L’amendement à la loi « portant diverses dispositions de vigilance sanitaire » autorisant les chefs d’établissement et les personnes qu’ils autorisent à avoir accès au statut virologique et vaccinal des élèves suscite de nombreuses protestations. Le syndicat des infirmières Snics Fsu estime que les retombées du texte seront bien plus négatives que son application. Le principal syndicat de personnels de direction, Snpden Unsa, juge que c’est inopportun.
Un amendement pris sans concertation
L’amendement 366 de la loi « portant diverses dispositions de vigilance sanitaire » a t-il un avenir ? S’il en avait un il faudrait s’interroger sur des motivations cachées. Car à l’évidence ceux qui sont susceptibles de l’utiliser n’en veulent pas.
« On a été surpris par cet amendement car c’est un sujet dont on n’avait pas parlé depuis cet été », nous a dit Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Snpden Usa. Encore cet été la discussion a t-elle été générale et ne visait pas l’ouverture des dossiers personnels des élèves. « On tombe des nues », nous a dit Saphia Guereschi, secrétaire générale du Snics Fsu, le principal syndicat d’infirmières de l’éducation nationale. Olivier Véran a expliqué en séance qu’il y avait eu « une concertation complète dans l’éducation nationale auprès des acteurs bien évidemment ». Cela n’est pas le cas.
La crainte des dérapages
Pour le Snpden Unsa, « cet amendement apparait inopportun car il ne correspond pas au moment. C’est déconnecté de notre quotidien ». Pour le syndicat « il ne faut rien changer ».L’accueil est plus froid encore au Snupden Fsu, le syndicat Fsu des personnels de direction. Il s’inquiète du secret professionnel et considère que cela ne va pas encourager les familles à recourir au vaccin.
Saphia Guereschi, pour le syndicat des infirmières Snics Fsu, juge très grave la violation du secrét médical. « On est répréhensibles sur le plan pénal. Quelle garantie va t-on nous donner sur la levée du secret médical ? » Elle craint que cette exception ouvre la voie à d’autres. Pour elle cette levée du secret va susciter des tensions entre les élèves. D’autant que les infirmières ne sont pas assez nombreuses pour vérifier les dossiers médicaux des élèves. « Qui va le faire ? Des secrétaires et des assistants d’éducation. Il y aura des dérapages graves ».
La Cgt Education « s’inquiète du déploiement de ce controle et des véritables objectifs gouvernementaux. Il ne faudrait pas que ce soit le marchepied d’un passe-sanitaire pour accéder à la scolarisation ».
F Jarraud