C’est à Évreux au Pathé cinéma que s’est ouvert mardi 30 novembre, pour la 17ème fois, le festival international du film d’éducation qui se tient jusqu’au samedi 3 décembre. Après une 16ème édition, entièrement en ligne et à distance, le festival renoue avec le public avec pas moins de 93 films courts, moyens et longs métrages qui lui seront présentés tout au long de cette semaine. « Un record » évoque, Christian Gautellier, directeur du festival. « Autant de fenêtres sur le monde, d’occasions d’émerveillements et de découvertes, de rencontres décisives avec des images et des récits qui bousculent les stéréotypes, éveillent l’intelligence et suscitent la réflexion » a conclu, comme il sait si bien le faire, Philippe Meirieu, Président des Ceméa, association organisatrice du festival.
Dans la grande salle du cinéma « le Pathé » lieu historique du festival, le public afflue, lui qui a déserté les salles pendant près d’une année. La présentation officielle du festival commence par rappeler sa genèse, celle d’un partenariat entre la PJJ*, les Ceméa et le CDDP de l’Eure (ex-Canopé). « Un tryptique partenarial qui a tenu bon jusqu’à cette année puisque Canopé s’en est retiré », regrette Christian Gautellier. Mais qu’importe, la sélection n’a jamais été aussi importante et l’urgence aussi forte de vivre l’expérience cinématographique, de fréquenter le même écran collectivement. Toute la semaine ce sont des centaines d’élèves qui viendront voir les sélections de longs métrages de fiction, de longs métrages documentaires ou encore des courts et moyens métrages. 93 films au total parmi lesquels le directeur du festival à accepter de nous donner quelques coups de cœur : Le diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof, Yuni de Kamila Andini, Amira de Mahamed Diab ou encore un film colombien, la ciudad de las fieras. Du côté des courts et moyens métrages la sélection offre de nombreux films très forts et engagés. Pour chaque catégorie, un jury dédié, composé de professionnels du cinéma et de l’éducation et qui aura la lourde charge de distinguer les lauréats de cette programmation variée.
Après les présentations officielles de l’ouverture c’est un long métrage fiction britannique Ali & Ava du réalisateur Clio Barnard qui ravira le public. Une histoire d’amour passionnée entre Ava, assistante scolaire, et Ali par l’entremise d’une enfant dont elle s’occupe…
Un festival de rencontres
Tout au long de la semaine, au-delà des projections, des rencontres avec des réalisateurs et réalisatrices et de nombreux rendez-vous auront lieu : trois conférences débats mais également « un ensemble de dispositifs qui mettent les jeunes en situation de vivre le festival comme « acteurs » de l’événement », nous explique Christian Gautellier. Au programme également un parcours de 4 jours « Jeunes critiques » de cinéma, des ateliers cinéma et les « Rencontres jeunes en image » des situations pour amener à réaliser des courts-métrages. Les festivaliers pourront également croiser une rédaction de jeunes webreporters et de blogers en charge de couvrir les évènements et rencontres de la semaine. De l’agir en perspective comme il est de coutume aux Ceméa et qui permet comme le souligne Philippe Meirieu, « d’aller au plus près du plus juste de l’entreprise éducative ».
Après le festival … encore le festival
« Faisant suite immédiatement aux cinq journées en salle, les plateformes numériques du festival rendront accessibles en ligne pendant une semaine 30 films de la sélection courts et moyens métrages », indique son directeur. Enfin, dès le début de l’année 2022, les équipes régionales des Ceméa construiront plus de trente éditions sur leurs différents territoires… et permettront ainsi de déployer le festival en région tout au long de l’année… Aussi malgré le contexte de la crise sanitaire bien présent, les organisateurs espèrent, non sans quelques inquiétudes, « que la contagion du cinéma et de la culture, avec ses émotions et ses créations, sera toujours plus forte que celle de tous les virus… »
Laurent Bernardi
*Prévention Judiciaire de la jeunesse