L’introduction des programmes de 2007 s’accompagne d’une baisse des performances des élèves en troisième et d’une hausse des inégalités. C’est le principal enseignement que l’on peut tirer de l’enquête Cédre dont les résultats détaillés viennent d’être publiés.
En anglais, la baisse est générale. En compréhension de l’oral le niveau général baisse et on assiste à une hausse des élèves faibles et à une baisse des élèves le splus forts. C’est dire que les écarts se creusent entre les élèves. 22% des élèves ont un niveau très faible. En compréhension de l’écrit on observe la même hétérogénité des résultats. Seulement 14% des élèves accèdent à un niveau de compréhension correcte de l’écrit.
En allemand, les taux de réussite baissent également par rapport à 2004 dans toutes les compétences. L’étude montre la montée des inégalités sociales de réussite. Les garçons réussissent moins bien que les filles. Mais surtout les enfants des milieux favorisés réussissent beaucoup mieux que ceux des milieux populaires.
Ces résultats interrogent les pratiques pédagogiques mises en place après la réforme de 2007. L’étude montre une importante différence de perception entre élèves et professeurs. Si l’on écoute les élèves, en allemand pour la moitié des élèves le professeur mobilise la parole. Les élèves ont une vision plus négative de leur niveau en 2010 qu’en 2004. Seulement 6% s’estiment bons ! Les enseignants déclarent de leur coté un recours pus fréquent à Internet et à lavidéo. L’étude montre d’ailleurs un lien entre les résultats des élèves et un usage raisonnable d’internet en classe. Ces élèves ont de meilleurs résultats.
« Ces résultats conduisent à s’interroger sur les pratiques en classe », écrit la Depp. « L’entraînement à la compréhension de l’oral se limite-t-il au simple repérage/identification dans un document sonore ou bien habitue-t-on les élèves à construire le sens, c’est-à-dire à acquérir une méthodologie spécifique d’accès au sens d’un message oral ? Autre interrogation : l’insistance sur la production orale et notamment l’expression orale en continu (que les enseignants doivent désormais évaluer, comme les autres activités langagières, afin de valider le niveau A2 et les compétences du livret personnel de compétences) s’est-elle traduite dans
les classes par un moindre entraînement aux activités de compréhension? »
François Jarraud