Quel est le meilleur moyen de lutter contre la montée de l’expression antisémite dans les établissements ? Deux lycéens ont été exclus d’un lycée de l’Essonne sans que cela réponde au défi pédagogique soulevé par ces élèves. Un professeur de collège, Emmanuel Grange, propose un cours pour « éclairer les élèves sur ce qu’ils entendent et vivent »
» Je ne compte pas évoquer cette affaire avec toutes les classes », écrit E Grange. « Il faut que le programme du moment s’y prête et c’est le cas pour mes 4ème et 3ème. J’ai déjà évoqué le sujet avec les 3ème car ils ont étudié un dessin animé de propagande montrant l’embrigadement de la jeunesse allemande et travaillé sur un dossier expliquant comment l’Allemagne était devenue un état totalitaire en parlant notamment de l’antisémitisme à cette époque ».
» Je ne fais pas de l’explication de « l’affaire Dieudonné » une activité à part entière où les élèves travailleraient en autonomie ou en groupes », ajoute-il. « Il ne s’agit pas non plus de faire débattre des collégiens sur le cas Dieudonné. L’idée est de leur apporter un éclairage pour comprendre ce qui y est reproché à Dieudonné dans ses propos, ses actes et leur expliquer que cela l’a amené à être condamné par la justice française ». Il s’appuie sur des vidéos pour mettre en évidence l’antisémitisme.
» Ce n’est pas parce que vous avez déjà fait une quenelle que vous êtes antisémite. Cette gestuelle, banalisée par Internet et la médiatisation de l’affaire Dieudonné, peut être considérée comme un bras d’honneur. Mais quand il est fait devant un lieu de culte juif ou un lieu de mémoire, il n’y a pas de doute possible sur sa signification antisémite », termine-t-il son exposé. Et dans un établissement scolaire ?