« Le rapport Bentolila au regard des éléments déjà publiés dans la presse, nous met face à de réelles inquiétudes de régressions démagogiques et dangereuses ». Viviane Youx, présidente de l’Association française des enseignants de français, juge sévèrement le rapport Bentolila sur l’enseignement de la grammaire.
« En est-on encore à opposer grammaire de texte et grammaire de phrase, comme s’il s’agissait de deux champs contigus ? L’analyse de la phrase n’a de sens qu’incluse dans la cohérence d’un texte. Une notion grammaticale, hors d’un contexte significatif, a bien peu de chance d’être enregistrée durablement par les élèves. L’Observation Réfléchie de la Langue introduite dans les programmes de l’école élémentaire il y a quelques années avait bien ce but ; il ne s’agit pas d’abandonner l’étude des catégories grammaticales, comme le sous-entend le rapport, mais de les aborder par l’observation et de les faire intégrer en leur donnant du sens… Alain Bentolila préconise une progression grammaticale. Certes, nous ne pouvons qu’applaudir cette intention que nous réclamons depuis longtemps. Mais parlons-nous de la même chose ? La progression dans l’enseignement de la grammaire ne peut s’appuyer que sur l’étude cognitive de l’enfant »
Pour l’Afef, « il est facile d’incriminer les enseignants, alors que l’horaire consacré au français, notamment au collège, a connu un émiettement progressif pendant que les champs à traiter se multiplient sans cesse. Le choix est souvent cornélien et il est bien difficile de valoriser à la fois l’oral, la littérature, la grammaire, l’orthographe (dont toute réforme si infime soit-elle est reniée)… Pourquoi pas, après ce « chantier de bon sens » sur la grammaire, un peu de bon sens aussi sur l’orthographe en donnant un coup de pouce aux recommandations de 1990 ? »
Alain Bentolila devrait remettre son rapport au ministre mercredi 29.
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Le rapport Bentolila