Plan étudiants
Plan Etudiants : Rodrigo Arenas (FCPE 93) : Je crains la violence dans les établissements
» L’ascenseur social est déjà en panne. Et maintenant tout ce qu’on trouve à faire c’est installer des grilles devant la porte ». Président de la Fcpe 93, Rodrigo Arenas connait les jeunes de ce département. Il sait aussi à quel point l’éducation nationale n’assure pas dans le 93 un service d’enseignement égal à celui des départements environnants. Pour lui le plan Etudiants fait peser sur les familles la responsabilité de ces insuffisances et aboutit à l’exclusion sociale et ethnique. « Ca va péter », nous dit-il. Et d’abord dans les établissements.
Plan Etudiants : Frédérique Rolet (SNES) : Des enseignants sous pression
Alors que le Conseil supérieur de l’éducation va étudier le 9 novembre le Plan Etudiants, qu’en pense le premier syndicat des enseignants du secondaire ? Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, une trop forte pression est mise sur les enseignants du secondaire chargés d’orienter les étudiants. Et le Plan Etudiants introduit une sélection cachée avec une hiérarchisation accrue entre universités.
Plan Etudiants : Inquiétudes syndicales
Présenté habilement, le Plan Etudiants semble bien accueilli. Pourtant le charme se brise et les critiques apparaissent. Le Snuep Fsu, un syndicat de l’enseignement professionnel, se dit « consterné ». Les syndicats de chefs d’établissement dénoncent les incohérences et les impasses de la réforme.
Le CSE rejette le texte sur l’admission en université
Par 42 voix contre 30, le projet de loi sur l’admission au premier cycle universitaire a été rejeté par le Conseil supérieur de l’éducation le 9 novembre. La ministre F Vidal avait pourtant déployé le maximum de concessions et d’habiletés possibles pour faire passer un texte qui constitue une rupture par rapport à des décennies de démocratisation de l’enseignement.
Plan étudiant : Les mots pour ne pas le dire
Le 30 octobre 2017, le premier ministre Edouard Philippe, les ministres de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal et de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer ont présenté le Plan Etudiant.e.s réformant l’accès à l’université. Les mots sont pesés, soupesés, pour ne jamais prononcer celui, inflammable, de » sélection « . Et pourtant…
Politiques
Devoirs faits : Un dispositif surfait
Officiellement lancé dans tous les collèges à cette rentrée, le dispositif Devoirs faits est réputé réduire les inégalités sociales et scolaires. Dans 20 Minutes, JM Blanquer ne porte pas toutes ces promesses. Mais le 7 novembre, il accompagne le premier ministre dans un collège pilote de la banlieue parisienne pour mettre en valeur ce qui devient un dispositif clé dans la stratégie de communication du gouvernement. Mais qu’en est-il réellement du déploiement de Devoirs faits ? Et quelle peut-être son efficacité sur le plan scolaire ?
Harcèlement : Les résultats d’une politique jusque là continue
Phénomène très rare à l’éducation nationale. La politique de lutte contre le harcèlement scolaire obtient des résultats car elle s’appuie sur des études scientifiques. Encore plus rare : ces résultats résultent aussi d’une continuité qui ignore les alternances politiques. Du moins c’était vrai jusqu’au départ, révélé par le Café pédagogique, d’André Canvel, délégué ministériel à la lutte contre le harcèlement, à la veille de la Journée nationale du 9 novembre. Là aussi la page se tourne ?
Devant les sénateurs, Jean-Michel Blanquer joue » le qualitatif » contre » le quantitatif «
Durant près de deux heures le 8 novembre, le ministre de l’Education nationale a répondu aux questions des sénateurs de la commission des finances sur son budget 2018. Une audition aimable et de bon aloi, marquée par l’hommage appuyé à Jean-Michel Blanquer du rapporteur spécial de la commission, le LR Gérard Longuet, et par la sympathie affichée par le rapporteur général, le LR Albéric de Montgolfier. Devant un auditoire aussi peu combatif, Jean-Michel Blanquer a pu tranquillement vanter un budget » qualitatif » plutôt que » quantitatif « .
Macron ramène les internats d’excellence
« L’éducation sera une priorité de nos assises », a déclaré le président de la République lors de son voyage en Guyane le 28 octobre. « Nous avons décidé d’investir dans l’immobilier, dans la création de nouveaux postes, dans l’adaptation aussi de nos méthodes parce que sur le plan éducatif, je veux que comme partout, on sache être innovant, on adapte les méthodes d’apprentissage. La lecture ne se fait pas pareil quand, à la maison, les parents ne parlent pas la langue française, quand il n’y a pas de livre. Et donc c’est là où ce qui est développé par le ministre, c’est-à-dire la méthode de devoir fait, prend tout son sens, où les internats d’excellence comme nous l’avons vu à Mari-Passoula, sont particulièrement pertinents ». Impulsée en 2010 par N Sarkozy et JM Blanquer, alors Dgesco, la politique des internats d’excellence visait à prélever une poignée d’élèves « méritants » de banlieue pour les extraire de leur quartier. Ces quelques couteuses réussites individuelles permettaient de supprimer des milliers de postes dans les quartiers de l’éducation prioritaire et de les regarder s’enfoncer. En 2014, cette politique a été infléchie et les internats d’excellence sont devenus « internats de la réussite ».
Réforme du lycée : Suppression annoncée des filières
La rue de Grenelle prépare-t-elle « le lycée modulaire » prôné par A de Gaudemar, le Snalc et Darcos ? C’est ce que prédit Le Figaro. « Il ne s’agit pas de faire seulement une réforme technique du bac, mais bien une réorganisation du lycée conduisant en 2021 à un bac réformé », dit Pierre Mathiot, chargé par le ministre de préparer la réforme. Le Figaro annonce « la déconstruction du lycée général divisé en séries: scientifique, économique et social, et littéraire ». Une évolution qui rappelle le projet Darcos de 2008-2009 qui aurait permis aussi une baisse importante du nombre de postes. Une contrainte qui s eprofile pour l’Education nationale dans les budgets à venir.
LSUN : Un nouveau décret pour le généraliser
« Est autorisée au ministère de l’éducation nationale, la mise en œuvre d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « Livret scolaire unique numérique » (LSUN) ayant pour finalité l’enregistrement, dans un livret scolaire unique tout au long de la scolarité obligatoire, des résultats des élèves, de leur parcours scolaire, de leur niveau d’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ainsi que des appréciations des enseignants, quel que soit l’établissement scolaire, public ou privé sous contrat, qu’ils fréquentent ». Un nouveau décret , publié au J.O. du 3 novembre, généralise le livret scolaire unique numérique de l’école au lycée. Il n’indique pas de date de mise en exécution. Celle-ci reste largement problématique, aussi bien pour des raisons matérielles qu’éthiques…
Comment supprimer les anciennes académies…
Il suffit d’un décret d’une page pour mettre fin aux anciennes académies. Le ministre l’a fait et ce matin au J.O. légalise la pratique. Un décret publié le 8 novembre autorise un recteur de région académique à administrer les autres académies de la même région « par dérogation ». Rappelons qu ec’ets déjà le cas pour Rouen et Caen.
Premier degré : Déjà plus de 1600 contractuels
« Vous ne pouvez dans le même temps clamer la priorité au primaire sans mettre dans toutes les classes des professeurs formés. » Dans une lettre ouverte adressée au ministre le 7 novembre, les co secrétaires généraux du Snuipp demandent l’embauche d’enseignants sur listes complémentaires plutôt que de contractuels. « Selon nos chiffres, au 10 octobre ce sont 1610 contractuels qui avaient déjà été recrutés dans 35 départements. C’est inédit pour le premier degré quelques semaines seulement après la rentrée », écrit le Snuipp. « C’est préjudiciable à la fois pour la qualité du service public d’éducation comme pour les personnels recrutés sans formation avant d’enseigner dans les classes à qui la seule possibilité de devenir enseignant sera de passer ou repasser le concours dans de mauvaises conditions amenuisant ainsi leurs chances de parvenir un jour à être professeur. »
Des centaines de postes supprimés dans les établissements français à l’étranger
Selon Les Echos, 180 postes seraient supprimés dès 2018 dans les établissements français à l’étranger. Une nouvelle fournée de 160 autres postes est prévue sur le budget 2019. Au total ce sont plus de 500 postes qui disparaitraient d’ici à 2020. Des suppressions qui impacteront le budget des établissements et même leur maintien dans le réseau AEFE.
Revalorisation : Les cabinets ministériels s’augmentent de 20%
La revalorisation on a compris que ce ne sera pas pour les fonctionnaires en général et encore moins pour les enseignants. Mais ce sera bien pour les cabinets ministériels. Ceux là même qui prônent l’austérité s’augmentent de 20% annonce le député René Dosière, dans une étude qui utilise les documents de la loi de Finances 2018. Si les effectifs des cabinets ont fondu, ne serait –ce que parce qu’il y a 8 ministres en moins qu’en 2016, les rémunérations « explosent ». La rémunération moyenne mensuelle brute des membres des cabinets ministériels passe de 7624 € sous Valls à 9186 € sous Philippe, soit + 20.5%. Parmi les 10 ministères où elle augmente le plus, l’Education nationale avec +23%. Il est vrai qu’à la santé la rémunération moyenne est de 11 665€, aux armées de 11 300 € contre « seulement » 9703€ à l’Education nationale. Cette hausse sans précédents est particulièrement choquante pour un gouvernement qui parle d’austérité…
Professionnel
Blanquer lance une mission de « transformation » de l’enseignement professionnel
Pourquoi confier l’avenir des 700 000 lycéens professionnels à des acteurs de terrain ou à des experts ? Jean Michel Blanquer a annoncé le 9 novembre une » mission de transformation de la voie professionnelle » confiée à la député LREM Céline Calvez et au restaurateur 3 étoiles Régis Marcon.
Les régions veulent diriger l’orientation et l’enseignement professionnel
« Alors que les entreprises expriment une volonté de recrutement dans de nombreux domaines dans le cadre de la reprise économique, il faut refonder la chaîne robuste, cohérente et réactive unissant orientation, formation, accompagnement vers l’emploi et développement économique ». C’est l’argument avancé par l’association des régions de France qui publie « 18 réformes pour relever les défis de la société des compétences ». Les régions demandent le contrôle de l’enseignement professionnel et de l’orientation.
Décrochage
Cnesco : Que faire face au décrochage ?
Pendant deux jours, les 9 et 10 novembre, le Cnesco réunit au CIEP de Sèvres des experts du monde entier pour échanger sur le décrochage. Non que la France soit en échec sur ce terrain : elle a notablement réduit le nombre de décrocheurs durant le dernier quinquennat. Mais cette conférence de comparaisons internationales apporte de nouveaux regards sur les maux français et ouvre de nouvelles perspectives pour les praticiens. Pour la France, les recommandations de la conférence pourraient être d’avoir une approche plus holistique et systémique et de développer l’éducation émotionnelle et aux compétences sociales. Face au décrochage, la meilleure arme semble être le bien être des élèves à l’école et leur sentiment d’appartenance. Un point très faible dans l’hexagone.
Jean-Paul Delahaye : La lutte contre le décrochage a besoin de continuité
» Quand le cadre politique est clair et pérenne, avec des valeurs, des objectifs, des indicateurs, et une obligation de résultats, mais aussi quand le pilotage intègre une marge d’autonomie laissée aux territoires et unités éducatives, quand le partenariat notamment avec les collectivités territoriales devient naturel, quand le déverrouillage réglementaire et la simplification libèrent les énergies, alors les résultats sont au rendez-vous. » Jean-Paul Delahaye et Frédérique Weixler publient, chez Berger-Levrault, un ouvrage sur la lutte contre le décrochage, une politique à laquelle ils ont beaucoup contribué. Ce livre fait plus qu’in état des lieux. Il montre les points de blocage ainsi que les points de vigilance actuels.
Numérique
Bruno Devauchelle : Le coût du numérique scolaire en question
Dans une tribune publiée le 30 octobre 2017 dans Le Monde, des enseignants (« les raccrocheurs de tableaux noirs ») demandent un débat sur le numérique à l’école Ce texte a le mérite de revenir sur une évidence qui ne devrait jamais être admise comme telle : la pertinence des investissements sur le numérique dans le monde scolaire. Même si une lecture précise de ce texte permet d’en voir les raccourcis et les oublis, elle permet aussi de relever la pertinence de l’interrogation. Si cette question est d’actualité, au vu du silence du ministère de l’éducation sur une vision globale du numérique en éducation, elle n’est pas nouvelle. De plan en plan, de dotation en dotation, on a vu se succéder depuis le début des années 1980, des équipements et des promesses qui tous et toutes ont représenté des budgets non négligeables. S’ajoutant à une obsolescence organisée (par l’industrie du secteur) au rythme de l’exigence de renouvellement tous les trois à cinq ans, les initiatives qui se sont succèdées ne peuvent qu’interroger ceux qui tentent de sauver les tableaux noirs d’antan… et bien avant.