« Les élèves ? On apprend à les apprivoiser et en retour eux aussi ils nous apprivoisent ». Khaled Baloul enseigne les maths et la physique-chimie au lycée professionnel parisien Chennevière-Malézieux à des CAP chaudronnerie. Et sa manière à lui d’amener ses élèves vers des disciplines exigeantes et des comportements citoyens c’est le numérique. Entre Khaled et ses élèves il y a Moodle.
« Les effets sur les élèves sont extraordinaires« , explique K. Baloul. Sur sa plate forme, les élèves ont accès à des cours, des exercices interactifs, des simulations en physique, des évaluations. Des contenus plutôt arides et que K Baloul gère en bon père de famille. « Je pratique une pédagogie hybride. Tous les contenus pédagogiques ne sont pas sur la plate forme. L’écrit aussi c’est important ». K. Baloul ne rompt pas les amarres avec les supports traditionnels. Il rassemble le numérique et le papier au mieux de chaque leçon.
Socialiser les élèves. Face à des disciplines qui sont sélectives et avec lesquelles les élèves de CAP ont probablement été en mauvaise relation, le professeur apprivoise. « L’effet le plus important du numérique sur les élèves, c’est qu’ils collaborent entre eux. Ils se montrent des choses. Ils s’expliquent tel ou tel point de maths ou de physique avec les exercices présents sur la plateforme. « Ma plus grande fierté de prof c’est cela ».
Alors on comprend mieux la première remarque de K. Baloul. En CAP peut-être plus qu’ailleurs, le numérique ne sert pas qu’à transmettre des savoirs. Il fait parler. Il éduque. Il tisse des liens. De ces liens qui retiennent à l’école et empêchent de décrocher. Enseigner est un vrai métier d’homme.
François Jarraud