Les évaluations Blanquer
Primaire : Vers un boycott des évaluations Blanquer ?
Les livrets des évaluations Blanquer ne sont pas encore arrivés dans toutes les écoles et encore moins dans les mains de tous les professeurs de CP ou CE1. Mais déjà ils font du bruit. La question du boycott des évaluations ou de la remontée des résultats vers le ministère est posée dans plusieurs départements. Les critiques portent sur le contenu des évaluations qui serait décalé par rapport aux pratiques de classe, inadapté aux enfants voir les pousserait à commettre des erreurs. Mais des professeurs des écoles mettent aussi en cause le protocole de ces évaluations qui dépossède l’enseignant de la correction et lui renvoie des injonctions pédagogiques. La finalité d’évaluations de chaque élève interroge aussi : s’agit-il d’évaluer les élèves ou le « mérite » des enseignants et des écoles, sachant que trois évaluations ponctuent l’année : entrée en CP, mi CP et entrée en CE1.
Le Snuipp appelle à ne pas saisir les résultats des évaluations nationales
» Une partie du contenu et les modalités de passation des évaluations CP et CE1 posent de nombreuses questions sur la pertinence de ce dispositif ministériel ». Après avoir réuni ses responsables départementaux cette semaine, le Snuipp Fsu a décidé d’agir sur les évaluations nationales. Il demande un moratoire au ministère et appelle à ne pas les faire passer tout de suite et à ne pas saisir les résultats. Le syndicat prend aussi l’initiative de publier les livrets de passage au risque que les parents les parcourent.
Évaluations : Pourquoi il nous faut obéir… à notre mission?!
Rédigée par deux enseignants, Cédric Forcadel et Sylvain Grandserre, soutenue par des militants pédagogiques de l’Icem ou d’autres mouvements, par des syndicalistes et par des chercheurs (P Meirieu, S Connac, C Lelièvre, B Robbes etc.) cette tribune alimente le débat ouvert sur les évaluations nationales de CP et Ce1.
Alain Chaptal : Vers les méthodes de l’entreprise ?
Ces derniers temps, une petite musique s’est installée avec insistance. « refonder l’administration » en préconisant « un changement dans la gouvernance publique », « responsabiliser davantage les chefs d’établissement notamment en leur donnant plus de marges de manœuvre » (rapport Cap 22 « Service public : se réinventer pour mieux servir ») ; « généralisation de la rémunération au mérite » des agents publics et « l’allègement des commissions administratives paritaires » (Conseil des ministres du 12 juin) ; prime de 1000 € aux personnels des Rep+ et annonce de l‘examen de la possibilité d’adosser aux progrès des élèves et à l’accomplissement du projet d’école une partie de l’indemnité promise en 2017 aux enseignants par le président de la République (communiqué du 2 juillet 2018 du ministère de l’éducation nationale). Sans parler de la multiplication des évaluations et de l’insistance mise sur le pilotage par la preuve.
Franck Ramus : Des évaluations pour prévenir les difficultés des élèves
« Ce sont des « repères » qui ont pour objectif principal d’aider les enseignants à déterminer avec précision les acquis, les besoins et les progrès de chaque enfant de CP et de CE1 dans différents domaines du langage et des mathématiques. L’idée est de pouvoir intervenir au plus vite si un enfant rencontre des difficultés d’apprentissage, afin de mieux l’aider à surmonter ces difficultés ». Membre du Conseil scientifique de l’éducation nationale, ayant participé à leur conception, Franck Ramus présente les nouvelles évaluations de Cp et Ce1 dans une sorte de FAQ conçue pour répondre aux inquiétudes manifestées par des enseignants.
Les évaluations Blanquer remises en question par des enseignants
Un double mouvement s’amorce par rapport aux évaluations Blanquer. D’un coté le syndicat enseignant SE-Unsa a pris position nettement contre ce dispositf où il voit l’amorce d’un pilotage par les résultats. Il fixe en conséquence des revendications qui permettraient de garder des évaluations diagnostic en empêchant la mise en place d’une machine nationale. De l’autre, de simples enseignants qui ont reçu les évaluations s’indignent des contenus. Ils se sentent en désaccord entre ces évaluations et leurs valeurs pédagogiques. Le syndrome Darcos guette-il Blanquer ?
Evaluations : « Un leurre » pour le Sgen Cfdt
« Les évaluations nationales imposées et standardisées sont un leurre qui interroge notamment la confiance affichée envers les personnels », affirme le Sgen Cfdt dans un communiqué du 9 septembre. « L’évaluation doit rester un outil au service des professionnels de l’éducation que sont les enseignant·es… La remontée par école à l’IEN est souvent vécue par les équipes comme un risque d’être jugé. Ces évaluations leur laissent craindre un classement des écoles, voire des enseignant·es. Ainsi, pour le Sgen-CFDT, la remontée des résultats doit être du ressort des équipes des écoles et établissements. Seules celles-ci sont capables de définir leurs besoins en formation, au plus près de leurs difficultés… La multiplication des évaluations standardisées entraîne le système éducatif dans le champ de la défiance et de la tension, loin des objectifs d’une école de la confiance ».
Evaluations au primaire : Leçon(s) d’histoire
Les évaluations au primaire ont une longue histoire. En 2015, un numéro d’Education & formations (n°86-87), une revue de la Depp (division des études du ministère) la retrace sous la plume de Bruno Trosseille et Thierry Rocher. Sans revivre 40 ans d’histoire, la parcourir apporte des réponses aux questions d’aujourd’hui. Surtout quand l’histoire des évaluations croise celle du ministre actuel.
OCDE : Regards sur l’éducation 2018
L’OCDE plaide pour davantage d’autonomie et un corps de directeurs au primaire
« Il est impératif de conforter le statut des directeurs d’école ». Le 11 septembre, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a clairement montré la route au gouvernement français à l’occasion de la publication des Regards sur l’éducation 2018. L’OCDE plaide aussi pour davantage d’autonomie des établissements en général pour améliorer l’équité du système éducatif français. Après un rapport parlementaire qui demandait de confier les écoles à de vrais chefs d’établissement (directeurs ou principaux de collèges), l’offensive de l’OCDE renforce un courant dans lequel on trouve aussi la Cour des comptes.. et le ministre de l’éducation nationale. Mais si effectivement les conditions de travail des directeurs d’école sont dures et décourageantes, les pays qui ont suivi ces conseils de l’OCDE ne s’en sont pas toujours forcément bien trouvé…
Ocde : Les salaires enseignants restent en dessous de la moyenne OCDE
Les enseignants français toujours dans les plus mal payés des pays développés ? Regards sur l’éducation, une publication annuelle de l’OCDE, confirme mais nuance ce portrait dans sa nouvelle édition publiée le 11 septembre. S le salaire statutaire des enseignants français reste nettement inférieur à celui de leurs collègues étrangers, le salaire effectif est légèrement meilleur dans le secondaire du fait des primes que certains enseignants touchent. Rappelons qu’elles peuvent représenter autant que le salaire statutaire en CPGE par exemple…
Ocde : Des temps d’instruction supérieurs en France
On est les champions, nous dit l’OCDE. Champions des temps d’instruction. Et aussi champions des fondamentaux. Champions aussi des vacances mais pas des vacances d’été comme on le reproche souvent aux enseignants.
Ocde : Les études ça rapporte ?
L’approche est typiquement économique et peut-être aussi typiquement anglo saxonne. Mais elle éclaire. Dans Regards sur l’éducation 2018, l’OCDE calcule le rendement d’une scolarité allant jusqu’à un diplôme du supérieur. C’est particulièrement rentable en France. A condition d’être un homme. Car pour les filles le rendement est nettement moins bon…
Réformes Blanquer
Réforme du lycée : Le Snpden craint la surchauffe
« La tonalité d’ensemble c’est chronique d’une surchauffe presque annoncée ». Le 13 septembre, Philippe Vincent, secrétaire général du Snpden Unsa, le premier syndicat de personnels de direction, a fait le point sur les nombreuses questions que pose la réforme du lycée aux proviseurs. Alors qu’il va bien falloir informer les familles pour que les élèves fassent leur choix, les chefs d’établissement sont dans le brouillard.
Les chefs d’établissement dévoilent le bluff de mesures de JM Blanquer
Ils ne sont pourtant pas hostiles aux réforme impulsées par JM Blanquer. Mais, le 13 septembre, les chefs d’établissement du SNPDEN n’ont pas caché l’écart important entre les annonces ministérielles et le vécu des établissements. Qu’il s’agisse de l’interdiction des portables , du dispositif Devoirs faits ou encore des évaluations, ce qui se passe dans les établissements a peu à voir avec la communication ministérielle.
Réforme du lycée : La circulaire organise la gestion des spécialités par bassin
Annoncée par L’Etudiant, la note de service sur les enseignements de spécialité prévus dans la réforme du lycée est publiée au BO du 6 septembre. Elle établit une gestion des spécialités de 1ère et terminale au niveau d’un bassin de formation pour 7 d’entre elles. Pour les 5 autres la gestion sera au niveau académique voir national. La note donne donc toute latitude aux recteurs pour redistribuer la carte des formations à la rentrée 2019 et concevoir de nouvelles cartes scolaires. Dans la nouvelle administration mise en place par JM Blanquer ce n’est pas l’Etat qui doit offrir un service éducatif égal aux jeunes, ce sont eux qui doivent s’adapter à l’effort de l’Etat…
Qui va payer les manuels scolaires de 2019 ?
L’accélération des réformes impulsées par JM Blanquer pose dans des termes nouveaux la question du renouvellement des manuels scolaires au lycée comme à l’école primaire. C’est le message porté par l’association des éditeurs d’éducation, dirigée par Célia Rosentraub, mais aussi par l’association des régions. Les réponses sur le financement diffèrent entre les régions et les éditeurs. Les parents se retrouvent au coeur de ce débat : faut-il les faire payer, ou pas.
Les réformes de JM Blanquer pour l’apprentissage des langues
« Un pays moderne doit avoir des enfants qui maitrisent plusieurs langues et d’abord leur langue ». Un peu échaudé par le débat inepte sur l’enseignement de l’arabe, JM Blanquer a communiqué avec précaution, le 12 septembre, à l’occasion de la remise du rapport rédigé par Alex Taylor, un journaliste britannique et Chantal Manès, inspectrice générale sur « une meilleure maitrise des langues vivantes ». Le rapport souhaite rendre l’anglais obligatoire et relever le niveau des élèves en langues mais sans moyens supplémentaires. C’est au primaire qu’il envisage de porter l’effort en changeant les attendus et surtout les rythmes des apprentissages. Des propositions que le ministre partage.
Inspecteurs : Le Café pédagogique était à l’Esen…
« Les collègues qui vont y aller y vont à contre-coeur », nous avait prévenu un syndicaliste. Du 10 au 12 septembre, 1400 inspecteurs de l’enseignement primaire sont réunis par le ministre à l’ESEN pour trois journées de formation. Trois journées avec des inspecteurs généraux ou des scientifiques proches du ministre et pour objectif l’explicitation des « recommandations » ministérielles. Difficile de rater cette tentative de mise au pas des inspecteurs. Evidemment même si on a parlé de nous à l’Esen, nous n’étions pas invité. Alors on a poussé la porte. Et ramené ce compte-rendu des premiers moments du séminaire des inspecteurs…
Plan Pauvreté
Plan pauvreté : Les principales mesures éducatives
Emmanuel Macron a présenté le 13 septembre les principales mesures de son Plan pauvreté, présenté comme un programme préventif. En ce sens l’éducation et les jeunes y prennent une place particulière. Quelques éléments nouveaux complètent la présentation faite par le Café pédagogique avant le discours du président de la République. Et on relève au moins une intrusion habile…
Plan pauvreté : L’analyse de Jean-Paul Delahaye
Auteur d’un rapport sur la grande pauvreté à l’Ecole, Jean-Paul Delahaye, inspecteur général, ancien Dgesco, est particulièrement habilité à juger le plan pauvreté d’Emmanuel Macron.
Plan Pauvreté : Les annonces de l’Elysée pour les scolaires
Alors qu’Emmanuel Macron va annoncer le 13 septembre son plan de lutte contre la pauvreté, quelle place y tient l’éducation ? Dans l’entourage présidentiel et à la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, dirigée par O Noblecourt, on met en avant la création de petits déjeuners dans les écoles Rep+ et la création d’une obligation de formation pour les 16-18 ans qui décrochent.
Mixité sociale : Des progrès fragiles à Paris
Dans Le Monde, Julien Grenet rend compte des premières évaluations des programmes de mixité sociale expérimenté dans 3 secteurs et 6 collèges du nord est parisien. « Dans le premier secteur Coysevox Berlioz la mixité sociale a très fortement progressé. Et l’évitement vers le privé a nettement reculé… Le secteur Pailleron Bergson a lui aussi atteint ses objectifs ». En revanche dans le 3ème secteur, collèges Curie – Philippe , c’est l’échec. Deux méthodes sont utilisées : des montées alternées à Coysevox – Berlioz et la régulation des élèves dans les 4 autres collèges.J Grenet invite à inclure le privé dans ces régulations en jouant sur leur dotation de fonctionnement. « On ne pourra pas résoudre les problèmes posés par les ghettos scolaires uniquement en agissant sur l’offre éducative », relève t-il. « Il est indispensable de s’appuyer sur d’autres leviers, en particulier les règles d’affectation des élèves ». Là J Grenet prend à contrepied les déclarations de JM Blanquer. Il observe aussi que partout les rectorats gèlent en 2019 les projets de mixité sociale à l’école.
Rentrée syndicale
Le Sgen Cfdt soucieux de la réforme de la formation des enseignants
Pour sa conférence de presse de rentrée, le 12 septembre, le Sgen Cfdt a choisi de parler de la réforme de la formation des enseignants. Ce n’est pas que le syndicat soit satisfait des projets de JM Blanquer. Mais à la différence des autres organisations, le mécontentement n’apparait pas tout de suite. Think positive…
Métier enseignant
Ecole du socle : Une même professionnalité ?
Dans Les Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, Virginie Volf (CeDS, Université de Bordeaux) étudie les représentations professionnelles des professeurs des écoles et des enseignants de collège. « Les récentes évolutions du système éducatif français (Loi pour la refondation de l’école de juillet 2013) témoignent d’une volonté institutionnelle de rapprocher école et collège », explique t-elle. « Mais cette volonté politique a-t-elle véritablement permis de dépasser ces antagonismes et de favoriser une même culture pédagogique, voire une même identité professionnelle entre les deux niveaux?? Cet article explore des situations de travail communes et des occasions de rencontre entre ces deux populations d’enseignants. Il montre que les professeurs des écoles et des collèges se positionnent encore comme les héritiers d’un tel découpage du système éducatif : à l’école, la pédagogie et la prise en compte de l’élève?; au collège, les savoirs disciplinaires. Nous avons également mis en avant comment les acteurs du collège ont pu avoir la main sur le réseau école collège, maîtrisant l’organisation des rencontres et la forme des échanges, définissant les règles qui les régissent. Dès lors, le discours tenu lors de ces occasions de rencontre entre enseignants du premier et du second degré conforte les représentations des uns et des autres, sans forcément les rapprocher ».
Ouverture des concours de recrutement des enseignants
Le J.O. du 11 août a publié les arrêtés d’ouverture et d’organisation des concours de recrutement d’enseignants pour 2019. Pour tous les concours (sauf Polynésie) les inscriptions sont ouvertes du 11 septembre au 11 octobre 2018. Les arrêtés donnent aussi les dates des épreuves d’admissibilité. Mais de nombreux points restent flous sur l’avenir de ces concours.
Les règles des élections 2018
Un BO spécial regroupe les textes relatifs aux élections professionnelles 2018 : calendrier, procédures de vote, listes de diffusion pour les syndicats etc.
Le calendrier des concours de l’inspection et des personnels de direction
Trois arrêtés publiés au JO du 7 septembre fixent les dates des concours d’IEN, d’IPR et de personnels de direction. Dans les trois cas la date limite d’inscription est fixée au 11 octobre. Les épreuves d’admissibilité sont fixées au 16 janvier pour les personnels de direction. Les dates sont à venir pour les concours d’inspecteurs. Sont ouverts pour les IPR les concours en allemand ; anglais ; espagnol ; italien ; arts plastiques ; économie et gestion ; éducation physique et sportive ; histoire-géographie ; lettres ; mathématiques ; sciences de la vie et de la terre ; biotechnologies génie biologique ; physique chimie ; sciences et techniques industrielles, option sciences industrielles ; établissements et vie scolaire. D’autre part une circulaire publiée au BO du 6 septembre fixe les critères d’inscription à la hors classe et le calendrier des demandes.
Détachement dans les établissements français à l’étranger
Une note publiée au BO du 13 septembre précise les conditions de recrutement et détachement des enseignants dans un poste des établissements français à l’étranger.
Education sexuelle : Une circulaire contre la rumeur
Parfois quand on est ministre on est bien obligé de faire des circulaires. Le texte sur l’éducation à la sexualité, parue au BO du 13 septembre, vie d’abord à combattre les rumeurs. » L’éducation à la sexualité se fonde sur les valeurs humanistes de liberté, d’égalité et de tolérance, de respect de soi et d’autrui. Elle doit trouver sa place à l’école dans un esprit de laïcité, de neutralité et de discernement », explique le BO. « En effet, l’éducation nationale et l’ensemble de ses personnels agissent, en la matière, dans le plus grand respect des consciences et fait preuve d’une grande vigilance pour que les enseignements soient pleinement adaptés à l’âge des enfants. Cette éducation vise à la connaissance, au respect de soi, de son corps et au respect d’autrui, sans dimension sexuelle stricto sensu à l’école élémentaire. Elle est complétée, à l’adolescence, par une compréhension de la sexualité et des comportements sexuels dans le respect de l’autre et de son corps. L’enfance et l’intimité sont pleinement respectées ». Ces garanties sont renouvelées dans le texte. La circulaire prévoit 3 séquences par an.
Semaine de la presse et des médias
En 2019, la Semaine de la presse et des médias dans l’école se tiendra du 18 au 23 mars 2019 avec pour thème : L’information sans frontières ? En 2018, l’opération a impliqué 17 500 établissements scolaires, 3 800 000 élèves, 220 000 enseignants et près de 1 800 médias partenaires.
Numérique
Bruno Devauchelle : Qu’est-ce qu’un usage pédagogique du numérique ?
L’expression « usage pédagogique du numérique » est devenu une sorte d’allant de soi dont on n’interroge presque jamais le contenu. Et pourtant on peut trouver de tout dans cette catégorie, ce qui fait dire à certains que ce n’est pas vraiment pédagogique… mais plutôt administratif, didactique ou encore de vie scolaire. Où peut-on voir cette expression ? D’abord elle est souvent reprise avec deux termes : utilisation et pratique. La différence entre usage, utilisation et pratique peut sembler inutile et pourtant il y a souvent confusion comme on peut le comprendre dans cet article. L’usage sera considéré ici comme une manière de faire intériorisée et socialisée par un sujet tandis qu’une pratique sera seulement la manière de faire d’un individu dans un contexte donné. L’utilisation elle sera la mise en évidence de l’usage et donc le moyen d’accéder à ce niveau de globalisation permis par la notion d’usage. Cela peut sembler discutable mais il nous semble préférable de faire des choix.
Lycées : Des débits trop faibles pour généraliser les manuels numériques ?
Alors que l’association des régions appelle à la généralisation des manuels scolaires numériques pour faire face aux remplacements de 2019, les lycées sont-ils à même de passer au tout numérique ? Une nouvelle Note de la Depp montre de fortes disparités d’équipement entre les établissements et les régions.
Bruno Devauchelle : Qui décide quoi dans le numérique éducatif ?
Depuis 1970, date de démarrage des premières expérimentations de l’informatique dans l’enseignement (en dehors de l’enseignement de l’informatique qui a débuté plus tôt), les plans ont succédés aux plans, les équipements se sont multipliés, renouvelés, les programmes d’enseignement de l’informatique, d’intégration des TIC puis du numérique dans les enseignements ont été renouvelés, parfois reconduits, parfois suspendus, parfois annulés… Si on se situe dans le lieu d’exercice de l’enseignement, la salle de classe, on peut s’interroger pour essayer de comprendre les politiques de développement du numérique en éducation, mais plus largement sur le lieu de décision de ces politiques et de leur mise en œuvre. Car, disons-le tout de suite, il ne suffit pas qu’un politique engage des moyens ou des intentions pour que le quotidien de la salle de classe soit bouleversé. D’ailleurs nombre de ces décideurs sont très critiques sur l’absence de bouleversement sur le terrain à la hauteur des ambitions, des intentions et surtout des annonces.