C’est assez rare de voir une internationale syndicale et l’OCDE faire programme commun. C’est pourtant ce que proposent les « 10 principes pour une reprise de l’éducation efficace et équitable » publiés par l’OCDE et l’Internationale de l’éducation. Ils invitent notamment à ne pas oublier les enseignants dans les conditions de la reprise.
L’OCDE inquiète de la baisse des budgets éducation
« Les principes reconnaissent aussi que les enseignants sont plus efficaces quand leurs besoins en santé, sécurité et bien être sont reconnus », annoncent les « 10 principes ». Si l’OCDE est allé trouver une alliance avec le syndicats de l’éducation c’est que l’organisation a déjà dénoncé le risque d’une baisse générale de la dépense d’éducation en sortie de crise pour relancer l’économie.
Dès septembre 2020, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a insisté sur l’importance de la crise économique qui accompagne la crise sanitaire et la nécessité de maintenir la dépense d’éducation. « Si l’on ne sait pas avec certitude quel sera l’impact global de la pandémie de COVID-19 sur les dépenses d’éducation, les pouvoirs publics risquent néanmoins de devoir prendre des décisions difficiles quant à l’affectation des fonds publics à mesure que la croissance économique ralentira, que les recettes fiscales baisseront et que les coûts de la santé et de la protection sociale augmenteront », écrivait l’OCDE dans l’édition 2020 des Regards sur l’éducation. » « Le renforcement des systèmes éducatifs doit être au cœur des plans des gouvernements pour sortir de cette crise et doter les jeunes des compétences et des qualifications dont ils ont besoin pour réussir », disait alors A Gurria. Et pour lui cela passait déjà par la revalorisation de la profession enseignante.
Les 10 principes n’oublient pas les enseignants
Quelques mois plus tard, les 10 principes reviennent sur ces idées. L’OCDE et l’Internationale de l’éducation demandent que l’on veille à l’équité dans la répartition des ressources et qu’on les aligne sur les besoins. « Les besoins des élèves défavorisés et ceux qui sont le plus affectés par la crise doivent recevoir une aide supplémentaire… Il est important de donner la priorité aux enfants les plus jeunes, aux défavorisés en modifiant l’allocation des ressources ».
Second principe : revoir la condition enseignante. « Avec les professeurs et leurs syndicats, les autorités de l’éducation doivent revoir les conditions de travail des enseignants pour identifier les points à améliorer ».
Les deux organisations demandent aussi que les écoles restent ouvertes le plus longtemps possible et que les infrastructures d’enseignement à distance puissent toucher tous les élèves. La France est donnée en exemple de pays qui ont laissé leurs écoles ouvertes longtemps. Même si , dans une autre brochure, l’OCDE montre que la France n’a pas été le pays à garder les écoles ouvertes le plus longtemps en 2020.
F Jarraud
La dépense d’éducation en baisse en France