Le guide 2007 des indispensables du web pédagogique |
Le paysage du web pédagogique n’est pas à l’image de l’EcoleAvec cette nouvelle édition du Guide des indispensables du web pédagogique, le Café pédagogique met à la portée des enseignants une sélection de ressources exceptionnelles. Ce faisant il éclaire les relations entre l’Ecole et l’univers d’Internet.
On connaît l’ambition du Guide des indispensables du web pédagogique. Chaque année, le Café pédagogique fait connaître, pour chaque discipline, pour le primaire et le secondaire, les sites Internet les plus utiles aux enseignants, ceux qui se sont avérés vraiment incontournables et, à travers les « coups de cœur », ceux qui nous ont semblé particulièrement remarquables.
On pourrait s’étonner d’une telle sélection alors que chaque numéro du Café mensuel fait connaître des centaines de sites éducatifs. C’est bien cette profusion qui rend ce Guide utile. Ici le choix est particulièrement sévère : pour chaque discipline nous ne retenons jamais plus d’une quinzaine de sites. Ce sont ceux que, vraiment, il faut absolument visiter. Nous les signalons ainsi aux enseignants qui débutent ou à ceux qui se lancent sur le web pédagogique.
Utile pour les enseignants, cette sélection apporte également un éclairage, peut-être réducteur mais révélateur, du web pédagogique français et de ses relations avec l’Ecole. La première leçon de ce Guide c’est l’importance du web associatif dans l’univers éducatif français. Certes nous signalons également des sites institutionnels nationaux (Eduscol, Educnet, le Cndp, l’Inrp etc.) ou académiques. Et ils sont à coup sûr très fréquentés. Mais nulle part ils ne sont majoritaires. Par exemple la rubrique anglais n’affiche qu’un seul site institutionnel, l’histoire 4, le français 5 et les maths 7. A côté du web officiel s’est développé un univers associatif ou des sites personnels qui ont conquis une place incontournable. Ce n’est évidemment pas une découverte. Mais cela veut dire que l’institution n’est plus la seule ou même la principale source d’information, de réflexion et de formation des enseignants. On notera également la faible place des sites d’entreprises alors que celles-ci dominent l’édition éducative traditionnelle.
Le second enseignement c’est l’ouverture sur le monde du web pédagogique français. Cela n’est pas surprenant pour les langues vivantes. Mais on trouve une université anglaise dans les incontournables des maths, un site suisse en histoire, une encyclopédie québécoise en français etc. Enfin il faut insister sur la variété des pratiques pédagogiques représentées dans la sélection. Qu’il s’agisse de la vidéo en histoire, de l’analyse d’images en français, de l’histoire… en maths, la sélection appuie des approches plutôt innovantes de disciplines traditionnelles.
A l’évidence le paysage du web pédagogique n’est pas à l’image de l’Ecole. Il construit un univers pédagogique qui véhicule des valeurs mutualistes, qui s’appuie sur des solidarités horizontales, sur des réseaux humains ignorés de l’institution, qui promeut des pratiques qui ne sont pas celles de l’école traditionnelle.
Cet écart illustre le choc que représentent encore les TICE pour celle-ci. Il est à la fois un des éléments de la crise que traverse l’Ecole et une opportunité pour sa modernisation. Voilà un défi à relever pour la nouvelle équipe que sera aux affaires en 2007.
François Jarraud |