Ben, un garçon pas comme les autres ?
Ben (c’est son surnom), 12 ans, est gros, un surpoids moqué par de nombreux camarades de classe, mal pris en compte par certains enseignants, catégorisé comme un problème dangereux lors de la visite médicale, source d’inquiétude, chacun à sa manière, pour ses parents divorcés.
Au quotidien, Ben fait pourtant preuve d’une belle philosophie, faisant face avec panache aux désagréments engendrés par sa rondeur excessive : s’étaler en pleine ascension d’un escalier et se relever avec peine pour tenter d’arriver à l’heure en cours (il est en 6ème et l’explication abracadabrantesque de son retard suscite l’hilarité de ses camarades et la réprimande d’une enseignante grimaçante) ; surmonter l’épreuve de l’apparition en maillot de bain pour le plongeon dans la piscine aux yeux de tous, par exemple.
Ben ne peut cependant continuer à faire l’autruche. Depuis cette rentrée scolaire, le garçon en salopette taille XXL et tee-shirt à rayures à la démarche maladroitement chaloupée doit se rendre à l’évidence : les garçons ont grandi en taille et les filles gagné en beauté et maturité, Claire en particulier. Comment lui plaire ? Comment surmonter ce problème qui entrave son appétit de vivre, son désir de grandir ?
Une animation originale, captivante et anticonformiste
La vie, en gros, premier long métrage de Kristina Dufkova, réalisatrice, animatrice et artiste tchèque, se révèle comme film d’animation inventif, associant le travail avec les marionnettes en stop motion (figurant le monde réel de Ben) et l’animation2D (figurant son monde imaginaire).
Une œuvre peuplée de personnages aux looks insolites et loufoques, évoluant dans un univers aux couleurs bariolées, au charme décalé (immédiatement accessible et familier pour les jeunes spectateurs à qui le film est destiné). Adapté du roman de Mikaël Ollivier, La vie, en gros nous conte donc le combat héroïque (et galvanisant) de Benjamin jusqu’à l’épanouissement à travers l’amour… de l’art notamment, de la musique et du chant en particulier.
En choisissant l’accentuation du style graphique, l’animation, selon le vœu de la réalisatrice, gagne en subjectivité et en poésie pour être en phase avec l’objectif souhaité. Suggérer aux jeunes spectatrices et spectateurs de La vie, en gros à quel point « Ben est capable de se regarder avec légèreté et humour ». Sans négliger le message essentiel, transmis avec talent et originalité : « l’essentiel, c’est l’acceptation de soi. Et lorsqu’une personne s’accepte telle qu’elle est, tout devient plus simple, même la perte de poids ».
Ben a décidément bien des atouts dans son jeu pour emporter avec intelligence et sensibilité l’adhésion du jeune public dès 8 ans.
La vie, en gros, film d’animation de Kristina Dufkova, distribué par Les Films du Préau-sortie le 12 février 2025
Prix du Jury Contrechamp, festival d’Annecy 2024 ; Prix du Public Paris Mômes, Mon Premier Festival 2024
Lien vers ‘La fiche pédagogique’ conçue par une professeure de Lettres modernes, et téléchargeable sur le site du distributeur ; une fiche proposant 10 séances avec les élèves de 5ème autour du livre et du film en liaison avec le questionnement « Vivre en société, participer à la société », et plus précisément « Avec autrui : famille, amis, réseaux ». Avec une déclinaison en éducation morale et civique pour sensibiliser les élèves à la lutte contre le harcèlement.
[Article publié dans le cadre d’un partenariat]
