Dans une note, la DEPP – Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance – révèle qu’un enseignant titulaire sur 10 a une activité salariale annexe. « En 2017, 13 % des enseignants titulaires du second degré public ont au moins une activité salariée secondaire, c’est-à-dire en dehors de leur activité principale d’enseignement scolaire » écrit le service statistique. « Parmi eux, neuf sur dix ont un seul type d’activité secondaire. En moyenne, les enseignants du second degré concernés ont un complément de revenu moyen de 2 600 euros net par an, ce qui représente 6 % de leur rémunération totale. Mais ces rémunérations secondaires varient énormément : la moitié de ceux qui en bénéficient touchent moins de 1 400 euros par an »
Si en principe, un fonctionnaire ne peut exercer une autre activité rémunérée, le cumul d’activités est autorisé dans certaines situations limitativement énumérées par la loi rappelle la DEPP. Cette activité doit être compatible avec l’activité principale, ne pas affecter son exercice et ne pas porter « atteinte à la neutralité du service public ».
13% des professeurs du second degré ont un emploi annexe
« En 2017, 13 % des enseignants titulaires du second degré public ont un complément de revenu avec une ou plusieurs activités salariées secondaires » révèle service statistique du ministère. Si neuf sur dix ont un seul type d’activité secondaire, les autres en additionnent plusieurs. « La proportion de multi-actifs est moins élevée chez les enseignants du second degré que pour les autres cadres A titulaires de la fonction publique d’État (23 %). Parmi ces derniers, la moitié sont des agents de l’enseignement supérieur et de la recherche, dont plus de trois sur dix ont des revenus secondaires ».
Selon le corps auquel appartient l’enseignant, les activités sont très contrastées. Ainsi, « un professeur agrégé ou de chaire supérieure sur cinq est multi- actif ».
En LP, ce sont 18 % des professeurs qui sont concernés, en EPS , 16 %. Chez les certfiés, ils sont seulement 9%. « Les enseignants avec les revenus d’enseignement les plus élevés sont les plus susceptibles d’avoir un cumul d’activités. Parmi le quart des enseignants ayant les salaires les plus élevés – à quotité de travail égale, 17 % ont une activité secondaire. A contrario, parmi le quart des enseignants ayant les salaires les moins élevés, 10 % sont concernés ». Et ce n’est pas chez les enseignants à temps partiel que l’on retrouve le plus de multi actifs précise la DEPP qui indique que selon l’Insee, « le temps partiel est principalement utilisé pour concilier vie familiale et vie professionnelle, plus rarement pour exercer une activité secondaire ».
« Par ailleurs, il y a près de deux fois plus de multi-actifs parmi les hommes (17 %) que parmi les femmes (10 %), même à temps de travail égal ». Comme beaucoup l’avait dénoncé lors de la mise en place du Pacte, les femmes ont tendance à assurer moins de fonctions supplémentaires.
C’est dans l’enseignement supérieur que l’on retrouve la part la plus importante d’enseignants exerçant des activités secondaires , 5 %. « Les professeurs agrégés ou de chaire supérieure sont les principaux concernés (14 %). Ils peuvent y donner ponctuellement des heures d’enseignement, sous forme de vacations, et certains sont correcteurs ou examinateurs pour les concours. Pour la plupart, il s’agit d’établissements supérieurs rattachés au ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche ».
Ils peuvent aussi intervenir dans « des structures d’enseignement scolaire non rattachées au ministère en charge de l’éducation nationale : cela représente 3 % de l’ensemble des enseignants, les PLP étant cette fois les plus concernés (7 %) ». Les PLP interviennent aussi selon leur discipline, « au sein de formations du ministère chargé de l’agriculture ou du ministère chargé de la santé ».
« 2 % des enseignants sont formateurs ou animateurs dans le cadre de la formation continue, c’est-à-dire qu’ils enseignent dans des centres de formation pour adultes ou dans des entreprises comportant des centres de formation ». Là encore, cela concerne principalement les PLP (7 % d’entre eux), « du fait de leurs compétences directement liées au monde du travail ».
Du côté des professeurs d’EPS, 5%, d’entre eux « encadrent des entraînements sportifs au sein de collectivités locales en tant qu’éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (Etaps), ou « animateurs sportifs ». Certains sont également maître-nageur ou surveillant de baignade ».
Un treizième mois en moyenne
Quant aux gains de ces activités annexes, ils sont loin d’être mirobolants, en moyenne un peu moins de 2 600 euros net par an. « Cela se rapproche d’un treizième mois puisque le revenu moyen pour l’ensemble des enseignants titulaires du second degré est d’environ 2 800 euros par mois en 2017 ». Pour autant, cela varie fortement, puisque la moitié des enseignants exerçant une ou plusieurs activités annexes touche moins de 1400 euros par an.
Lilia Ben Hamouda