- Les nouveaux programmes de maternelle
- Recadrage du ministère sur les rythmes
- Malgré les efforts, la scolarisation à deux ans piétine
- Pratiques : Véronique Favre : Des tablettes en petite section, pour quoi faire ?
- Maternelle : Le « devenir élève » interrogé par le GFEN
Le Conseil supérieur des programmes a publié le 3 juillet le projet de programmes pour l’école maternelle. Ce texte sera soumis à consultation et les programmes définitifs entreront en application à la rentrée 2015.
Les nouveaux programmes établissent d’emblée un certain nombre de principes qui sont en réaction avec la « primarisation » dénoncée à propos des programmes de 2008. « C’est dès l’école maternelle qu’il importe de s’attaquer aux inégalités de réussites scolaires. L’institution est attentive à ne pas sous–estimer ni sur estimer les inégalités socioéconomiques, territoriales, culturelles ou entre filles et garçons pour éviter l’apparition précoce de difficultés scolaires », affirment les programmes. « L’école maternelle est une école bienveillante. Sa mission principale est de donner envie aux enfants d’aller à l’Ecole pour apprendre, grandir et s’affirmer comme sujet singulier Accueillir des jeunes enfants à l’école maternelle et leur permettre de devenir progressivement élèves demande une pédagogie adaptée à leur âge et aux objectifs poursuivis L’école maternelle se caractérise par des situations qui s’ancrent sur les intérêts des jeunes enfants, en crée de nouveaux et leur offre différentes entrées dans les apprentissages visés. Elle s’appuie sur le langage dans toutes ses dimensions, sur le jeu, propose des activités structurées et sollicite la participation à des projets. De cette manière, elle soutient et favorise un développement global des enfants à la fois affectif, social, sensoriel, moteur et cognitif, et elle les initie aux différents moyens d’expression et à des formes culturelles variées, tout en contribuant à la construction de valeurs partagées ».
Le programme pose aussi sur une conception globale des élèves à laquelle els enseignants sont très attachés. « Dans les programmes, les enseignements sont organisés en domaines distincts mais cette distinction n’existe pas pour les enfants à l’école maternelle qui, au cours de leurs apprentissages, se mobilisent tout à la fois corporellement, affectivement et cognitivement. Ces différentes dimensions s’alimentent les unes les autres, de manière réciproque et non hiérarchisée ».
Les enseignements sont organisés en cinq domaines d’apprentissages articulés selon trois grands pôles. D’abord le pôle du langage, avec le domaine « Utiliser le langage dans toutes ses dimensions ». Il réaffirme sa place primordiale à l’école maternelle comme condition essentielle de la réussite de toutes et de tous. Ce domaine précise les apprentissages visés en matière de langage oral et écrit. Un pôle permet de développer les interactions entre l’action, les sensations, l’imaginaire, la sensibilité et la pensée. Il est composé de deux domaines d’apprentissage : – « Agir, s’exprimer, comprendre au travers de l’activité physique » et – « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques ».
Un dernier pôle pose les bases d’une première culture mathématique, scientifique et technologique. Il comporte deux domaines d’apprentissage. L’un, « Organiser et prendre des repères » comprend trois parties : « Organiser et structurer les quantités », visant spécifiquement la construction du nombre; « comparer, trier, identifier des formes et des grandeurs »; « se repérer dans le temps et l’espace ». L’autre « Explorer le monde du vivant, des objets et de la matière » s’attache à en développer une première compréhension et à susciter le questionnement des enfants.
Le programme
http://cache.media.education.gouv.fr/file/Organismes/32/4/CSP-_Proj[…]
Maternelle : Philippe Boisseau : L’oral a-t-il sa juste place dans les programmes ?
« Comme dans les programmes précédents, l’approche de l’écrit est mieux précisée que celle de l’oral », remarque Philippe Boisseau, spécialiste de l’apprentissage oral. Il dénonce par exemple les incitations à pratiquer une expression qui ignore les étapes de l’apprentissage du langage. « Tenter d’inculquer directement les formes de base de l’écrit dans l’oral enfantin coûte cher aux enfants des milieux défavorisés. Inculquer trop précocement la déclarative simple, l’atome de base de l’écrit, non de l’oral, est une erreur stratégique considérable ».
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2014/07/11072014A[…]
La rentrée en maternelle
Sur Matern’ailes, C. Lemoine s’adresse directement au nouvel enseignant qui arrive en école maternelle. « Quelle que soit l’organisation que tu choisiras, la rentrée ne sera pas facile. Beaucoup de pleurs, notamment chez les deux, trois ans. Bien sûr, lorsque les sections sont mélangées, c’est moins tendu : les plus jeunes sont rassurés par les plus grands. Ils cherchent à les imiter rapidement. Tu auras vraisemblablement trop chaud et envie de t’enfuir. Eux-aussi. Surveille la porte. Heureusement d’ici quelques jours, quelques semaines, beaucoup auront envie de venir aussi le dimanche ! Toi un peu moins »… Voilà une façon ironique d’entrer dans les activités des premiers jours d’école maternelle. A commencer par la découverte de l’autonomie.
Sur son site
http://maternailes.net/leblog2/rentree-en-maternelle/
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« La mise en œuvre de la réforme des rythmes à l’école primaire doit s’appuyer sur des collaborations entre tous les partenaires de l’école (enseignants, directeurs, ATSEM, parents, personnels communaux, intervenants, élus locaux, autres personnels de l’éducation nationale…) », écrit le document publié le 12 novembre par le ministère sur le recadrage de la réforme des rythmes à l’école maternelle. Destiné au comité de suivi qui se réunit le 13 novembre, ce document attire l’attention mais n’impose rien. Il invite à rédiger une charte relative aux transitions scolaire – périscolaire. Mais laisse les personnels se débrouiller.
Ces collaborations et l’identification des bonnes pratiques permettent des adaptations progressives lorsque des questions sont soulevées comme c’est le cas avec l’école maternelle. De nombreuses réponses ont été trouvées dans les différentes écoles et il importe de diffuser les meilleures pratiques identifiées sur le terrain. Ainsi, la question de la fatigue des élèves à l’école maternelle, qui ne date pas de la réforme des rythmes, trouve des réponses pratiques au travers des recommandations sur le respect des temps de sieste, l’organisation de la bonne transition entre les activités et l’offre de davantage de temps calmes ou d’activités adaptées pour les plus petits », précise le texte. Il met l’accent sur quatre points.
Respecter l’équilibre entre temps d’activité et de repos : » Comme cela se pratique habituellement, il convient de coucher l’enfant après le repas sans attendre la fin de la pause méridienne. Il faut permettre aux élèves de dormir pendant une heure trente à deux heures pour satisfaire leur besoin de sommeil. L’organisation de la sieste doit pouvoir se faire avec toute la souplesse nécessaire à la prise en compte des besoins de chaque enfant qui évoluent entre 2 et 5 ans. » Autrement dit la réforme doit tenir compte d el’âge des enfants et la sieste doit être préservée. Elle est aujourd’hui souvent interrompue car l’école s’arrête à 15h30.
Les enfants doivent pouvoir se repérer : Le document appelle à mettre en place une signalétique pour les lieux de l’école. » Par exemple, sur chaque porte des espaces de l’école figure le nom du lieu, sur les portes des classes le nom de l’enseignant et de l’ATSEM, voire leur photo », ou encore des signes indiquant les toilettes. Même effort de repérage pour les personnes. » Il faut penser en début d’année à présenter aux enfants les adultes de référence, ceux qu’ils vont retrouver à l’arrivée du matin, ceux avec qui ils vont manger ». Même repérage des règles : » L’appropriation par les enfants de règles bien identifiées et stables selon les temps, les lieux et les personnes, contribue à faire de l’école un lieu d’autonomie et d’épanouissement dans lequel l’enfant peut évoluer en sécurité. L’élaboration et le partage de ces règles est là encore de la responsabilité des équipes pédagogiques et éducatives. »
Une charte de transition scolaire – périscolaire : elle invite à une ritualisation du temps à l’école et à des transitions entre les moments. « Il est aussi souhaitable d’organiser un usage partagé des locaux scolaires lorsque des activités périscolaires s’y déroulent. Dans un certain nombre d’académies, les réflexions se sont traduites par des chartes relatives à l’usage des locaux et à l’organisation des temps de transition. »
Enfin le dernier point concerne l’adaptation des activités : Il faut veiller à ne pas fatiguer les enfants. » L’analyse des bonnes pratiques constatées au niveau territorial montre que ces temps périscolaires peuvent permettre aux enfants de bénéficier de temps calmes ou de repos si cela correspond à leur besoin ou encore de participer à des activités adaptées ». Et pour cela la concertation s’avère nécessaire entre enseignants et animateurs.
Quelle portée pour ce texte ? L’essentiel de ce texte reprend les idées soutenues par l’Ageem, l’association des professeurs de maternelle. Sauf sur des points essentiels. Pour que charte et concertation existent et fonctionnent il faut prévoir des moments de concertation, faisait remarquer l’Ageem. Il faut donc que ce temps soit pris sur le temps de travail. Or ni du coté de l’éducation nationale, ni du côté communal, ce code de bonne conduite ne modifie l’organisation du travail. Maitresses et maitres de maternelle c’est à votre bon coeur…
François Jarraud
Le document
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Avec un léger progrès en 2013, la scolarisation à 2 ans ne concerne toujours que 12% des enfants. Cette légère remontée de 2012 à 2013 se situe dans une tendance longue d’effondrement de la scolarisation à 2 ans. De 2000 à 2013 on est passé d’un taux de scolarisation de 35% à 12% seulement, révèle une étude de la Depp. C’est que durant les deux principaux quinquennats, les suppressions de postes ont été effectuées prioritairement aux dépens de ces classes.
L’étude de la Depp dévoile aussi la géographie de cette scolarisation. On pourrait s’attendre à ce qu’elle soit forte en éducation prioritaire. C’est le cas puisque 20% des enfants de ces zones sont scolarisés à 2 ans. Mais on voit aussi que cela ne concerne pas les territoires les plus difficiles. Par exemple le taux de scolarisation dans le 93 est faible. C’est dans les régions rurales, là où il reste des places en classe, ou dans l’ouest, où le public est en concurrence avec le public, que la scolarisation est forte.
Étude Depp
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2014/55/2/DEPP_NI_201[…]
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Ce n’est pas l’apparition des tablettes qui a fait de Véronique Favre une grande instit. C’est plutôt le contraire. Enseignante dans un quartier populaire du nord-est parisien, si Véronique Favre sait tirer des nouveaux outils une redoutable efficacité pédagogique c’est qu’elle ne perd pas de vue l’essentiel : travailler le langage avec ses petits élèves souvent non francophones, entretenir au quotidien le lien avec les parents, construire au quotidien sa formation professionnelle via Twitter. Tout ça toute seule. Comme une grande.
C’est un peu par hasard que Véronique Favre a rencontré les tablettes. Après une vie professionnelle déjà assez longue et être passée par tous les niveaux du primaire, elle a saisi au bond, il y a trois ans, la proposition de son inspectrice et accepté un prêt qui dure maintenant depuis trois ans. Quatre tablettes ont atterri dans sa classe de petite section de maternelle, comme sait le faire l’éducation nationale : sans formation, sans accompagnement, sans même attentes institutionnelle sérieuse. Mais l’inspectrice avait choisi la bonne personne. En trois ans, Véronique Favre a acquis de l’expérience. Ce qu’elle fait, elle le partage volontiers sur son blog ou sur Twitter. Au point d’être devenue un repère quotidien et une amie pour de nombreux enseignants.
Tablettes et langage
« La tablette c’est formidable pour travailler le langage ». En petite section c’est un souci prioritaire pour les enseignants. Pour V Favre ça l’est encore davantage qu’ailleurs car, dans sa classe de la rue d’Orsel, dans le 18ème arrondissement parisien, la moitié des élèves sont non francophones. Certains parlent très bien. D’autres ont du mal à aligner quelques mots corrects. La tablette permet d’apporter des ressources. Mais elle offre surtout la possibilité de créer des livres images avec les enfants. Ainsi, les enfants s’enregistrent quand ils racontent l’histoire de « Roule galette ». Chaque petit groupe prend en charge une page de l’album. Chaque enfant va donner ce qu’il sait mieux faire, à la fois dans la prononciation et l’intonation. Les enfants s’enregistrent, ne gardent que le meilleur. Ils peuvent aussi en autonomie se réécouter et réentendre l’histoire. « Ils ‘améliorent en écoutant leurs camarades. Ils sont aussi valorisés car chacun participe à l’album commun, ne serait-ce que pour deux mots », nous confie V Favre. « L’album entretient une forte émulation ». L’intérêt de l’album numérique c’est aussi qu’on peut le réécouter quand on veut. V. Favre fait aussi réaliser des albums à partir de photos de classe où les enfants s’expriment. La maitresse corrige la prononciation et les enfants progressent à petits pas, chacun son rythme.
« Evidemment, avant la tablette on faisait déjà des albums », explique V Favre. « Mais il fallait répéter avec chaque enfant. Avec la tablette l’enfant écoute et s’enregistre en autonomie. Il intervient beaucoup plus souvent. Il apprend aussi à se débrouiller sans les adultes. Et en plus ça économise la maitresse ! »
Socialisation
V Favre a aussi constaté des effets dans la socialisation des enfants. Là aussi, les enfants n’ont pas attendu la tablette pour développer des relations. Mais la tablette les emmène dans le récit, dans le faire. Elle facilite la collaboration en la rendant facile. V. Favre estime qu’ils s’aident davantage et qu’ils s’alignent plus vite et plus souvent sur les meilleurs.
Mais la socialisation emprunte aussi des moyens traditionnels. « Avec les enfants on va au théâtre, au musée. On a la chance à Paris d’avoir énormément de ressources à portée de main. On a visité la boutique du boulanger et observé comment se fait le pain. On en a ramené quelques photos et les enfants peuvent revoir cela sur les tablettes ».
Et les parents ?
Les tablettes de la classe de Véronique ne sortent pas de l’école. Comment pourraient-elles alimenter le lien avec les parents ? Véronique Favre a créé un blog protégé par mot de passe alimenté quotidiennement avec les documents numériques réalisés en classe. Les parents peuvent voir ce que font leurs enfants en classe. De fait la moitié se connecte très régulièrement et tous le font quand ils y sont invités par mail. « On rend visible ce qu’on fait en classe », explique V Favre. « Souvent les parents n’imaginent pas le travail réalisé. Ils découvrent vraiment et sont ébahis de voir que l’école maternelle est une vraie école ».
Et les collègues ?
« Dans mon école, je suis une enseignante comme les autres », rappelle V Favre. L’expérimentation tablette n’apparait pas sur le site de l’école. Elle suscite d’ailleurs peu de curiosité dans l’environnement professionnel de V Favre, alors que son travail est suivi par de nombreux enseignants. « Twitter est devenu ma salle des profs idéale. J’aime apprendre et avec Twitter on échange beaucoup entre enseignants ». Le seul fait de devoir raconter ce que je fais m’oblige à penser davantage mes pratiques. Et découvrir ce que font les autres remet en question tout ce qui finit par ne plus être pensé dans la vie de la classe. Ca entretient aussi l’admiration pour le travail des autres, leur créativité ». Suivie de près par des dizaines d’enseignants en France et au-delà, Véronique Favre a trouvé avec Twitter sa définition du métier d’enseignant. « Le vrai métier trouve c’est ce bouillonnement d’idées ».
François Jarraud
Le blog de V Favre
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Comment opérer le passage du petit enfant à l’élève ? La question a pesé lourdement ces dernières années sur l’école maternelle, à la fois vilipendée et sommée de se « primariser ». Pour ses 6èmes Rencontres, le 1er février, le GFEN a réuni près de 200 enseignants en alternant conférences et ateliers. Les enseignants ont appris. Mais ils ont aussi vécu des situations intéressantes comme ce moment où ils ont dû collectivement apprendre à écrire dans un alphabet bien étrange…
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