Après les médailles et l’enthousiasme suscité par les JOP 2024, l’heure est à la question de l’héritage de ces JOP. Pour le SNEP-FSU, c’est – toujours – une situation de crises pour l’EPS et le sport scolaire. D’après une enquête menée par le syndicat, les dégradations dans la profession « s’aggravent et s’installent dans la durée ». Le SNEP-FSU dénonce l’absence et le manque d’installations sportives, les associations scolaires en crise, l’explosion des effectifs des classes, les suppressions de postes, autant de facteurs qui augmentent les difficultés et les inégalités.
22,4% des collèges sans cycle natation pour tous les élèves en 6eme
Selon une enquête réalisée en septembre 2024 auprès de 136 établissements publics du Second degré, 22,4% des collèges n’offrent pas de cycle natation pour tous les élèves de 6eme. Selon le SNEP-FSU, 1000 piscines manquent. Le syndicat rapporte qu’1 élève sur 10 n’ira jamais à la piscine. Près d’un quart des élèves n’ont pas natation : « ce sont chaque année environ 188 000 élèves de 6e qui n’apprennent pas à nager chaque année », d’après les chiffres de la DEPP.
Pour 68% des établissements une amélioration des installations sportives est nécessaire
Le SNEP FSU demande une planification des rénovations et des constructions sportives : dans 68% des établissements, il faudrait améliorer les installations sportives.
Près de la moitié des associations sportives se déclare en difficulté
Le sport scolaire est en danger : 47,8 des associations se déclare en difficulté, à cause du coût des transports ou du contrat licence, de cours les mercredi après-midi, de la mise en place de groupes de niveau.
Le sport scolaire : 23,3% des élèves licenciés à l’UNSS dont 40% de filles
Le sport scolaire représente près d’1/4 des élèves dont 40% de filles. Il s’agit de la première fédération en nombre de filles de moins de 20 ans et la deuxième après l’équitation, souligne le syndicat.
Des effets négatifs de réformes sur l’EPS
L’enquête du SNEP-FSU relève que « là où les groupes de niveaux ont été appliqués, la situation de l’EPS a été dégradée dans un cas sur trois (remise en cause des plannings pour les équipements sportifs, groupes de natation…) ».
Ensuite, le taux de professeurs d’EPS contractuels a augmenté de 195% depuis la Loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019 qui « a développé la contractualisation des agent·es en lieu et place de répondre aux besoins du système éducatif, par une augmentation du nombre de places aux concours et une revalorisation du métier (augmentation de la valeur du point d’indice et refonte des grilles). »
Depuis 2017, 1379 postes de professeurs d’EPS ont été supprimés
La suppression des postes a des effets sur les effectifs de classe. En lycée professionnel, 55,4% des établissements qui ont répondu à l’enquête ont des groupes à plus de 30 élèves. En éducation prioritaire, les classes débordent également : le syndicat annonce que dans un peu plus de la moitié des collèges, les classes ont 26 élèves ou plus et dans les collèges hors éducation prioritaire, il s’agit de 83% des classes avec 26 élèves ou plus.
Au regard de cette enquête, « le SNEP-FSU revendique un changement de paradigme immédiat, alliant une hausse des moyens pour l’éducation à une revalorisation des conditions d’exercice du métier. » Pour le syndicat, « les enjeux de la société de demain, et en premier lieu la réduction des inégalités, ne semblent pas présider aux choix politiques effectués ».
Djéhanne Gani
Dans le Café
Moins d’IMP en EPS dans l’académie de Normandie
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