Il était question du sport et de santé lors de cette table-ronde au 12ème Forum des Enseignants innovants de Poitiers. Comment mettre les élèves en activité physique pendant 30 minutes par jour tout en avançant dans les programmes ? Comment former les enseignants à la santé ? Les initiatives portées dans l’académie de Poitiers sont expliquées au FEI12.
Faire bouger les élèves
« C’est un thème qui est très large que nous avons réduit », prévient d’emblée Laurent Bousquet, professeur des universités en physiologie de l’activité sportive, animateur de la table ronde. « Nous traiterons de la prévention de l’enfance à l’adolescence sur le temps scolaire ainsi que les liens qui existent entre l’activité physique et les apprentissages ». Le temps passé en position assise est pointé du doigt. « Il y a un terreau pour utiliser l’activité physique comme vecteur d’apprentissage ».
Claire Brousse, conseillère pédagogique dans la Vienne, rappelle l’obligation des 108h annuelles de pratique physique pour les élèves. « Il y a une stratégie nationale sport-santé pour réaffirmer la place du sport et améliorer la qualité de concentration améliorer ». Le dispositif 30 minutes d’activité physique quotidienne se généralise progressivement d’après Claire Brousse. « Ces 30 minutes peuvent se faire à différents moments de la journée. L’innovation se vit aussi dans ces moments ». L’intervenante souligne l’importance de la notion de plaisir et d’envie. « Il faut rendre les choses ludiques et concrètes »
Des idées concrètes, il en était question avec Maxime Jardon, professeur des écoles en CP-CE1 qui ne manque pas d’imagination. Entre ziglotron, bingo sportif et chasse au mots, l’enseignant mêle apprentissage, révisions notionnelles et activités physiques. « Mes élèves sont actifs pendant leur situation d’apprentissage en mouvement ». Le robot ziglotron doit être réparé avec des jetons accessibles dans la cour de l’établissement. Numération, collection, dizaines, les notions sont au cœur du jeu sportif. Pour les notions de français, les écoliers s’exercent à la chasse au mots dans la cour. « L’idée est de sortir de la classe pour vivre par le corps ». Maxime Jardon voit de nombreux effets positifs de sa méthode notamment « le fait de rompre avec une certaine monotonie ».
Un espace dédié au sport-santé
Marion Albouy, professeur des universités en santé publique et médecin de formation, approuve toutes ces initiatives. « J’ai été formée de manière cloisonnante. On parlait de prévention des risques avec des thématiques anxiogènes autour de la santé. Aujourd’hui, nous sommes dans une culture d’éducation à la santé avec l’activité physique comme vecteur ». La médecin évoque la mise en place d’une plate forme développée au CHU de Poitiers. « L’idée est n’est pas de faire des citoyens obéissant mais des patients et usagers réflexifs sur leur cadre de vie ». Un espace de 700m² avec une architecture axée sur un niveau de bien-être et de santé maximale.
Une formation a déjà eu lieu dans cet espace en lien avec le rectorat de Poitiers. « L’école est venue à l’hôpital », se réjouit Marion Albouy. « Nous avons esquissé un continuum de l’éducation à la santé tout au long d’un parcours de vie ». Sabrina Allègre, infirmière et conseillère santé auprès de la rectrice, organise une nouvelle formation de formateurs autour des thématiques santé-environnement. Un label Edu-santé est même proposé aux établissements scolaires. Un de plus ?
Enfin, lors de cette conférence soutenue par la MGEN, le public a pu saliver devant les photographies du QG. « Il s’agit d’un vaste centre de ressource dédié à la promotion de la santé grâce aux habitudes de vie », conclut Laurent Bousquet en évoquant « des séances co-construites avec les enseignants pour accéder à l’espace ».
Julien Cabioch
Dans le Café
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