Qu’est ce qu’être pauvre à 2 mois ? B Castillo Rico, M Leturcq et L Panico (INED) montrent qu’à coté de la pauvreté monétaire existe une pauvreté « parentale ». L’enquête ELFE établit plusieurs critères de pauvreté. A coté de critères matériels comme les conditions de logement (présence de moisissures, absence d’eau chaude par exemple), elle prend en compte l’implication parentale : ne chanter que rarement avec l’enfant, lui parler rarement, avoir rarement un contact peau à peau, lire des livres etc. 17% des enfants connaissent la pauvreté matérielle mais 24% la « pauvreté parentale », celle où l’implication parentale est insuffisante alors que la pauvreté monétaire ne touche que 13% des enfants.
« Le fait d’être classé comme pauvre dans la dimension parentale à 2 mois n’est en revanche pas corrélé à l’emploi parental ou à la monoparentalité. Le risque d’être identifié comme pauvre dans la dimension parentale est plus élevé lorsque les parents ont un niveau de diplôme plus faible : 38,6 % des enfants identifiés comme pauvres dans la dimension parentale vivent dans un ménage où le plus haut niveau de diplôme est inférieur ou égal au secondaire, contre 32,5 % dans l’échantillon total », écrit l’Ined. « À l’inverse, avoir un parent issu de l’immigration présente la corrélation inverse à ce qui a été observé pour les autres dimensions de la pauvreté en conditions de vie : les enfants dont les parents sont issus de l’immigration ont tendance à être moins susceptibles d’être identifiés comme pauvres dans la dimension parentale ; 5,4 % des enfants considérés comme pauvres dans cette dimension ont une mère issue de l’immigration ; 6,9 % ont un père migrant, alors que dans l’échantillon environ 11 % des enfants ont un parent migrant ».