L’éducation est un marché en plein essor… A quelques jours de l’ouverture des vœux sur la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur Parcoursup, la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne et le ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche Philippe Baptiste ont annoncé vendredi 10 janvier leur volonté de lutter contre les « fraudes » dans l’enseignement supérieur lucratif. Ils annoncent un renfort des contrôles des formations sur Parcoursup dans un communiqué de presse.
Les formations de l’enseignement supérieur à but lucratif se sont largement développées. Selon les chiffres annoncés par le ministère, 15% des étudiants seraient concernés.
« Une nouvelle procédure de déférencement »
Les ministres annoncent « une nouvelle procédure de déréférencement des formations sur la plateforme Parcoursup», «en cas de manquement aux règles essentielles édictées dans la charte Parcoursup».
Interdiction de demander des acomptes préalables aux inscriptions
Le ministère interdit « la demande de versement d’acomptes avant les inscriptions administratives » et précise l’absence de demande de frais de scolarité pour les formations en apprentissage.
Pour Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : « les formations privées peuvent correspondre à des attentes des bacheliers et de leurs familles. Mais nous devons lutter sans répit contre les fraudes et les escroqueries, qui touchent d’ailleurs trop souvent les familles les plus modestes. Déréférencer de telles formations de Parcoursup est une première étape indispensable ».
La privatisation de l’enseignement supérieur a fortement progressé, le nombre de formations privées a explosé depuis 2018. En 2024, ce sont désormais près de 27% des étudiants qui sont inscrits dans une formation privée. L’engagement de l’État à contrôler les formations des filières privées et lutter contre les fraudes et les dérives constatées – « formations fermant leurs portes du jour au lendemain, arnaques aux frais d’inscription » – est une étape. Développer en parallèle les offres dans les universités et renforcer le service public ne serait-il pas une étape nécessaire ?
Djéhanne Gani