« Autrefois élitistes, les vacances – qui ne confondent pas toujours avec le tourisme – ont évolué vers deux modèles. L’un est populaire, où l’on ne fait rien ou presque : l’horizon est la plage ou la tente, le journal, la pétanque et le petit écran. Les enquêtes montrent qu’une très grande majorité de vacanciers ne s’éloignent pas du lieu qu’ils ont choisi. L’autre éducationnel où les expériences accumulées des catégories actives se droguant d’« activités » toutes aussi prenantes les unes que les autres et qui ont chacune leur espace spécifique : parcs nationaux pour les randonneurs, routes départementales pour les cyclistes, villes-musées pour les amateurs d’architecture, de foule et de fêtes… Quel sens les vacanciers donnent-ils à leurs pratiques finalement très banales, peu différentes de leur vie quotidienne mais mises en scène en un autre lieu ? » Sur le site des Cafés géographiques, Gilles Fumey invite à réfléchir à ce temps nouveau, celui des vacances.
Mais, « ce qui domine, néanmoins, est l’idée d’une turbulence généralisée parce que médiatisée : les radioguidages et autres Bisons plus ou moins futés donnent le tempo d’une France qui slalome entre les bouchons et les week-ends, qui pratique d’acrobatiques « chassés-croisés » dont les performances sont comptées par le nombre d’accidents mortels (en hausse, en baisse), qui classe en orange ou rouge les séquences des « grands » départs et des « grands » retours. Cette dramaturgie dure deux mois l’an, dessinant entre Nord et Sud de la France et de l’Europe, des échanges fondés sur notre irrépressible désir de vaquer à soi-même ».
Article des Cafés géo