Les ressources débarquent en force au BETT, c’est le constat que dresse Bertand Formet à son retour du grand salon londonien, rendez-vous international rituel des Tice. Lauréat du forum des enseignants innovants organisé en mai dernier à Lyon par le Café Pédagogique et des associations d’enseignants, Bertrand était invité par le réseau Partners in Learning pour présenter des utilisations de Twitter en classe. Il nous livre ses impressions sur le BETT où le foisonnement des stands laisse filtrer des grandes tendances.
On ne peut qu’être impressionné par ce salon… 30 000 visiteurs venant de 100 pays chaque année… Quatre zones d’expositions, un parterre et une galerie d’une surface 16 000 m2 consacrés aux TICE… On revient donc forcément avec des documentations sur des produits plein le sac mais surtout avec des découvertes de produits, des contacts et des idées. Tenter de faire du lien entre tout ce qui a été vu ou entendu n’est alors pas chose aisée… Je vais tout de même tenter de relever ce défi ! De cette visite et de ces ateliers je retiendrai plusieurs points qui me semblent caractériser les tendances du salon. Toutes ne seront certainement pas citées, ma vision n’étant que forcément parcellaire tant ce qui était présenté était grand…
Les ressources
Ce sera le point que je retiendrai principalement de ces deux journées. Les ressources avaient sur le BETT la place la plus importante : elles représentent le coeur du salon et ont, à mon avis, pris le pas sur les matériels. Les contenus proposés étaient de deux types : à destination de la construction du cours (banques de ressources, de contenus didactiques ou de photographies) ou pour les principaux, à usage individuel des élèves.
L’e-book était également très présent, en tant que produit fini ou en tant que possibilité de création.
La majorité est mise à disposition en ligne, sous forme d’abonnement : accessibles donc, sous réserve que l’on dispose d’une connexion internet, par tous et partout.
«Cloud», ou contenu dans le «nuage», aura été beaucoup lu dans les allées : les contenus et les ressources n’ont plus désormais de matérialisation physiques, elles ont hébergées sur des serveurs et accessibles par internet. Le plus grand des moteurs de recherches proposait d’ailleurs des solutions allant dans ce sens.
Le jeu sous toutes ses formes
Une des premières choses qui m’a frappée est la présence du jeu sur bon nombre de stands. Alors que «frémissant» en France (avec notamment le développement de «jeux sérieux»), cette tendance m’est apparue évidente au BETT.
Les logiciels présentés utilisent le jeu sous plusieurs formes : jeux éducatifs, «jeux sérieux», jeux d’apprentissage autonome mais aussi couplés à d’autres supports comme le jeu de construction que chaque garçon a déjà eu entre les mains dans son enfance…
Du simple logiciel sur ordinateur, on peut voir désormais l’apparition d’autres médias : l’utilisation de la console de jeu en classe, «simple» ou avec détection de mouvements, la 3D ou encore l’utilisation ludique des boîtiers de votes.
Tous ces jeux suivent une tendance sur laquelle nous reviendrons : ils sont en ligne et peu sont installables sur des postes autonomes.
Il est à noter également que plusieurs logiciels de création de jeux par les élèves étaient présents.
Parallèlement au jeu, la créativité m’a semblé être le credo de plusieurs présentations. Ainsi, j’ai pu découvrir plusieurs logiciels de création de films d’animation (en image par image avec un appareil photo ou une caméra ou via une bibliothèque d’image et de fonds) ou encore des logiciels de création d’image ou de musique.
Du côté des matériels
Les TBI ou les boîtiers de vote étaient bien sûr très présents mais ils ne prenaient pas la place que j’ai pu leur voir dans d’autres salons. Ils m’ont semblé faire partie du paysage, intégrés naturellement dans les stands. Le vidéoprojecteur interactif m’a paru d’ailleurs peu à peu remplacer le TBI : mêmes fonctions pour un encombrement moindre.
Du côté des boîtiers, les constructeurs semblent aller vers la simplicité. Plusieurs permettent désormais une utilisation au pied levé, en deux ou trois clics.
L’arrivée de la 3D est assez impressionnante, les contenus présentés sont convaincants et permettent une nouvelle forme de visualisation. Néanmoins, les solutions de création de contenu restent très limitées et encore destinées à des concepteurs très avertis.
Les surfaces de projections proposées sont plus nombreuses. Du simple mur de la classe (que l’on peut repeindre avec une peinture murale présentée sur le salon adaptée à la projection et à l’écriture), la projection s’effectue également sur le sol grâce à une projection interactive ou encore sur les tables avec écran tactile intégré.
Les mobiliers que j’ai pu voir sont tous destinés à la mobilité, la classe peut ainsi facilement changer d’organisation.
Un matériel a volé la vedette à tous les autres : la tablette. Même lorsqu’elles n’étaient pas présentées en tant que telles, les stands en étaient remplis… Une en particulier a semblé retenir l’attention des exposants : les contenus existants sont de plus en plus adaptés et augmentés pour la tablette.
Les réseaux et les établissements numériques
Beaucoup de stands présentaient des espaces numériques destinés aux établissements du primaire ou du secondaire. Ces espaces sont proposés à chaque école et gérés par l’école elle-même. Ils sont construits pour permettre la plus grande ouverture des établissements sur l’extérieur.
Plusieurs montraient également des utilisations des principaux médias sociaux en classe. L’axe de réflexion commun est l’utilisation raisonnée de ces médias : plus que les bannir, il s’agit-là d’en faire un outil au service des apprentissages et de permettre aux élèves d’appréhender leur fonctionnement. Je retiendrai la réflexion d’une collègue anglaise : «Si nous devions éduquer aux dangers de l’eau, nous n’en éloignerions pas les élèves jusqu’à 16 ans avant de les jeter dans la rivière. Pour les médias sociaux, je pense que nous devrions adopter la même démarche : accompagner».
Une présence marquée de la France
La France disposait d’un stand dédié sur lequel plusieurs entreprises françaises exposaient leurs produits : solution d’apprentissage des langues via l’actualité, robotique, création de contenus interactifs, solutions de stockage ou de reconnaissance d’écriture. En dehors de cet espace, d’autres solutions françaises étaient également présentées telles que TBI, espace de ressources ou encore solution de laboratoire de langue ou de synchronisation de baladeurs ou de tablettes.
Un espace dédié aux «Special Educational Needs»
Les apprentissages à destination des élèves à besoins éducatifs particuliers ont une vraie place dans ce salon. Ils représentent près d’un quart de sa surface. L’intégration reste le point clé de cet espace. On a pu y trouver tous les domaines de l’adaptation scolaire : du handicap à la remédiation. Des matériels adaptés aux logiciels, les stands faisaient la part belle aux innovations et à la facilité d’utilisation. Le fait d’en faire un salon à part entière dans le salon montre une réelle volonté d’intégration des élèves.
Pour conclure ce compte-rendu forcément incomplet, il me semble que l’ensemble de ce que j’ai pu voir ou entendre implique de la part de l’enseignant qui utilise ces technologies un positionnement réfléchi : une réflexion sur son «temps» en et hors classe, sur son approche des élèves ou encore sur son organisation de classe. Les TICE, plus que des nouveaux outils, continuent à apporter avec eux de nombreuses pistes de réflexion sur l’accompagnement des élèves.
Les ressources débarquent en force au BETT, c’est le constat que dresse Bertand Formet à son retour du grand salon londonien, rendez-vous international rituel des Tice. Lauréat du forum des enseignants innovants organisé en mai dernier à Lyon par le Café Pédagogique et des associations d’enseignants, Bertrand était invité par le réseau Partners in Learning pour présenter des utilisations de Twitter en classe. Il nous livre ses impressions sur le BETT où le foisonnement des stands laisse filtrer des grandes tendances.
Les ressources avaient sur le BETT la place la plus importante : elles représentent le coeur du salon et ont, à mon avis, pris le pas sur les matériels. Les contenus proposés étaient de deux types : à destination de la construction du cours (banques de ressources, de contenus didactiques ou de photographies) ou pour les principaux, à usage individuel des élèves. L’e-book était également très présent, en tant que produit fini ou en tant que possibilité de création. La majorité est mise à disposition en ligne, sous forme d’abonnement : accessibles donc, sous réserve que l’on dispose d’une connexion internet, par tous et partout. «Cloud», ou contenu dans le «nuage», aura été beaucoup lu dans les allées : les contenus et les ressources n’ont plus désormais de matérialisation physiques, elles ont hébergées sur des serveurs et accessibles par internet. Le plus grand des moteurs de recherches proposait d’ailleurs des solutions allant dans ce sens.
Propos recueillis par Monique Royer
Sur le site du Café
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