Une phrase a été particulièrement remarquée lors de la conférence de presse du président de la République , le 5 février. Celle qui évoque les lycées professionnels. Comme si l’Elysée découvrait un nouveau continent.
François Hollande n’est pas le premier à parler de la « revalorisation » des lycées professionnel. Par contre c’est un sujet qu’il n’avait pas jusque là abordé et personne ne s’attendait à voir apparaitre ces établissements dans le discours officiel.
C’est que les lycées professionnels matérialisent de façon éclatante les inégalités scolaires. On a déjà imaginé mettre à part une partie de la jeunesse dans des structures à part au lieu de faire le choix du lycée polyvalent. Et on sait que ces lycées sont largement alimentés en élèves qui n’ont pas voulu y être voire qui sont changé de branche professionnelle au gré des capacités d’accueil. A cette mise à l’écart scolaire, déjà choquante, s’ajoutent la segrégation sociale et ethnique. Quand on visite ces établissements on est face à cette réalité d’établissements dont les élèves et souvent les enseignants appartiennent aux minorités visibles » comme on dit dans l’éducation nationale. Tout le monde ferme les yeux sur elle. Elle n’en demeure pas moins extrêmement choquante. Nulle part la coupure de la société est plus visible.
Encourageons cette arrivée du monde réel dans le discours officiel. F Hollande et la ministre ne manquent aps de parler de laïcité et d’égalité voire de fraternité. Ce sont des paroles qui font plaisir. Mais la réalité du moment, celle qui touche les parents, c’est l’inégalité dans l’enseignement. Elle est bien visible actuellement avec l’épidémie de grippe. C’est dans les quartiers populaires de Paris par exemple que depuis une semaine des parents réagissent pour protester face aux enseignants non remplacés. C’est à Gennevilliers que les parents avaient entrepris la ministre sur la même question dès son arrivée. Les quartiers ne sont pas égaux devant l’offre éducative. C’est dans le 93 que revient régulièrement la question de ces collèges où il n’y a aucun prof titulaire.
Dans leurs discours, le président de la République, les membres du gouvernement tentent de répondre aux questions de l’égalité, de la société fraternelle. On aimerait plutôt des réponses à des questions toutes simples mais urgentes. A la rentrée 2015, il y aura-t-il des assistantes sociales , des infirmières dans les établissements et les écoles des quartiers populaires ? Mieux, il y aura-t-il simplement des professeurs devant les élèves ? C’est la réponse à cette question qui donnera, ou pas, du poids aux discours.
François Jarraud