Dans le cadre des rencontres avec les organisations syndicales annoncées par le Ministère sur le sujet du harcèlement, le Snalc a été reçu lundi 12 juin. Même si l’organisation syndicale comprend « la forte émotion » qui fait suite au suicide de Lindsay, elle dénonce « l’organisation d’une heure sur le cyberharcèlement de manière très rapide est contestable tant du point de vue pédagogique que du point de vue de l’efficacité ».
Le Ministre a accéder à la demander du syndicat « d’un Groupe de Travail sur pHARe afin d’avoir un vrai bilan et de permettre d’améliorer le fonctionnement de la lutte contre le harcèlement à l’École ». Pour le syndicat, les premières remontées font état d’une « forme de saupoudrage qui n’est en rien une marque d’efficacité », de « formations faibles notamment parce que fonctionnant en « autoformation » devant écran », « d’absence d’échanges entre pairs sur des situations vécues, qui peuvent pourtant aider à mieux comprendre des situations et à trouver des remédiations efficaces », de « référents qui n’étaient pas forcément volontaires et se sont retrouvés pris au dépourvu », d’une difficulté « pour lutter contre la part « cyber » du harcèlement ». Il demande aussi du « temps déchargé pour assurer les missions de référents ».
« Il faut sortir des éléments de langages que l’on entend encore trop souvent de la part de certains encadrants consistant à minimiser la portée des actes de harceleurs (Ce ne sont que des mots d’enfants, il faut laisser les jeunes régler leurs différends…) » ajoute le Snalc. « Les textes en préparation, sur le premier degré, visant à permettre le déplacement du ou des harceleurs suivent une logique intéressante. De manière générale, il ne faut plus que les victimes soient celles qui sont obligées de partir. La volonté du Ministère d’octroyer la protection fonctionnelle de manière automatique ou facilitée est positive. En effet, dans des situations où le harcèlement n’est pas avéré, des collègues se sont retrouvés livrés à la vindicte des médias. Enfin se pose la question des moyens humains à l’École, notamment chez les personnels des services sociaux. Ces collègues sont essentiels pour repérer les dysfonctionnements familiaux qui peuvent engendrer dans certains cas des pratiques de harcèlement. De manière générale, la fréquence des situations et le poids médiatique sur le sujet font reposer une charge importante sur les personnels de l’Éducation nationale, qu’il faut prendre en compte ».