Ce sont six jeunes filles de quatrième du collège Pierre Louis Trapet, de Giat (63) qui remportent le premier prix du concours « De l’objet aux métiers ». Organisé par l’Onisep avec la Fédération des industries mécaniques, elles témoignent que, promu par le concours Onisep, le travail sur l’orientation porte ses fruits et peut déplacer les stéréotypes.
« La mécanique évoque de grosses machines en métal avec du cambouis. Mais la réalité est toute autre, avec du numérique, de la complexité, de la propreté », nous dit George Asseraf, directeur de l’ONISEP et co-organisateur, avec la Fédération des industries mécaniques du concours « De l’objet aux métiers ». Dans le cadre du Parcours de découverte des métiers, le concours est ouvert aux classes de 4ème et 3ème. Il vise à faire connaitre les métiers de la mécanique. Les élèves travaillent sur un produit dont ils retracent les étapes de la fabrication de sa conception à la distribution. Ils doivent aussi imaginer son évolution dans 50 ans.
C’est des métiers traditionnellement d’hommes », nous confie une des élèves. « Mais on s’est dit « pourquoi ça ne serait pas pour les filles ». Alors les 6 jeunes filles de Giat ont choisi comme produit la crème solaire. En s’aidant d’Internet, à moitié sur l’horaire de la technologie, à moitié sur des heures dévolues au parcours des métiers, elles ont appris comment se fabrique la crème solaire. Et bingo ! Il y a bien des machines, de belles mécaniques pour fabriquer le produit, mais elles sont souvent pilotées par des femmes. Elles ont imaginé que dans 50 ans la crème serait fabriquée sur place, au bord de la plage, et à la tête du client.
Ce 25 mars, elles sont à Paris, ravies de recevoir un prix , de rencontrer des personnalités et de visiter la Tour Eiffel. « Je suis fier d’elles », nous dit Pascal Vergnol, le professeur de technologie qui a initié et accompagné ce projet. « On est dans un milieu rural et l’industrie est quelque chose de méconnu. Elles en avaient une mauvaise image. Et le concours leur a permis de découvrir beaucoup de choses ». Y compris des notions réutilisées dans le cours de technologie.
Le second prix est allé aux élèves de Clarisse Bamas au collège St Benoit Maupertuis au Mans (72) pour un projet sur le train. Elle est très satisfaite d’un projet qui a apprend aux élèves à collaborer. C’est cette dimension aussi que G Asseraf veut mettre en avant. « Les jeunes cherchent derrière l’objet toute la chaine de fabrication. Il y a cette approche du monde professionnel, les connaissances qui en résultent. Et aussi une démarche qui fait grandir ».
François Jarraud