Le Sénat ne relâche pas l’effort. Après l’adoption par le Sénat de la loi Brisson sur l’Ecole, sa commission de l’éducation lance une mission d’information « sur la formation et la place des professeurs dans le système éducatif ». Elle est confiée à Max Brisson (Les Républicains) et Annick Billon (UDI). « On est parti des propositions de Gabriel Attal quand il était ministre de l’éducation nationale », nous dit Max Brisson. « Il a parlé du dernier mot donné aux enseignants pour le redoublement et d’écoles normales du 21ème siècle. J’ai envie qu’on essaie de voir de quels soutiens bénéficie l’autorité des enseignants. Les conseils de discipline et les conseils de classe ont évolué dans leur composition et leurs compétences. Cela mérite des comparaisons dans les prérogatives d’un professeur il y a 30 ans et aujourd’hui ». Max Brisson se défend de toute nostalgie. « Nos préconisations essaieront d’être du 21ème siècle et pas des années 1960 », nous dit-il. Mais il met en avant les questions d’autorité avant d’évoquer le salaire et les conditions de travail des enseignants ou l’organisation hiérarchique dans l’Education nationale. La mission devrait aborder la question de la formation des enseignants et celle du métier enseignant sans oublier les mutation et la gestion des relations humaines. La mission devrait rendre son rapport fin avril 2024. Mais ces questions sont déjà abordées dans la loi Brisson, déjà adoptée par le Sénat. Pour les enseignants du premier degré, le texte crée une formation spécifique dans des “écoles supérieures du professorat des écoles” administrées par les recteurs. Elle retire donc la formation aux universités pour les confier à l’administration. C’est le retour aux écoles normales. Elle prévoit aussi la création d’établissements publics autonomes d’éducation (EPAE) sous contrat avec l’Etat avec des chefs d’établissement gérant librement leurs enseignants.
F Jarraud
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