Coté « écoute du terrain » c’est clairement zéro. Coté « confiance » aussi. La Dgesco vient d’envoyer aux recteurs une note qui organise la formation continue des professeurs des écoles dans le cadre des 18 heures annuelles d’animation pédagogique. Les formations ne chercheront pas à répondre aux questions du terrain. Le ministère impose les thèmes des formations. Mais il définit aussi très précisément le contenu des formations. Avec la volonté de prescrire « les pratiques quotidiennes » des enseignants. Les professeurs des écoles, les formateurs et les inspecteurs sont maintenant au pied du mur.
« A l’école élémentaire les 18 heures d’animation pédagogique et de formation continue… seront obligatoirement centrées sur des actions dédiées à l’enseignement de la lecture, de l’écriture et des mathématiques », écrit le directeur de la Dgesco, à raison de 9 heures pour lecture écriture et 9 heures pour les maths.
Pour cela « un guide de référence fournira un état de la recherche et formulera des recommandations pour une pratique quotidienne », annonce la note ministérielle. Ainsi en CP, « les actions de formation se centreront sur l’acquisition des premières compétences… en s’appuyant sur les préconisations formulées dans le guide de référence ». Même chose en maths où sont annoncés des « supports de formation » à utiliser par les inspecteurs et les formateurs.
Pour l’école maternelle, les inspecteurs sont priés de tirer les enseignements des Assises. Il est probable que des textes sortiront prochainement.
On peut évidemment s’interroger sur la valeur de consignes qui relèvent davantage du dressage que de formations. Pour la première fois le ministère transforme la formation en simple séance de transmission de la doxa officielle et les formateurs en répétiteurs. Ca marchera mieux ?
F Jarraud