducation : « la conception des ENT et des canaux numériques de diffusion donne une large place aux approches techniques, économiques et institutionnelles et ne laisse pas toute la liberté nécessaire aux choix éducatifs et à une réelle association des acteurs dans une démarche collective d’établissement… Pourtant l’harmonisation de ces composantes est une condition sine qua non pour l’élaboration d’un modèle documentaire moderne et performant ».
Du côté des pratiques, ce Dossier propose de nombreux exemples de politique documentaire au collège et au lycée. Il fait également découvrir les listes de discussion et de diffusion qui structurent l’univers des documentalistes. Dans cette partie trois sigles reviennent régulièrement tellement ils ont souligné l’importance du CDI et du documentaliste dans la vie des établissements : IDD, TPE, ECJS. Trois enseignements qui sont maintenant agonisants ou en état de mort annoncée. Leur disparition pourrait remettre en question a la fois les usages des TICE et la fonction des documentalistes. C’est maintenant qu’il faut lire ce Dossier !
http://www.cndp.fr/tice/DossiersIE/
L’école et la formation tout au long de la vie
« Pour avancer vers ces perspectives, nous devons retravailler l’articulation entre les droits et devoirs du pouvoir politique et les droits et devoirs des initiatives citoyennes. Ni la démission de l’Etat et le tout associatif au nom du principe de subsidiarité. Il nous faut apprendre à articuler un Etat garant du « bien commun » et capable de promouvoir l’intérêt collectif contre la juxtaposition des intérêts individuels; et des initiatives qui mobilisent les citoyens et leur permettent d’incarner ce « bien commun » en faisant preuve d’imagination ». Signalée par la dernière Lettre de Prisme, cette animation Powerpoint de Philippe Meirieu qui réfléchit au lien entre l’école et la formation. Il défend l’idée d’un vaste service éducatif, ouvert sur les différents âges, et défendant les valeurs d’une nouvelle société.
http://www.prisme-asso.org/article.php3?id_article=199
http://www.prisme-asso.org/article.php3?id_article=204
Et la motivation ?
Sous le titre de « Cette fameuse motivation », les Cahiers pédagogiques, n°429-430, reviennent gratter une vieille plaie : comment faire pour que mes élèves aient un peu plus envie d’apprendre ? Pas de trucs, pas d’astuces. Les Cahiers pédagogiques présentent des pistes théoriques suivies d’expériences : pédagogie de projet, manières différentes de travailler, travail sur l’estime de soi, et bien sur nouvelles technologies. C’est que motivation pourrait de mettre au pluriel. » Il s’agit de stimuler les uns, ceux qui trouvent tout « nul », de valoriser ceux qui se croient « nuls », de donner de la sécurité aux autres, de mettre en place des évaluations à la fois réalistes et motivantes, de s’appuyer tantôt sur ce qui est familier, tantôt sur l’inconnu qui amène vers de nouveaux rivages, de ne pas oublier les facteurs externes (l’environnement de l’école, les copains, la famille) tout en travaillant d’abord la motivation dite « intrinsèque »… Alors, la question de la motivation ne se réduit plus à la recherche de techniques miracles ; elle met en jeu tout le sens de l’activité scolaire ». Pourquoi diable avoir associer à ce gros numéro un second dossier sur la retraite ?
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1334
Savoir et affectivité
« Une approche psychanalytique nous aide à comprendre la charge affective attachée au savoir et qui peut en rendre l’accès difficile. Cette charge porte sur le lien à la personne qui transmet, sur le rapport à un savoir donné, notamment à ce qu’il renvoie sur le plan identitaire, et sur le fait-même d’apprendre. Toute une fantasmatique, en grande partie inconsciente, se construit ». Dans le nouveau numéro de Fenêtre sur cours, la revue du Snuipp (n°265), Françoise Hatchuel, Paris 10, apporte un éclairage sur le rapport au savoir. Sans pour autant demander aux enseignants de devenir psychanalystes. « La grande erreur c’est de croire qu’il n’y a qu’une démarche thérapeutique qui puisse aider à résoudre des conflits psychiques. Les enseignants ont juste à faire correctement leur travail d’enseignant. Comme le dit Claudine Blanchard-Laville, nous n’avons pas à connaître les raisons inconscientes de chaque enfant, mais simplement à accepter qu’il ou elle en ait et à lui donner un lieu où ces conflits inconscients puissent se travailler. C’est-à-dire avant tout un cadre qui protège, rassure, donne confiance et aussi qui délimite ce qui est interdit et non négociable. Tenir ce cadre, c’est faire preuve de fermeté. Ce n’est pas la même chose que l’autorité… On a besoin de fermeté pas d’autorité ».
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/FsC265.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Inégalités à l’école : le point de vue M. Duru Bellat
« Les enfants sont inégaux dès leur entrée à l’école maternelle. Ce n’est pas étonnant, puisque qu’ils se développent dans un environnement social où les ressources matérielles et culturelles sont inégales. L’école n’arrive pas à combler cet écart parce qu’il y a des enfants qui profitent plus de ce qu’elle propose que d’autres. Le drame est que tout ça est cumulatif. Les inégalités de réussite se creusent année après année, peu dans le primaire et surtout à partir du secondaire du fait des stratégies des familles, que ce soit par le choix de l’établissement, le choix des options, les groupements par classe ». Dans Fenêtres sur cours, n°264, Marie Duru Bellat (IREDU) montre l’intérêt de lutter contre les inégalités précoces. Elle reste sceptique sur le Contrat individuel de réussite prévu par la loi Fillon. »
L’idée de contrat n’ajoute rien. On a l’impression qu’on instaure une symétrie entre l’élève qui s’engage à faire le maximum et l’école qui s’engage avec une obligation de résultat. Je ne suis pas contre l’idée d’obligation de résultats. On ne peut pas remettre la responsabilité de l’ensemble dans le camp de l’élève. On sait bien que selon les maîtres, les écoles, les élèves progressent différemment. L’école a une part de responsabilité dans la réussite. L’idée de contrat est à la mode mais me paraît absurde sociologiquement. Les contractants sont tellement différents et inégaux ».
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/FsC264.pdf
Socle commun
Pourquoi un « socle commun » ? Le Sgen Cfdt met en ligne les comptes-rendus du colloque sur cette réforme majeure proposée par la commission Thélot. Claude Lelièvre évoque « la longue marche du socle commun » qui est ensuite défini par les intervenants (CRAP, Ligue de l’enseignement, Sgen, Fcpe etc.).
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article715.html
Le socle commun : un numéro de Profession Education
La revue du Sgen Cfdt consacre un dossier du numéro de décembre au colloque sur « le socle commun » et la loi d’orientation. Il rend compte du colloque en présentant les différentes interventions et en mettant en perspective les propositions du Sgen et celles du ministre. Pour le Sgen, « il est encore temps d’infléchir ce projet, d’en supprimer les mesures les plus réactionnaires ».
http://www.sgen-cfdt.org