Après avoir décrit une année de refondation « sans élan », le Snes souhaite mobiliser sur la question salariale. « Comment interpréter le peu d’oxygène apporté au second degré », écrit F Rolet dans l’Université syndicale n°737. « Les chiffres sont cruels », poursuit-elle, 20% des enfants vivant dans la pauvreté en France,… 33 000 élèves supplémentaires… et en regard moins de 1000 emplois… Il est temps de revaloriser les conditions de travail et de rémunération des personnels du second degré ». Une revendication qui s’explique mais qui surprend aussi.
Il n’est pas très étonnant que le Snes revendique une augmentation de salaire au vue des rémunérations actuelles. En effet, les enseignants français ont des revenus inférieurs à la moyenne de l’OCDE. Selon l’OCDE, pour un enseignant ayant 15 ans d’ancienneté, le salaire moyen est de 38 136 $ dans le premier degré dans l’OCDE et de 33 152 $ en France. Dans le second degré, au collège, on est à 39 934 contre 36 159. A ce même niveau, un enseignant anglais gagne 44 269 $, un allemand 64 491$, un hollandais 63 695$ et un américain 45 950$. Enfin, nous avons pu établir que la particularité française c’est la perte constante de pouvoir d’achat.
Ce qui est éclairant c’est que cette revendication apparaisse maintenant. Lors d’une phase de concertation, les syndicats étaient d’accord avec le ministère pour donner la priorité au primaire (qui a bénéficié d’une prime). La revendication salariale marque donc un nouvel axe et peut-être un rééquilibrage au sein de la Fsu.
Le Snes « étudiera les suites à mettre en oeuvre » pour faire avancer cette revendication. Il compte utiliser le climat des municipales « pour interpeller les élus locaux sur la question salariale ». Il semble que ceux-ci aient déjà à faire avec les nouveaux rythmes scolaires…
F. Jarraud
Les enseignants français champions du monde de la perte de pouvoir d’achat