Par François Jarraud
Droits partagés
Déjà riche de plus de 1000 documents, le site Droits Partagés met à la disposition du public scolaire et éducatif une base de données documentaire retraçant l’évolution des droits de l’homme aux droits de l’enfant de 1789 à nos jours. L’accès direct aux documents numérisés et la diversité des médias et des sources en font toute son originalité et sa richesse. Un moteur de recherche permet une recherche thématique ou par mot-clé. Ainsi une recherche sur l’école restitue les principaux textes de l’histoire de l’enseignement. Le site propose également un album pour présenter les documents. Enfin des fiches pédagogiques sont disponibles pour l’école et le collège et un espace de partage de travaux d’élèves. Une vraie réussite !
Les Itinéraires de citoyenneté
Association fédérant les grands acteurs de l’action civique, partenaire du ministère, le Cidem met en ligne plusieurs centaines d’outils pédagogiques pour participer au « parcours civique » des écoles, collèges et lycées. En 2008, les “Parcours civiques” ont évolué pour devenir “Les itinéraires de citoyenneté”, un ensemble de pistes d’actions pédagogiques et d’outils pour permettre aux acteurs de la communauté éducative – scolaire, périscolaire ou hors école – d’animer les différentes dates de commémoration ou de sensibilisation inscrites dans le calendrier scolaire. Le site est un véritable centre de ressources pour aborder, avec les jeunes générations, les thèmes essentiels à la construction d’une citoyenneté active, consciente et solidaire.
http://itinerairesdecitoyennete.org/
Justimemo, un site pour étudier la justice
Comment fonctionne la justice ? Ce nouveau site créé par le ministère de la justice tente de le faire comprendre. Son principal atout est le recours systématique à la vidéo et au multimédia. On dispose ainsi d’une plateforme censée toucher directement les jeunes. L’enseignant pourra s’appuyer sur cette médiathèque pour imaginer des parcours d’élèves ou pour appuyer son cours. A vrai dire la médiathèque est copieuse et on peut aussi bien traiter les métiers de la justice, son fonctionnement que les démarches et les procédures qui intéressent le justiciable. Mais cette dernière approche, qui intéresse directement le citoyen et l’élève, n’est pas privilégie. Le site décrit la Justice comme une institution visitée de l’extérieur et non comme une pratique.
Justimemo
http://justimemo.justice.gouv.fr/
Voir aussi : Justice des mineurs en 4ème
L’académie de Besançon publie les documents d’un stage de formation dirigé par Mmes Dupanloup et Vérité sur la justice des mineurs en 4ème. Un travail remarquable.
http://missiontice.ac-besancon.fr/hg/spip/spip.php?article1066
Enseigner la Shoah : Un nouveau site
Le Mémorial de la Shoah et le ministère de l’éducation nationale ont ouvert le 27 mars un nouveau site destiné aux enseignants. Il propose des séquences adaptables pour la classe du primaire au lycée. Le site propose des fiches historique thématiques, des documents d’archive et de nombreux documents pédagogiques. Les enseignants ont là un appui formidable pour cet enseignement. Le site propose également des circuits de visite pour aborder la Shoah sous un autre angle.
http://www.enseigner-histoire-shoah.org/
Comment faire connaître les droits des lycéens ?
On sait qu’à la rentrée tous les lycées devront organiser une séquence de deux heures pour présenter à tous les lycéens les droits dont ils disposent. Une enseignante de mats, Mme Arnon-Peinaud propose une séquence sur les instances de la vie lycéenne. Les élèves étudient ces instances et réalisent un sondage pour observer l’état des connaissances.
La séquence
http://ww2.ac-poitiers.fr/lettreshg/spip.php?article275
Syndicats et associations publient un livre pour contrer les idées du FN
« Comme il progresse, le F.N. s’attaque à l’Ecole. On ne peut pas laisser faire ». Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fsu, s’associe le 14 avril 2014 à la publication de l’ouvrage de Pierre Yves Bulteau qui démonte les idées du FN. Avec elle, Thierry Le Paon, secrétaire général de la Cgt, Annick Coupé, Solidaires, Maître Henri Leclerc de la Ligue des Droits de l’Homme et des représentants du Mrap, de syndicats lycéens et étudiants (Unef, Unl, Fidl) veulent « décrypter les idées du FN » pour en montrer les illusions. Un livre suffit-il à faire barrage à la vague bleu marine ?
Le livre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/educ[…]
Une application mobile antiraciste
En finir avec le racisme d’un simple coup de fil ? La LICRA (ligue contre le racisme et l’antisémitisme) a lancé le 11 juin une nouvelle application mobile pour Android et Iphone. Elle facilite l’accès au service d’aide aux victimes et aide les témoins d’agression ou de discrimination raciste. L’application guide les témoins pas à pas. Enfin l’app’LICRA propose un service de géo localisation des tags racistes pour les faire disparaitre plus vite de notre environnement.
L’application
Ado justice
Le site Ado Justice délivre des informations accessibles aux jeunes élèves. Une aide puissante pour l’éducation civique au collège et au lycée.
Ado Justice
http://www.ado.justice.gouv.fr/
Vivre en citoyen
Une séquence en seconde professionnelle sur les engagements individuels : associations, partis et syndicats. La séquence dure environ 8 heures. Elle permet de découvrir la loi. Mais elle entraine aussi les élèves dans la création d’une association virtuelle avec demande de subvention…
http://lettres-histoire.discipline.ac-lille.fr/BacPro/histoire-g[…]
Enfin un jeu sérieux sur l’Europe
A quoi sert l’Europe ? Les élèves doivent souvent l’apprendre de façon très transmissive d’autant que les médias donnent souvent une vision caricaturale de l’action européenne. La région Bretagne a pris l’initiative de proposer un vrai jeu sérieux, avec unvrai scénario sur la prise de décisions en Europe à partir d’un fait concret.Le jeu met l’élève dans la peau d’un commissaire européen qui doit proposer des mesures en réponse à un cas de pollution marine. C’ets l’occasion de découvrir par la pratique les rouages des institutions européennes. Une excellente initiative !
Accès direct au jeu
http://jeunes.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_189946/mission-knut
Envers et contre tout
Ce jeu sérieux sensibilise les jeunes à ce que peut être la vie d’un réfugié. Ils se retrouvent dans la peau d’un réfugié à devoir faire face à des questions de la vie courante : faire du shopping, trouver un toit, aller en classe ou encore fuir son pays. La réalisation est remarquable et prenante. Réalisé par l’UNHCR, une agence ONU pour les réfugiés, ce jeu mérite d’être connu de élèves. Des exercices complémentaires sont proposés pour une exploitation en classe de chaque niveau du jeu.
Envers et contre tout
http://www.enversetcontretout.org/
Enseigner la Shoah : Le dossier
Un dossier très complet qui offre des pistes pédagogiques pour faire passer cet enseignement difficile de l’école au lycée. Le dossier vous donne des exemples de pratiques. Il offre aussi une sélection de ressources.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/Shoah2010.aspx
Le grenier de Sarah
Comment sensibiliser les enfants à l’histoire de la Shoah ? Peut-être en leur racontant, avec les mots de leur âge, l’histoire d’enfants de leur âge, cachés, pourchassés, aidés aussi parfois. C’est ce que propose « Le grenier de Sarah ». Conçu pour être utilisé facilement par les enfants, le site évoque le destin authentique de cinq enfants juifs en mêlant témoignage sonore, documents d’époque et de belles animations. Ainsi découvre-t-on l’histoire de Francine déportée, d’Irène cachée, d’Albert le jeune maquisard, de Rachel cachée et d’Anne Frank. L’univers visuel est celui des ouvrages pour enfants mais ponctué de documents authentiques et accompagné d’un récit sonore. Ainsi l’enfant s’identifie à l’enfant pourchassé et partage ses sentiments tout en gardant son intelligence éveillée par les documents. Les histoires font découvrir la réalité de la Shoah et apportent les explications dont l’enfant a besoin. Un « épilogue » clôt l’histoire. Les autres parties du site donnent de façon très ludique des clés de compréhension de la culture yiddish terriblement laminée par la Shoah. Un espace documentaire est ouvert aux enseignants où ils peuvent télécharger les récits. Ce site développé par le Mémorial de la Shoah, avec le soutien du ministère, est absolument remarquable.
http://www.grenierdesarah.org/
Quelle morale pour l’Ecole ?
La morale doit-elle être enseignée à l’Ecole ? Si l’art d’enseigner n’est pas une technique, quelles valeurs peuvent fonder ses propres obligations ? Que signifient l’efficacité ou la réussite, voire l’obligation de moyens, sans critères déterminés ? Occupée à lutter contre l’idée d’un métier qui ne s’apprend pas, dans un effort de professionnalisation porté par les IUFM, la formation enseignante a peut-être négligé une valeur régulatrice essentielle, la morale. C’est en tout cas l’idée que soutient Erick Prairat, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Nancy 2. Dans « La morale du professeur », il établit les éléments d’une éthique professorale et d’une déontologie enseignante, dont il tire les jalons d’une possible formation pour les étudiants en professorat. Une réhabilitation de la morale sans le moralisme, de la sollicitude sans le paternalisme. Il s’en explique avec le Café pédagogique.
Lisez l’article…
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/10/24102013Artic[…]
Quelle morale civique pour les élèves ?
Alors que l’on attend l’installation d’un nouvel enseignement de morale civique, dans Recherches sur l’éducation n°20, Géraldine Bozec (Université de Nice) donne un bon coup de projecteur sur les pratiques des enseignants du primaire en matière d’éducation civique.
Lisez l’article…
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/educa[…]
Le fait religieux est-il enseignable ?
C’est une question restée sans réponse décisive depuis le rapport Debray en 2002 : comment organiser l’enseignement du fait religieux à l’école, dans le respect de la laïcité et de l’ouverture culturelle ? Un récent rapport sénatorial, proposé par Esther Benbassa (EELV) et Jean-René Lecerf (UMP) sur la lutte contre les discriminations, relance le débat. Le problème est pourtant loin d’être simple, comme le montre un ouvrage récent de l’IEFR.
Le dossier
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/educa[…]
L’éducation à la citoyenneté écartelée par les défis des sociétés modernes
« La formation du citoyen est de plus en plus intégrée dans les missions de l’Ecole. Mais de quelle citoyenneté s’agit-il ? Quelle pertinence garde le concept de citoyenneté dans des sociétés modernes généralement analysées en termes de changement et de mondialisation, dans un contexte de remise en cause du modèle historique de l’Etat-nation et des formes de citoyenneté qui lui étaient associées ? » En ouvrant ce numéro 44 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, Maroussia Raveaud pose une des contradictions qui posent problème à cet enseignement particulier qu’est l’éducation civique.
Ces contradictions sont magnifiquement mises en scène par les analyses qui composent le dossier, qui alternent points de vue nationaux et points de vue d’acteurs. En effet que pensent les élèves de l’éducation civique ? Stephen Gorard montre que les lèves ressentent un fort sentiment d’injustice à l’école ce qui l’amène à poser une question. « Comment un programme d’apprentissage de la citoyenneté comprenant les notions de justice et de démocratie pourrait-il efficacement être mis en place si les élèves eux-mêmes ne sont pas majoritairement convaincus que leurs professeurs sont généralement capables d’adopter untel comportement ? ». A l’autre bout, Géraldine Bozec et Sophie Duchesne mettent en évidence les contradictions des attitudes des enseignants. Ils mettent peu en avant la France plurielle et le multiculturalisme mais en même temps évoquent peu l’identité nationale.
Plusieurs exemples nationaux montrent comment l’éducation civique vient échouer sur les exigences sociales. Ainsi en Espagne l’instauration d’une éducation civique obligatoire d e10 à 16 ans se heurte à l’Eglise. « Paradoxalement », écrivent R. Jimenez Vicioso et J.C. Gonzalez. Faraco, « bien des raisons qui justifient une bonne éducation à la citoyenneté sont vécues dans les écoles comme des obstacles à son développement ». Certains drames survenus en classe ont augmenté les exigences en terme d’éducation civique. Mais les réponses apportées sont avant tout policières et en contradiction avec les valeurs défendues.
Ce numéro, qui comprend d’autres analyses nationales, ne révèle pas que des contradictions. Il souligne aussi les liens entre les attentes politiques et sociales et cet enseignement particulier. Des attentes qui peuvent heurter les valeurs de l’Ecole. Ce numéro est donc vivement recommandé non seulement à tous ceux qui enseignent l’éducation civique mais aussi à tous les acteurs de l’Ecole.
http://www.ciep.fr/ries/ries44.php
L’Ecole peut-elle fabriquer de bons citoyens ?
C’est devenu un lieu commun que d’affirmer l’existence d’un lien entre l’éducation et la construction démocratique. Cette opinion n’est d’ailleurs pas pour rien dans les motivations des enseignants et leur foi en leur métier. Ainsi Lipset a montré que les individus éduqués acceptent mieux les valeurs démocratiques. D’autres auteurs (Nie, Corbett, Przeworski) ont pu montrer que les individus ayant un haut niveau éducatif votent plus largement pour les partis démocratiques. L’éducation serait donc un élément déterminant de la construction démocratique et de la stabilité politique. On a pu ainsi mettre en relation le niveau d’instruction et les choix politiques aux élections de 2002. On avait ainsi trois fois moins de chances de voter Le Pen avec un diplôme du supérieur qu’avec un simple bac…
Mais est-ce bien l’Ecole qui explique ce décalage ? Thomas Siedler, professeur à l’université d’Essex, a étudié le rapport entre la prolongation de la scolarité et la construction démocratique en Allemagne. De 1949 à 1969, la scolarité obligatoire a été prolongée. Et parallèlement la vie démocratique s’est développée dans le pays. Il a pu mettre en évidence le rapport entre le développement de l’Ecole et celui des pratiques démocratiques. Ainsi prolonger l’école d’un an est corrélé avec 4% de plus de chances de s’intéresser à la politique ou 3% de participer à une manifestation politique ou encore cela augmente de 5% la possibilité de signer une pétition. Pour autant il estime n’avoir aucune preuve que ces corrélations sont réellement en lien avec le développement de l’Ecole. D’autres facteurs lui semblent avoir joués : les expériences vécues sous Hitler et l’importance des liens intergénérationnels par exemple.
Que tirer de ces contradictions ? Calculer la rentabilité même démocratique de l’éducation est chose difficile. La rentabilité diminue sans doute avec l’augmentation du taux de scolarisation : il est peut-être plus difficile de transmettre les valeurs démocratiques aux milieux les plus défavorisés. Mais ces résultats sont à la hauteur de la construction démocratique : un perpétuel défi à relever. Il nous incombe donc de construire la démocratie dans et à l’école.