Politique ministérielle
Pour l’intersyndicale , le mouvement du 26 janvier est crucial
Peut-on mobiliser au milieu d’une telle crise sanitaire ? Réunis le 19 janvier , l’intersyndicale appelant à la grève le 26 janvier (Fsu, Fo, Cgt, Sud, Sncl, Snalc) y croit et perçoit une dynamique liée à la fois à la question de la rémunération et à la gestion de la crise.
La circulaire sur la continuité pédagogique
« Nouvelle provocation » pour le Snes Fsu, simple prolongement de ce qui s’ets fait l’an dernier pour JM BLanquer, la circulaire sur la continuité pédagogique du 15 janvier fait le buzz. Le texte invite à « prioriser la scolarisation en présentiel des élèves relevant de classes à examen et tout particulièrement des classes de terminales générale et technologique notamment dans les enseignements de spécialité ». Elle invite à organiser des « stages de réussite » concernant les enseignements de spécialité de terminale durant les vacances de février. Elle précise que le fonctionnement des collèges « peut être adapté dans les mêmes conditions que celles applicables aux lycées, après autorisation des autorités académiques, pour les élèves des classes de 4ème et 3ème ». Si ces stages de vacances ne sont pas nouveaux, faire revenir les terminales et prétendre les faire travailler sur les vacances alors que tous les syndicats demandent le report des épreuves de mars du fait des inégalités entre lycées, est bien provocant. D’autant que le ministre lui même reconnait ces inégalités. Le dispositif creusera davantage encore ces inégalités entre candidats face à au bac. Visiblement ce n’est pas le souci du ministre. Peut-être parce que le bac ne doit plus être national ?
Exclusif : Agité, répondeur, désordonné, rebelle : Le drôle de questionnaire du ministère pour les 3 ans
« Répond mal à l’adulte ». « Est agité ». « Range n’importe comment ». « Coupe la parole ». Ces mentions sont extraites d’un questionnaire destiné aux élèves des petites sections de maternelle. Réalisée par la Depp, cette enquête va concerner 35 000 enfants qui seront suivis tout au long de leur scolarité. Mais que poursuit donc le ministère avec ces fiches d’observations qui rappellent de mauvais souvenirs ?
Panel PS 21 : Le Café pédagogique demande la fiche registre de l’enquête
Comment seront traitées les données recueillies sur les enfants et leurs familles dans le cadre de l’enquête Panel PS 21 ? Le Café pédagogique a révélé le 21 janvier l’existence de cette enquête ministérielle qui repose sur une évaluation comportementaliste et peu objective d’enfants de 3 ans ainsi que sur le recueil d’informations sur les familles et « leurs aspirations ». S’agissant de données qui vont être utilisées jusqu’à la sortie des élèves du système scolaire, il nous parait important de savoir comment elles seront utilisées et comment les familles peuvent y avoir accès. C’est pourquoi nous avons demandé le 21 janvier au ministère la transmission de la fiche registre de l’enquête et de l’étude d’impact qui a été réalisée (l’enquête concerne 35 000 enfants).
Roland Goigoux et la liste noire du ministre
Son étude Lire – écrire aide puissamment les enseignants à préparer les enfants à la maitrise de ces compétences. Les outils qu’il a mis au point, notamment Narramus, sont plébiscités par les enseignants. Roland Goigoux est un des meilleurs spécialistes de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. C’ets l’avis de ses pairs. Mais pas de JM BLanquer si on en juge par un échange entre lui et un responsable de formation d’une académie. R Goigoux publie l’échange des messages qui montre comment un recteur donne instruction de ne pas l’inviter dans une formation du « plan français ». Depuis deux ans, Roland Goigoux se plaint d’être écarté de toutes les formations académiques sur ordre de JM Blanquer. Ce « J’accuse » est publié. Qu’en dit JM BLanquer ?
Contrôle continu pour les épreuves de spécialité du bac
Dans un courrier envoyé aux enseignants le 21 janvier au soir, JM Blanquer annonce que les épreuves de spécialité du bac 2021 auront lieu au contrôle continu. Il répond ainsi à la demande des syndicats et de très nombreux enseignants. Mais il annonce aussi un encadrement de ce controle continu. L’épreuve de français est maintenue mais avec 14 textes seulement en voie générale et 7 en voie technologique.
L’Unsa dénonce la situation critique dans le 2d degré
» Les 1800 suppressions d’emplois auxquelles se substitue l’équivalent de 1847 postes en HSA portent selon un rapport sénatorial de novembre 2020, le taux d’heures supplémentaires à 9%. Dans certains établissements ce taux est même plus proche des 13% ou des 14%. Cette situation pèse à l’excès sur les personnels et les contraintes d’organisation », écrivent l’Unsa Education, le Snpden et le Se unsa. » Ce sont les emplois du temps des élèves qui vont en pâtir car, pour des classes différentes, un même enseignant ne peut faire ses heures que les unes après les autres quand deux enseignants peuvent les faire en même temps. Ce ne sont donc pas les besoins des élèves qui prévaudront pour construire les emplois du temps mais les contraintes humaines alors qu’aucune mesure n’est prévue non plus pour renforcer l’encadrement éducatif. »
Le flou reste sur le financement de la réforme de l’Education prioritaire
Après un cafouillage devant le Sénat en décembre dernier, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, devait apporter des précisions sur le financement de la réforme de l’éducation prioritaire. Intervenant le 20 janvier devant la Commission de l’éducation de l’Assemblée nationale, elle n’a pas levé toutes les ambiguïtés. Si elle assure que la réforme n’est pas financée sur les crédits dévolus aux Rep et Rep+ et qu’elle ne touchera pas à la rentrée aux cartes des Rep et Rep+, N Elimas n’est pas capable de fixer le coût de la réforme et de dire d’où vient l’argent. Elle annonce aussi une réforme des fonds sociaux et des bourses scolaires.
Revalorisation des cadres du ministère
Seconde provocation de la journée ? Deux arrêtés publiés au JO du 20 janvier relève la bonification indiciaire attribuée aux « agents exerçant des fonctions supérieures » au ministère de 28 910 à 30 250 points. Le détail des bonifications indiciaires est publié . Ainsi les grands directeurs du ministère (secrétaire général, dgesco, dgrh etc.) reçoivent 180 points leurs chefs de service 120 points, leurs sous chefs 110 etc.
Un appel pour des Etats généraux de l’éducation
» Nous proposons des états généraux de l’éducation qui nous permettent non seulement d’analyser le présent pour mieux le comprendre et mieux y résister, mais aussi de poursuivre la réflexion déjà largement engagée pour construire une école commune réellement émancipatrice et démocratisante, sans tomber dans la nostalgie d’un passé mythifié mais sans fascination non plus pour l’avenir que nous promettent les marchands d’illusions et autres gourous technicistes qui saturent actuellement l’espace médiatique. Cela passe par un processus d’élaboration démocratique, par des débats sur tout le territoire entre février et septembre prochain, permettant à chacun de donner son avis mais aussi de participer à la prise de décision collective. Il n’y a pas, d’un côté, ceux qui pensent le système et, d’un autre, ceux qui exécutent les ordres ». Signé par des personnalités (J Bernardin, S Bonnery, S Broccholichi, D Bucheton, F Lantheaume, Y Reuter, JY Rochex, V Youx…) et des syndicalistes (P Devin, F Rolet, P Désiré), cet appel souligne le creusement des inégalités sous JM BLanquer et invite aux débats.
L’Ecole et la crise sanitaire
Nouveau protocole : L’art de ne rien changer
« On a souhaité maintenir ouverts les établissements scolaires face aux inégalités et aux risques de décrochage. Pour tenir cette ligne on doit renforcer nos dispositifs ». Le premier ministre a annoncé le 14 janvier un « renforcement » du protocole sanitaire. JM Blanquer , un protocole sanitaire « plus strict ». En fait rien ne change sauf l’annonce d’une campagne de tests et l’interdiction des activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur. Alors que le variant anglais se diffuse, qu’il y a déjà deux clusters du variant sud africain et qu’on assiste à une véritable catastrophe humaine outre Manche, l’Education nationale ne change rien. Elle ne sera pas plus concernée par le couvre feu à 18 heures.
La nouvelle FAQ sanitaire et ses limites
Officiellement, le protocole sanitaire est « renforcé » depuis le 14 janvier. Il est vite apparu que ce « renforcement » ne change pas grand chose à l’existant. C’est ce que confirme la très récente mise à jour de la Foire aux questions (FAQ) du ministère qui nous explique que les élèves ne sont pas contagieux…
Un rapport souligne la résilience et les manques de l »Ecole pendant le confinement
» Lorsque la crise sanitaire a éclaté, le système scolaire a été fortement éprouvé. Cependant, moyennant une période d’adaptation relativement brève, on a pu observer une forte résilience du système, qui a pu répondre aux sollicitations nouvelles des usagers de l’école. Il en ressort l’impression très nette que si le système scolaire n’était pas, à proprement parler, prêt pour affronter une telle crise, il était néanmoins capable d’y faire face avec des ressources insoupçonnées, notamment humaines, l’engagement de l’ensemble des acteurs de l’éducation ayant été particulièrement positif ». Le rapport des inspecteurs généraux Brigitte Hazard et Jean-Aristide Cavaillès souligne le travail fourni par les enseignants et les manques de l’institution. Il préconise d’anticiper et de préparer dès aujourd’hui sérieusement le retour d’un éventuel confinement.
Covid 19 : Les nouvelles données qui rendent le protocole obsolète
Combien de temps l’Ecole pourra t-elle tenir ? Jean Castex avait promis que l’on gagnerait la course entre la vaccination et l’arrivée des nouveaux variants du Covid 19. Cela semble bien utopique si l’on suit les prévisions de l’Inserm sur la diffusion très rapide du variant anglais. La qualité des masques tissu est aussi interrogée par le Haut Conseil de la santé publique.
Blanquer envisage l’évolution du protocole… et la révolution du métier enseignant
A peine « renforcé », le 14 janvier, le protocole sanitaire pourrait être revu. Invité sur France info le 18 janvier, le ministre de l’éducation nationale a laissé entendre une modification de la règle de fermeture des classes et l’interdiction des masques en tissu de niveau 2 portés par les élèves. S’il reconnait les inégalités de préparation au bac il n’envisage pas le report des épreuves de mars pour le moment. Cette situation très particulière n’empêche pas JM Blanquer d’évoquer devant l’Assemble nationale, une « révolution » de la gestion des enseignants après le Grenelle.
Covid 19 : Les fermetures explosent selon le ministère
Selon les données du ministère de l’éducation nationale, 64 structures scolaires (écoles ou établissements) ont été fermées cette semaine. C’est très peu par rapport aux 60 000 structures du pays. Mais la semaine dernière seulement 22 avaient été fermées. Le ministère déclare 10 003 élèves positifs cette semaine et 1586 personnels. C’est un tiers de plus que la semaine dernière. Ces chiffres restent nettement inférieurs à ceux du ministère de la santé qui indique 1190 tests positifs pour les 0-9 ans pour la seule journée du 18 janvier et 3691 pour les 10-19 ans.
Loi séparatisme
La loi séparatisme, défouloir du populisme
« La laïcité c’est la liberté. Il ne faut pas l’oublier ». La remarque d’Emilie Trigo, secrétaire nationale de l’Unsa, retentit toujours. Alors que le texte du projet de loi va passer en commission, puis, début février, devant l’Assemblée, il apparait qu’il a surtout pour effet de coaliser populisme et extrémisme. Parmi les près de 2000 amendements déposés beaucoup relancent des guerres scolaires inutiles.
Loi séparatisme : Le gouvernement promet quelques aménagements
Examiné le 18 janvier en commission le projet de loi « Respect des principes de la République » (ex loi séparatisme) a mobilisé pas moins de 5 ministres dont JM BLanquer. C’est que le projet est combattu par des oppositions qui soit font de la surenchère, comme les Républicains, soit s’inquiètent des libertés. Sur certains point, notamment sur les questions éducatives, le gouvernement promet quelques aménagements. Mais dès le premier jour la droite réussit à faire passer des amendements identitaires.
Les députés créent le délit d’entrave à la fonction enseignante
Examinant en commission le projet de loi Séparatisme, les députés ont adopté les articles 1 à 6. Plusieurs amendements ont été retenus. Deux amendements du gouvernement (1876 et 1833) imposent une obligation de formation à la laïcité à tous les fonctionnaires et crée des référents laïcité dans les administrations. Cette formation sera aussi incluse dans la formation initiale des enseignants. Mais c’est un amendement d’Annie Genevard qui tient la vedette. Une nouvelle fois les Républicains modifient le texte de la loi avec le soutien de la majorité. L’amendement 23 crée un délit d’entrave à la fonction enseignante. « Le fait d’entraver ou de tenter d’entraver par des pressions ou des insultes l’exercice de la fonction d’enseignant selon les objectifs pédagogiques de l’éducation nationale déterminés par le Conseil supérieur des programmes mentionné à l’article L. 231?14 du code de l’éducation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. » Quelle est l’utilité de ce nouveau délit alors que la loi permet déjà de lutter contre les menaces et que le projet de loi crée un délit de menaces sur fonctionnaires ? Comment sera appliqué cet article ? A t-on crée un nouvel article inutile dans une loi qui n’en manque pas ? Ne joue t-on pas avec le métier enseignant dans un but populiste ?