Appel à la grève illimitée en Guyane pour un plan d’urgence et de rattrapage de l’académie

« Le système d’éducation cumule les retards qui ont conduit les générations d’élèves guyanais à l’échec » déclare l’intersyndicale. Depuis lundi 17 mars, un mouvement de grève lancé par une intersyndicale alerte sur les besoins de l’académie en Guyane. Les données sur l’académie de Guyane pointent les difficultés : nombre élevé d’élèves non-scolarisés ou sortant du système scolaire sans diplôme, résultats très insuffisants sur la maitrise des savoirs fondamentaux sans publier la situation du bâti scolaire insuffisant et vétuste. Les organisations syndicales (la FSU, Lutte des classes, le Steg-UTG, Sud éducation, le Snetaa/FO) dénoncent une situation en 2025 pire qu’en 2017 et exigent un plan massif d’investissement pour l’éducation en Guyane.

Une académie en alerte

La situation de l’académie est alarmante : le taux de réussite au bac est de 45% en Guyane. L’intersyndicale met en lumière qu’à Camopi seuls 35 élèves sur 1500 élèves scolarisés depuis le début de l’école maternelle ont obtenu le baccalauréat. Elle dénonce notamment les nombreux manques et besoins comme les conditions d’enseignement : des écoles aux effectifs de 600 élèves, et des collèges qui accueillent 1000 ou 1200 élèves.

Un cahier de revendications et de besoins pour la rentrée 2025

Les organisations syndicales ont chiffré les besoins de l’académie, sur la base des remontées des établissements scolaires. Elles demandent le classement REP+ de l’ensemble des établissements de Guyane, l’intégration d’une partie des établissements dans la liste de ceux relevant de la politique de la ville, la régularisation des élèves en situation irrégulière, une cantine dans chaque établissement. Les syndicats demandent aussi un plan de formation accéléré pour les personnels, l’ouverture de dispositifs ULIS et UP2A à la hauteur des besoins, le recrutement d’AESH.

Pour l’ouverture de 444 classes et la construction de 100 écoles

Les besoins identifiés par les organisations syndicales nécessitent un plan massif de recrutements et de construction d’école. Au vu des besoins et difficultés exprimées, elles demandent des écoles de 200 élèves et des effectifs réduits dans le Premier degré qui prennent en compte la réalité du terrain. Pour cela, elles estiment qu’il faut construire 100 écoles, avec chacune un dispositif RASED et créer 444 postes de professeurs.

Pour la création de 12 collèges et de 8 lycées

Les besoins dans les lycées sont aussi criants pour les organisations syndicales. Elles soulignent aussi la nécessité d’effectifs réduits de 20 élèves en collège d’éducation prioritaire jusque 30 maximum en Terminale. Le nombre de postes nécessaires pour ce plan est chiffré notamment à 253 postes de professeurs, 25 à 28 de CPE, 14 de psy-EN supplémentaires.

Djéhanne Gani

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