L’exposition « Coder le monde » du Centre Pompidou présente un état de la création digitale contemporaine depuis quarante ans. Elle revient sur l’histoire du code numérique et la manière dont les artistes s’en sont emparés depuis les années 1960, date où l’ordinateur devient accessible au grand public. « Coder le monde » met ainsi en exergue les créateurs d’aujourd’hui. Conçu comme un espace immersif avec de nombreux écrans, le monde digital s’exprime au travers d’une centaine d’œuvres. Articulée autour de six timelines, l’exposition démontre les multiples correspondances dans les logiques de création et offre une lisibilité globale de ce qui constitue une culture du numérique.
Mutations/Créations
Résolument prospectif, Mutations/Créations est le laboratoire annuel de la création et de l’innovation au Centre Pompidou, pour interroger les liens entre arts, sciences, ingénierie et innovation. Il réunit artistes, ingénieurs, scientifiques…Après une première édition en 2017 dédiée aux modes de conception et de fabrication liées à l’impression 3D, cette deuxième édition fait la part belle au code numérique, revient sur son histoire et la manière dont les artistes s’en sont emparés depuis l’avènement de l’ordinateur dans les années 1960. Aux croisements des disciplines, Mutations/Créations2 convoque ainsi les arts visuels, la musique, l’architecture, le design et la parole à travers une exposition collective « Coder le monde ». Cette exposition tisse des liens entre les arts, met en évidence les points communs liés au développement des technologies numériques, à l’évolution des langages de programmation et à l’expansion des réseaux. Elle fait apparaître un univers esthétique et critique commun qui questionne notre quotidien entièrement irrigué par les logiques numériques.
Un parcours en six timelines
« Coder le monde » présente un état de la création digitale contemporaine dans différentes disciplines, révèle les multiples correspondances dans les logiques de création et permet une lisibilité globale de ce qui constitue une culture du numérique. Le parcours s’articule autour d’une centaine d’œuvres pluri-médium, de projections et de six timelines : « L’histoire du code », « Le mouvement des Algoristes », « Le texte, le code et la littérature », « La conception digitale des formes en architecture et design », « La musique et le code », « Le corps et le code ». Près de quarante artistes contemporains sont représentés. Ils invitent le public à des découvertes souvent surprenantes, comme la conception de poèmes et de morceaux de musique à partir d’algorithmes, la création d’un univers fait de pixels mais aussi de voxels (3D) que l’on retrouve par exemple dans l’œuvre de François Morellet concernant la répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone. Une immersion dans le domaine physique des pixels, voxels et maxels brouille toutes les échelles cubes et carrées et réorganise toutes les formes de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Un vaste territoire de recherche et d’expression plastique est ouvert.
Béatrice Flammang