Qui réussira à casser le groupe de l’autre ? Dans ce deuxième jour de débat au Sénat sur la loi d’orientation, droite et gauche prêchent le rassemblement pour mieux diviser ses adversaires. La guérilla habituelle accompagne cette stratégie.
« J’en appelle, pour l’école, au rassemblement », a déclaré V Peillon le 22 mai en ouvrant le débat sur la loi d’orientation. S’adressant aux élues écologistes : « Mesdames Blandin et Bouchoux, je ne suis pas hostile à l’idée du concours en fin de troisième année, nous l’avons déjà ramené en fin de quatrième année, ce qui n’allait pas de soi, beaucoup d’enseignants soucieux de la revalorisation de leur métier étant attachés aux concours en fin de cinquième année ». S’adressant à une élue communiste : « Madame Gonthier-Maurin, vous vous inquiétez de la territorialisation… Pour les cartes de formation professionnelle, l’État et les régions doivent travailler, dialoguer ensemble. Les régions ont cette compétence et l’État devra exercer ses responsabilités, sans imposer de diktat. À aucun moment, je n’ai imaginé toutefois que l’État abandonnerait ses prérogatives ».
Cet esprit de rassemblement peut englober la droite par exemple quand le ministre approuve un amendement UMP sur l’étude de la scolarisation à 2 ans. Ou encore quand le gouvernement fait adopter par les sénateurs un amendement imposant le drapeau national et la devise de la République sur les établissements privés sous contrat comme sur les établissements publics. A l’origine c’était une idée UDI repoussée à l’Assemblée nationale…
Mais le Sénat est aussi terre d’affrontement. L’UMP a entamé la guérilla en demandant le rejet de la loi, puis son retour en commission. Les deux propositions ont été rejetées par 176 voix contre 170. La majorité gouvernementale est tellement faible qu’elle explique le souci de rassemblement de V Peillon. Dans ce combat, la fatigue n’épargne pas les sénateurs. Ainsi , alors que l’UMP bataillait contre la scolarisation précoce , cet échange entre un sénateur communiste et M. Carle : » Michel Le Scouarnec : La Bretagne scolarise les petits à 50 % et les résultats au bac y sont parmi les meilleurs de France. M. Jean-Claude Carle. – C’est l’air marin ! »
Le Sénat a adopté le 22 mai les articles 2 à 6bis avec quelques points d’importance. Le Sénat a rejeté un amendement communiste qui visait à lier les moyens des établissements à la composition sociale des élèves. Il a adopté un amendement socialiste qui permet aux salariés d’accompagner leur enfant aux visites médicales scolaires obligatoires sur leur temps de travail.
François Jarraud