– Pascale Dufau –
Mercredi 23 octobre: En début d’heure, nous terminons la correction des questions (rapidement, on va à l’essentiel); première évaluation depuis l’entrée des portables dans le collège; finalement, les élèves semblent avoir bien compris ce qu’est la tragédie. Évidemment, ce devoir est une rédaction et non des questions, mais les critères ont été généralement bien respectés. Un problème à souligner cependant: à 21h30, hier soir, une mère d’élève m’a envoyé un mail pour me signaler que sa fille, comme d’autres élèves de la classe, assez régulièrement depuis quelques temps, avait la fâcheuse habitude de tout voir disparaître de son disque dur après synchronisation des fichiers entre le portable et le serveur du collège. Bilan: elle n’avait plus aucun cours sur son ordinateur ! Pratique pour réviser en vue du devoir du lendemain… Apparemment, les élèves débranchent trop rapidement leur portable et la synchronisation se fait mal. Pour terminer cette dernière heure (sur 2), les élèves font le petit exercice de vocabulaire créé à l’aide du logiciel Hot Potatoes, ils semblent apprécier: c’est ludique mais ils doivent quand même réfléchir et faire appel à leurs connaissances. Je pense renouveler l’expérience; la correction est automatique et les élèves peuvent essayer d’améliorer leur score. A voir ensuite si lors d’un contrôle, les termes seront acquis ;- ) …
Lundi 4 novembre: me voici de retour au collège. Aujourd’hui j’ai rendu un devoir aux troisièmes; le portable n’a pas été utilisé. Le réseau fonctionne partout paraît-il…
Mardi 5 novembre: Je me suis servie du logiciel Hot Potatoes pour faire une dictée à trous pour les élèves de 5ème, cela est très pratique. Je passe tout l’après-midi à envisager les problèmes pouvant se poser demain lors de l’utilisation pour la première fois avec ma classe du manuel numérisé de littérature.
Mercredi 13 novembre : correction du questionnaire du manuel numérisé sur le discours direct. Il s’agissait de copier/coller dans un tableau les marques formelles du D.D. à partir d’exemples tirés du texte. Si tous les élèves avaient bien fait leur travail, la correction aurait pu être rapide et nous aurions pu passer tout de suite au tableau de synthèse, prévu par le manuel, mais évidemment cela n’a pas été le cas. Petit avantage cependant, grâce à Synchroneyes j’ai pu suivre en temps réel depuis mon bureau la correction prise par plusieurs élèves. BIG BROTHER IS WATCHING YOU ! Il est alors impossible aux élèves de masquer l’absence de travail. De plus, l’excuse : » j’ai perdu mon fichier » revient souvent mais elle équivaut pour moi à » j’ai oublié mon classeur à la maison » maintes fois entendue dans des temps reculés… Pour la énième fois, j’explique ou plutôt je fais expliquer comment on supprime la configuration » lecture seule « . Les élèves s’entraident de plus en plus. A la fin du cours, alors que la séance semble enfin avoir pris un rythme de croisière, la sonnerie retentit : » N’oubliez pas d’enregistrer votre travail. – Madame, l’ordinateur il me dit qu’il peut pas parce que le fichier est en lecture seule ! » Mon sang ne fait qu’un tour. Je m’approche avec le peu de calme qu’il me reste. Je copie rapidement l’intégralité de l’exercice et la colle dans un nouveau fichier word et là horreur, le disque dur est plein ! Des 50 Mo prévus dans » mes documents » il ne reste plus rien. » Je vous jure, madame, j’ai rien fait… » clame une voix assurée, ben voyons c’est encore le Saint Esprit qui fait des siennes. Au bout d’un moment, alors que l’heure tourne et que mes cinquièmes m’attendent pour le dernier cours de la matinée, la petite voix me demande » ça prend de la place les images ? « . Voilà donc le responsable : un dossier contenant des fonds d’écran supprimé sur le champ et sous les yeux désespérés de cette chère élève qui n’avait rien fait. Des envies de pyromane me prennent de jeter tous les portables au feu et les câbles au milieu.
Jeudi 14 novembre : Les élèves commencent à présenter leurs exposés sur le théâtre. L’un des deux aides-éducateurs vient m’aider pour installer le vidéo-projecteur. Un seul groupe l’utilise, un peu maladroitement : une page word est projetée sur le mur en plein écran, c’est déjà ça. Je demande aux élèves de prendre des notes au stylo sur une feuille de papier: une vague de mécontentements se soulève et s’apaise aussitôt devant l’évidence : comment voir un camarade et écouter attentivement ce qu’il dit en étant caché dernière un écran ? Un groupe a oublié ses notes et présente un exposé catastrophique (avec ou sans portable, il en aurait été de même très certainement, les élèves paresseux le restent… » On a rien trouvé, y avait rien sur Internet et mon frère m’avait dit que je trouverais tout sur Internet » ; pas moi.).
Jeudi 21 novembre : suite et fin des exposés (c’est la première fois que cela dure autant : habituellement, cela me prend trois heures, mais l’installation du vidéo projecteur est un peu longue – je suis encore novice en la matière- et les élèves ont fait beaucoup de recherches). Bilan : les diaporamas sont très beaux et plaisent beaucoup aux élèves ; ils sont fascinés par l’image et cela les a motivés : » le sujet n’était pas super génial (la comédie gréco-romaine !) mais c’était amusant de faire un diaporama « . Huit élèves de la classe n’avaient pas l’habitude de faire des recherches sur Internet, Encarta ou Universalis et ont apprécié ces sources supplémentaires à domicile. Les élèves m’envoient finalement les synthèses par émail.