L’enquête Sivis est une enquête menée auprès des personnels de direction, des directions d’écoles, des inspections de l’Education nationale qui recense les signalements graves qui ont mené à un conseil de discipline, commission éducative. A noter que ces pratiques sont variables d’un établissement à l’autre et que l’enquête repose sur des données déclaratives. La note précise : « Une augmentation peut ainsi résulter d’une hausse réelle des incidents survenus en milieu scolaire ou elle peut refléter une amélioration des pratiques de repérage et de remontée de ces situations ».
Des violences verbales envers les personnes sont majoritaires
« Les atteintes aux personnes concernent 87 % des incidents graves signalés dans le premier degré et 80 % dans le second degré » dont la moitié sont verbales lit-on dans la note. Celle-ci précise que « les violences physiques en représentent le tiers en collège et lycée, tandis que le reste concerne d’autres formes d’atteinte (violence sexuelle, atteinte à la vie privée, etc.) » Les violences relatives à des atteintes à la sécurité concernent 15% dans le second degré et 10% dans le premier degré.
Les motivations des incidents graves ne sont pas toujours précisées mais quand elles le sont, la depp relève qu’1 incident sur 10 dans le second degré est « motivé par le racisme, l’antisémitisme, la xénophoie ou l’homophobie » et que « le harcèlement est à l’origine de 14 % des incidents signalés dans le premier degré et 10 % dans le second degré ».
Plus d’incidents graves avec l’âge des élèves et une nette hausse dans le second degré
Les chiffres de l’enquête pointent que les faits s’aggravent et se multiplient avec l’âge des enfants : « 53 % des incidents graves du premier degré ont lieu dans les écoles élémentaires, contre 14 % dans les écoles maternelles et 34 % dans les écoles primaires ».
Les incidents graves touchent plus le second degré avec un taux de 16 incidents graves pour 1 000 élèves déclarés en moyenne, 19 pour 1 000 élèves dans les collèges. Une nette hausse est à observer avec 4 points de plus par rapport à 2018 (12 incidents graves pour 1000 élèves). Ce sont les ¾ des écoles (74%) et un peu plus d’1/4 des établissements du second degré (27%) qui déclarent une absence d’incident grave.
Qui sont les victimes ?
La majorité des auteurs des violences sont les élèves dans le second degré (91%) et pour 2/3 des cas dans le premier degré (65%). Dans le premier degré, les personnels sont les premières victimes de ces incidents graves déclarés de violence (54% et 34% des élèves) dont les familles sont aussi auteures. Dans le second degré, la proportion majoritaire des victimes est les élèves (45% des élèves et 38% des personnels).
Trois fois plus d’incidents graves dans les lycées professionnels que généraux
Le taux d’iincident graves est trois plus élevé dans les lycées professionnels que publics avec un taux de 23 pour 1000 contre 6 pour 1 000 dans les lycées d’enseignement général et technologique. L’absence d’incident grave est plus signalée dans les lycées généraux, LPO et collège qu’en lycée professionnel (26% et 25% contre 32%
Deux et quatre fois plus d’incidents déclarés dans le public que dans le privé
Il y a quatre fois plus d’incidents graves déclarés dans les collèges et lycées publics que privés avec 20 pour 1000 contre 5 pour 1000 dans le privé. Deux fois plus d’incidents graves sont signalés dans les écoles publiques que privées avec 6 pour 1000 élèves (contre 3 pour 1000). A prendre en compte que ces chiffres reposent sur des déclarations et que les établissements privés choient particulièrement leur image et sélectionnent leurs élèves, accueillant un public plus favorisé comme l’indiquent l’étude des IPS et différentes notes et rapports.
Djéhanne Gani
