« On écoute les victimes »
La CGT a été alertée. Pour Philippe Legrand, « ce sont des paroles rapportées, mais je ne suis pas pour qu’on étouffe cette parole rapportée ». D’abord « on écoute les victimes de violences » dit-il au Café pédagogique, et « on n’étouffe pas la parole au nom de la présomption d’innocence », ou par des appels à la prudence.
Un comportement du directeur qui dérange lors d’un voyage scolaire
Le directeur du lycée privé rejoint le groupe des 80 élèves de seconde accompagnés de 6 professeur.es à Paris. Son arrivée dans la soirée et sa participation au voyage pédagogique n’était pas prévue. Selon les faits rapportés, le directeur, muni d’un pass, entre dans la chambre d’élèves sans prévenir, ni toquer. Cette intrusion a choqué les élèves, certains ont appelé leurs parents. Parmi eux, certains élèves de l’internat n’étaient pas à l’aise. Le lendemain, des familles alertent le rectorat, qui prévient la direction diocésaine départementale.
« Des comportements inappropriés »
Le lundi 24 mars dans la matinée, des élèves ont manifesté devant le lycée avec des banderoles « On vous croit », « Libérons la parole ». Mardi, une délégation du rectorat de Nantes s’est rendue au lycée pour écouter les professeurs accompagnateurs. Lundi 24 mars, la DDEC envoie un courrier au directeur adjoint, qui devient directeur par interim. Ce courrier est lu devant l’équipe, évoquant des « comportements inappropriés ». Le directeur, arrivé dans le lycée Notre-Dame d’Espérance à la rentrée 2024, était auparavant dans l’académie de l’Orne.
« L’affaire est entre les mains de la Procureure de la République de Saint Nazaire ».
« Si ça va aussi vite dans cette affaire-là, c’est du à la jurisprudence Bétharram » pour Philippe Legrand. Alertée par des courriers et des appels, la CGT est intervenue auprès du rectorat et de la direction diocésaine. Le syndicat fait mention de témoignages de collègues qui évoquent des pressions, la peur des collègues. Depuis vendredi, il y a des tensions dans la communauté éducative. Philippe Legrand explique ces réactions par la peur pour leur poste : la direction recrute ses enseignants. « Au moins la moitié ne sont pas titulaires, ils risquent de ne pas être repris, ils le savent ». Certains des professeurs qui encadraient la sortie sont d’ailleurs en arrêt, glisse-t-il. Il poursuit : « On a un Etat qui est défaillant en France par rapport à l’enseignement catholique, le mouvement est géré par des commissions présidées par les directeurs diocésains qui sont nommés par l’évêque. La carrière d’agents publics de l’État est gérée par des représentants des évêques. »
Djéhanne Gani
