« Il règne bien à Stanislas un climat homophobe, sexiste et autoritaire » affirme une des inspectrices diligentées à Stanislas. Pourtant, les éléments ont disparu du rapport de l’IGESR envoyé en août 2023 au Premier ministre Gabriel Attal.
Amélie Oudéa-Castéa est alors la ministre de l’Éducation nationale, ses enfants sont scolarisés à Stanislas, la cheffe de l’inspection générale est Caroline Pascal, nommée par Jean-Michel Blanquer, ancien élève de « Stan », comme le précise l’enquête de Médiapart. Sous serment, Caroline Pascal, devenue Dgesco entre-temps, avait déclaré devant la commission d’enquête de l’assemblée nationale que les inspecteurs généraux « n’ont pas repéré d’homophobie systémique » alors que les rapporteurs lisent des témoignages contraires dans les procès-verbaux des auditions. Ne pas tout dire est-ce mentir ? « Nous avons des éléments qui prouvent qu’elle n’a pas tout dit » déclare Fatiha Keloua Hachi, présidente de la commission d’enquête.
Jean-Paul Delahaye, ancien Dgesco, Inspecteur général, auteur de deux rapports, -sur les signes religieux à l’école en 2004 et sur les internats d’excellence en 2011 – confirme au Café pédagogique le caractère inédit de ce scandale: « jamais un rapport auquel j’ai participé n’a été édulcoré avant sa transmission au cabinet. Pourtant ces rapports pouvaient gêner les cabinets mais les doyens de l’IGEN et les chefs de service de l’IGAENR de l’époque étaient solidaires du travail effectué ».
Lors de son audition devant la commission parlementaire, Dominique Marchand, la directrice de l’IGESR insistait sur l’indépendance de leur travail tout en peinant à convaincre et à répondre précisément aux questions, renvoyant à une « méthodologie rigoureuse et robuste ». Des dysfonctionnements ont été reconnus lors de l’audition, les explications de l’IGESR n’ont pas été convaincantes, laissant planer des doutes aussi bien sur son indépendance réelle que sur son efficacité.
La commission d’enquête n’exclut pas d’auditionner à nouveau Caroline Pascal et va auditionner les quatre inspecteurs qui ont rédigé le rapport en 2023 sur l’établissement catholique, suite au courrier reçu par la commission.
Dans le Café pédagogique :
IGESR : défaillance de l’Etat et complaisance politique
Contrôle des établissements privés : les services du ministère auditionnés
