Quels profils ont les élèves qui ont des acquis plus solides en Petite Section ? Une note d’information de la DEPP publiée le 3 février 2025 fait état de la situation sur les compétences des élèves à leur entrée à l’école. Ont été mesurés des domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture comme « mobiliser le langage dans toutes ses dimensions », « acquérir les premiers outils mathématiques », et le domaine des compétences transversales engagées dans les activités du quotidien à l’école telles que les fonctions exécutives (mémoire de travail, inhibition, flexibilité, etc.). En petite section de maternelle, les acquis sont plus solides pour les élèves nés en début d’année, les filles et les élèves issus des classes favorisées.
Une acquisition du langage inégale en Petite Section de maternelle
La note relève que 8 élèves sur 10 sont capables de formuler des phrases simples pour communiquer à l’oral. Parmi les autres, un peu plus de la moitié des élèves (58 % de ceux qui ne formulent pas) répond uniquement avec un mot pour exprimer une phrase, les autres ne « communiquent « jamais » ou « presque jamais » par le verbal avec les adultes ». L’acquisition du langage est inégale à l’entrée à l’école.
Les facteurs de l’âge, de l’origine sociale et du genre
« L’écart constaté entre les élèves nés en début et en fin d’année est plus marqué que celui entre filles et garçons ; il est proche de celui constaté entre les élèves issus de milieux sociaux très favorisés et défavorisés. Les élèves nés au premier trimestre ont un score supérieur à celui des élèves nés au dernier» peut-on lire dans la note de la Dep.
« Les filles et élèves plus âgés sont surreprésentés dans le groupe des élèves les plus performants, avec un écart plus marqué en approche de l’écrit qu’en langage oral » écrivent les auteurs. Et ce groupe des plus performants est également marqué par les origines sociales : il compte deux fois moins d’élèves issus de milieux sociaux défavorisés que le groupe des élèves les moins performants. Si le milieu social et culturel joue un rôle, la note souligne que le mode de garde influe également sur les compétences mesurées.
7 élèves de Petite Section sur 10 comptent au moins jusqu’à 4
En Petite Section, les filles réussissent mieux que les garçons dans tous les exercices de mathématiques sauf pour reconnaitre le chiffre « 3 » sur une bande numérique. La note précise que « dans les évaluations nationales, cet écart de résultats en faveur des filles est observé en début de CP puis s’inverse en milieu de CP ».
Des inégalités en mathématiques marquées par l’origine sociale et l’âge
3 élèves sur 10 réussissent moins de la moitié des exercices : « les élèves issus de milieux sociaux défavorisés ainsi que les élèves les plus jeunes sont surreprésentés ». A l’inverse, les élèves de milieux sociaux très favorisés et les élèves nés au premier trimestre sont plus nombreux à mieux réussir.
En Petite Section, les filles présentent une mémoire de travail plus importante que les garçons
1 élève sur 2 est en mesure de mémoriser. La note souligne que 2/3 d’entre eux qui mémorisent mieux, sont issus de familles très favorisées. Plus de 2/3 (66 %) des élèves nés au premier trimestre mémorisent mieux que des élèves nés au quatrième trimestre.
« D’après leurs enseignants, les filles savent davantage s’arrêter et attendre leur tour que les garçons (68 % contre 53 %, soit + 15 points). Elles sont également plus nombreuses que ces derniers à ne jamais avoir de mal à finir ce qu’elles commencent (62 % contre 43 %) ». Les auteurs de la note soulignent également que « les élèves issus de milieux sociaux défavorisés sont plus souvent facilement distraits par ce qui se passe autour d’eux que les élèves de milieux sociaux très favorisés (25 % contre 14 %). De plus, 68 % des élèves nés en début d’année ne quittent jamais une activité avant de l’avoir achevée contre 42 % des élèves de fin d’année. »
Les élèves nés au premier trimestre de l’année réussissent mieux
L’écart de réussite est également en faveur des filles, des élèves nés en début d’année et de milieu social favorisé pour les mathématiques. « Dans les trois domaines de compétences, les filles obtiennent des scores plus élevés que ceux des garçons. Parmi les caractéristiques étudiées, le sexe est néanmoins celle pour laquelle les différences sont les moins importantes. Dans le domaine du langage, les écarts de scores sont plus élevés entre les élèves de PCS très favorisées et ceux de PCS défavorisées qu’entre les élèves nés au premier trimestre et ceux nés au dernier trimestre. Dans ce même domaine, la différence de score entre les filles et les garçons est comparable à celle observée pour un trimestre de naissance d’écart (écart entre les deuxième et troisième trimestres), en faveur des filles. C’est en mathématiques que la différence entre les filles et les garçons est la plus faible ».
L’entrée dans l’école est marquée par des inégalités sociales, de genre et d’âge. Le facteur social et culturel reste déterminant sur la réussite des élèves. A noter que l’écart fille-garçons en mathématiques se creuse plus tard dans la scolarité.
Djéhanne Gani