Dans une tribune publiée par Libération, des universitaires (D Bucheton, P Meirieu, P Rayou, S Connac etc.) s’inquiètent de l’évolution de la formation des enseignants. » Sur le diagnostic, on ne peut qu’être d’accord: la formation des enseignants est à revoir », écrivent-ils. « Pourtant, derrière l’affichage pour le grand public de «bonnes intentions», que Jean-Michel Blanquer ne manquera pas de faire valoir (un grand coup de communication est à prévoir sur un prétendu allongement d’un an de la formation), se dessine un projet caché de libéralisation de l’enseignement public. Ses visées: faire des économies sur la formation en remplaçant le concours de recrutement par une sélection à l’entrée en master des métiers de l’éducation et de la formation, s’attaquer au statut de fonctionnaire des futurs enseignants ».
Les signataires demandent une vraie concertation pour cette réforme. « Refonder la formation est un enjeu politique, national. Prenons le temps! De vraies concertations de tous les acteurs et protagonistes sont indispensables. Exigeons d’avoir du temps pour trouver des accords entre les différents protagonistes, formateurs universitaires et professionnels de terrain. Le temps de partager sereinement les responsabilités et compétences entre l’Université, les rectorats. De penser les spécificités et points communs entre enseigner en primaire, dans le secondaire ou à l’université… Diverses décisions doivent être prises en priorité! La première est budgétaire. L’Etat a-t-il l’intention oui ou non de consacrer un budget conséquent à la formation? Si ce n’est pas le cas, inutile d’amuser la galerie pour camoufler l’objectif réel de faire des économies sur le dos d’étudiants -stagiaires en les rémunérant moins et au final casser le statut de fonctionnaire des enseignants. »