Combien d’élèves avez-vous dans votre classe ? A la rentrée 2024, le nombre d’élèves par classe dans les écoles est de 21 élèves en moyenne selon une note de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) publiée le 8 janvier 2025. Les effectifs sont en baisse, mais toujours au-dessus de la moyenne des pays de l’UE membres de l’OCDE. Les effectifs du premier degré continuent de diminuer dans les écoles publiques, que ce soit au niveau de l’école maternelle comme élémentaire. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de baisse démographique.
Près de 21 élèves par classe dans le premier degré
Avec près de 21 élèves par classe dans le premier degré, écoles maternelles et primaires, l’effectif moyen des classes a baissé, cependant la taille des classes est supérieure à la moyenne des pays de l’UE. Dans les vingt-deux pays de l’UE membres de l’OCDE, la taille moyenne des classes est de 19 élèves. Le minimum est observé en Grèce, en Lettonie et en Pologne, avec 17 élèves par classe.
2015-2024 : une baisse de près de 3 élèves en moyenne par classe dans les écoles publiques
Il y a 21,5 élèves par classe en moyenne dans les écoles maternelles dans les écoles publiques en 2024, soit une baisse de 3 élèves par classe depuis 2015. Dans les écoles maternelles privées sous contrat, il y a 25 élèves en moyenne par classe.
Avec 20,9 élèves par classe en moyenne en élémentaire en 2024, c’est une baisse de 2,6 élèves en moyenne en élémentaire. Il y a 24,5 élèves en moyenne par classe dans les écoles élémentaires privées sous contrat.
Une stabilité dans les écoles privées maternelles depuis quinze ans
En quinze ans, entre 2009 et 2025, les effectifs de classe des écoles privées n’ont pas évolué dans les classes de maternelle avec 25 élèves par classe.
On observe une très légère hausse (d’un élève) entre 2013 et 2016 (avant un palier de stabilité entre 2016 et 2019 (comme dans les écoles privées élémentaires) et une légère baisse (d’un élève en moyenne) pour retrouver l’effectif de 25 élèves comme en 2009. Une très légère augmentation est sensible à la rentrée 2024. Les écoles maternelles n’ont donc pas perdu d’effectifs en quinze ans, et ce, malgré la baisse démographique.
Une légère hausse dans les écoles élémentaires privées
Dans les écoles privées élémentaires, entre 2009 et 2024, les effectifs ont légèrement augmenté, ils passent de 24 élèves à 24,4 élèves en moyenne. Entre 2010 et 2016, les effectifs augmentent très légèrement d’un élève en moyenne dans les écoles élémentaires, ils restent stables jusque 2019 avant de très légèrement baisser (-0,5).
En quinze ans, les effectifs des écoles privées sont restés stables et ont connu une légère hausse dans les écoles élémentaires.
Dans les écoles publiques : une baisse des effectifs par classe depuis 2013
Dans les écoles publiques maternelles, les effectifs sont stables de 2009 à 2013, ils baissent régulièrement depuis 2013. En cinq ans, les classes ont perdu en moyenne un élèves entre 2013 et 2016. Ils passent d’un peu moins de 25 élèves par classe en 2013 à un peu moins de 24 élèves en 2019, soit une baisse d’un élève environ. La légère baisse est régulière depuis 2013, plus sensible entre 2014 et 2016. Entre 2019 et 2024, la baisse est continue et s’est accélérée. Entre 2019 et 2020, les effectifs de classe baissent d’environ un élève en moyenne et entre 2020 et 2022, également d’un élève. La baisse se poursuit à un rythme ralenti entre 2022 et 2024, avec une baisse de 0,5 en moyenne.
Depuis 2013, les effectifs de classe baissent dans les écoles maternelles publiques, passant de 24,5 à 21,5 élèves, soit une baisse de 3 élèves. Durant la même période, entre 2013 et 2016, les effectifs de classes ont augmenté dans le privé, puis baissé jusque 2020 avant de se stabiliser.
Entre 2009 et 2016, dans les écoles élémentaires publiques, les effectifs étaient stables avec une légère augmentation (de moins d’un élève). Depuis 2016, les effectifs baissent régulièrement après une accélération entre 2016 et 2019 (d’environ 2 élèves par classe), passant de plus de 23 élèves par classe à un peu plus de 22 en 2018 et moins de 22 élèves par classe en 2019. Entre 2019 et 2024, la baisse s’est ralentie avec une baisse d’environ un élève en cinq ans. En moyenne, les classes des écoles élémentaires comptent 20,9 élèves par classe. Ainsi, comme l’écrit la DEPP, il s’agit depuis 2016 « 8 années de baisse consécutives dans les écoles publiques » pour les écoles élémentaires, mais à un rythme discontinu.
Une baisse de 3 élèves en moyenne, une baisse entre 1,5 et 9 élèves selon les classes et le profil des écoles
La moyenne de la baisse est de 3 élèves par classe, différente selon les classes et le profil des écoles. Elle est en moyenne de 9 élèves en CP d’éducation prioritaire et de 1,5 pour une école urbaine ou rurale hors éducation prioritaire.
Des effectifs qui baissent
La baisse des effective est générale : « En 2024, dans les écoles publiques, 85 % des classes accueillant au moins un élève de grande section, 95 % de celles accueillant au moins un élève de CP et 91 % des classes accueillant au moins un élève de CE1 comptent 24 élèves ou moins. » Les effectifs en baisse sont plus marqués.
Les dédoublements en classe de REP et REP+
Pour la DEPP, « cette diminution dans les écoles publiques s’explique principalement par les mesures successives de dédoublements de classes, mises en œuvre depuis 2017 ». Cette mesure de dédoublement en éducation prioritaire concerne les classes de CP à partir de 2017 et à partir de 2018 ou 2019 aux classes de CE1 de REP et REP+, et depuis 2020 les classes de Grande Section. Le dédoublement des classes de GS, CP et CE1 contribue à baisser les effectifs en éducation prioritaire tout comme le plafonnement à 24 élèves dans ces niveaux dans l’ensemble du territoire. L’effectif moyen en REP+ en CP était de 21,7 élèves en 2015 contre 12,7 élèves en 2024, soit une baisse de 9 élèves en moyenne.
Les auteurs de la note précisent : « L’une des interrogations qui ont accompagné le dédoublement des classes était de savoir si cette mesure, bénéfique pour les élèves concernés, allait être mise en place au détriment des élèves des autres niveaux. Il apparaît au contraire qu’en éducation prioritaire, la taille des classes diminue quel que soit le niveau. En CE2, notamment, les classes se sont allégées de plus de deux élèves en REP entre 2015 et 2024 ».
Si le rôle du dédoublement de classes mis en place depuis 2017 dans les écoles d’éducation prioritaires, en REP et REP+ est un des facteurs de cette diminution, il faut rappeler que la baisse commence avant la mise en place de cette mesure, en 2016.
2015-2023 : une baisse de 1,5 élèves par classe en moyenne hors éducation prioritaire
Dans les écoles maternelles rurales hors éducation prioritaire, le nombre d’élèves par classe a également baissé, il passe de 23,6 en 2015 à 21,6 élèves en 2024. Dans les écoles élémentaires hors éducation prioritaire, la baisse est légère avec des effectifs qui passent de 22,6 élèves à 21,3 dans le milieu rural comme urbain, avec une baisse de 1,5 élèves en dix ans, entre 2015 et 2014.
La baisse démographique joue un rôle dans la baisse des effectifs dans les écoles publiques mais pas dans les effectifs du privé
Entre 2015 et 2024, les écoles maternelles publiques rurales ont perdu 95 000 élèves, soit une baisse de 14,6 %. En près de 10 ans, elles ont aussi perdu 119 000 élèves de niveau élémentaire, soit 10,7 % des effectifs. Cette baisse concerne également les écoles publiques urbaines hors éducation prioritaire, avec une baisse moyenne de 6,9 % pour les écoles maternelles et élémentaires. La DEPP précise que le nombre de classes a légèrement augmenté, avec une hausse de 0,7 %, réduisant leur taille.
Les enseignants français ont moins d’élèves en moyenne, mais toujours plus que leurs homologues de l’OCDE, avec plus d’heures et un salaire plus bas. La baisse démographique ne serait-elle pas l’occasion de choix politiques pour rejoindre la moyenne des pays européens et améliorer les conditions d’apprentissage des élèves comme d’enseignement des professeurs ?
Djéhanne Gani
Lire la note de la Depp
Effectifs : classes toujours très chargées en France et en baisse ailleurs