« Ce texte marque des avancées, principalement dans l’officialisation d’un champs de compétences plus large de la fonction enseignante, de la nécessité d’une formation pas seulement disciplinaire… Il modifie l’identité professionnelle du métier d’enseignant. C’est une avancée importante ». Jacques Nimier étudie le cahier des charges de la formation des maîtres, un domaine qu’il connaît bien pour avoir dirigé un IUFM, et émet un satisfecit.
Certes, il trouve également quelques points critiques. » Les compétences relationnelles sont définies à minima… Le texte paraît renforcer le caractère purement disciplinaire du concours sous le prétexte que les étudiants n’ont pas d’expérience d’enseignement, il exclut même les questions didactiques et administratives… On est dans l’idéologie des « bonnes pratiques ».Or une pratique dépend pour beaucoup de celui qui l’applique; à la fois de sa personnalité (elle peut marcher avec certains enseignants et pas avec d’autres). Elle dépend aussi de « l’enthousiasme » avec lequel elle est appliquée (c’est le phénomène bien connu des innovateurs qui réussissent mais dont la méthode ne peut être généralisée) ».
Jacques Nimier interroge Alain Bouvier, membre du Haut conseil de l’éducation (HCE) qui a fixé les objectifs du cahier des charges. Pour lui, la principale avancée est dans la définition de compétences professionnelles. » C’est un message qui est envoyé directement aux enseignants : « Votre métier est important car vous avez à assurer un large spectre d’actions ; vous n’avez pas à faire un » geste professionnel » et un seul. Il faut donc se préparer à maîtriser toutes les compétences indispensables. Il n’y a pas de hiérarchie entre elles. Pas de compensation possible. Comme pour le » socle commun « , l’évaluation est essentielle ».
Le dossier