Reçu par le Ministre lundi 12 juin, le secrétaire général de l’UNSA Éducation, est revenu sur le sujet du harcèlement scolaire, « qui ne peut pas faire l’objet d’annonces précipitées qui répondent avec immédiateté à l’actualité médiatique mais qui doivent s’inscrire dans un temps long. Ce n’est ni à la hauteur du sujet, ni à la hauteur du respect dû aux personnels déjà impliqués dans la lutte contre le harcèlement scolaire, quel que soit leur métier ».
Frédéric Marchand a profité de son entrevue avec Pap Ndiaye pour dire toute sa « colère et toute la colère d’une partie des équipes ». « Agir dans la précipitation en annonçant des réunions de sensibilisation dans les collèges le vendredi pour la semaine suivante, c’est faire de l’agitation et de la communication. C’est faire semblant d’agir. C’est manquer de respect total aux équipes des établissements et en particulier aux chefs d’établissements ».
Le secrétaire général de la fédération UNSA éducation a dit comprendre « la pression qui s’exerce sur le gouvernement » après le suicide de la jeune Lindsay. « Mais un travail sérieux ne peut se faire dans ces délais. Un plan est annoncé pour cette rentrée et vous nous en précisez aujourd’hui les orientations après que beaucoup d’entre elles soient déjà sorties dans la presse ».
L’UNSA éducation a rappelé ce dont avait besoin l’École pour lutter contre ce fléau. « Il est nécessaire de renforcer la formation et certains éléments du programme PHARE en cours de mise en œuvre. Il est important de former et d’accompagner la communauté éducative dans son ensemble. Les équipes de vie scolaire doivent être renforcées, mieux formées, mieux reconnues financièrement. Les personnels sociaux et de santé doivent pouvoir être présents dans chaque établissement sur des temps plus longs. La formation des élèves à la médiation par les pairs est un levier important. Le harcèlement ne s’arrête pas aux portes des écoles et établissements, les parents doivent aussi faire alliance avec les équipes professionnelles pour relayer dans l’espace privé les attitudes respectueuses. Le harcèlement prend des formes multiples et il faut gérer ce qui se passe dans l’établissement mais aussi à l’extérieur et sur les réseaux sociaux. Les équipes sont parfois démunies pour agir, n’ayant pas la main sur tous les leviers. Les équipes veulent agir et ne se résignent pas. Il faut un accompagnement des partenariats avec les services de police et de justice, avec les réseaux associatifs locaux et tous les acteurs qui ont la volonté d’agir. Il faut aussi, dans ce moment où la couverture médiatique et les drames qui surviennent renforcent l’émotion, ne pas tout qualifier de handicap. En effet, certains actes, certaines bagarres, certaines moqueries ne relèvent pas du harcèlement et doivent pouvoir être gérer par les établissements scolaires dans le cadre des sanctions prévues ou d’autres réponses éducatives ».