Le numérique marque -t-il toujours le pas dans l’école française ? Selon l’enquête Profetic 2016, qui a touché moins de 2000 enseignants du secondaire, tout juste publiée par le ministère, 15% des enseignants seraient toujours réticents face au numérique et 16% auraient une pratique quotidienne des outils numériques. La majorité des enseignants seraient entre ces deux poles.
Mais ce que révèle aussi Profetic, c’est que l’équipement des enseignants est encore très majoritairement personnel. Une majorité d’enseignants déclare avoir un accès facile à des ordinateurs dans leur établissement (59%) pour un usage avec des élèves ou à un videoprojecteur. Par contre les usages évoluent peu. Le numérique est utilisé surtout pour préparer des cours, remplir le cahier de textes ou le carnet de notes, monter des séquences d’activités e classe sans utilisation par les élèves. Les trois premiers usages sont quotidiens pour 60% des enseignants.
Les freins à l’intégration du numérique restent les mêmes. La taille des groupes d’élève arrive en premier , suivi par la mauvaise qualité des équipements et l’absence de maintenance. Une majorité d’enseignants se plaignent toujours de la maintenance, un problème réglé en théorie par la loi de programmation…
L’enquête révèle quelques particularités. « Les enseignants en collège se distinguent des enseignants en lycée par des séquences d’activités en classe avec manipulation par les élèves moins fréquentes, une utilisation plus quotidienne du cahier de textes, une communication plus fréquente avec les parents via le numérique, mais moins fréquente avec les élèves. Les enseignants en lycée se déclarent plus enclins à demander aux élèves de poursuivre le travail à la maison ou à donner des activités à la maison … mais sans que cela soit encore une pratique régulière / établie, sont plus nombreux à communiquer avec les élèves via le numérique, sont plus nombreux à ne pas utiliser le numérique pour évaluer les élèves. Les enseignants en lycée Professionnel sont plus nombreux à engager leurs élèves à la manipulation de matériel numérique en classe, dans l’ensemble moins tournés vers l’exploitation du numérique à la maison par les élèves, plus enclins à utiliser le numérique pour personnaliser les apprentissages et évaluer les élèves ».